Dans son dernier rapport sur les performances économiques régionales, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance du PIB réel de l’Algérie à 3 % pour l’année prochaine, affirmant que le pays a vu son inflation « refluer ».
Dans le même rapport, le Fonds estime que la croissance économique devrait s’affermir à court terme pour l’Algérie et les autres pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, à certaines conditions.
Pour le professeur en économie, Brahim Guendouzi, le calcul du PIB réel s’est fait en éliminant les impacts monétaires dus à l’inflation, précisant que l’inflation a reculé à l’international et que les marchés pétroliers se sont stabilisés en comparaison aux années précédentes. Le PIB réel, qui est une mesure du PIB corrigé de l’inflation, prévu pour l’Algérie en 2025 est estimé à 3 %. Un taux qualifié d’« appréciable » par le professeur en économie, sachant qu’il avait connu des taux inférieurs à 3 % les années précédentes.
« Cette prévision veut dire qu’il y a une stabilisation des coûts à l’international et aussi un tassement de l’inflation, avec des prix revenus à la baisse », a-t-il expliqué, précisant que tous ces éléments ont fait que le PIB réel pour l’Algérie est estimé à 3 % par le FMI, qui a affirmé que l’Algérie a vu son inflation refluer, et ce grâce à l’appréciation du dinar et au recul des prix des produits frais et des prix à l’importation. Le recul de l’inflation devrait encourager l’activité économique, selon M. Guendouzi, qui est revenu sur les dernières prévisions du FMI sur la croissance économique de l’Algérie, lequel a prévu une croissance du PIB à 3,8 % en 2024 et de 3,1 % en 2025, après avoir enregistré une croissance de 4,2 % en 2023, qualifiant la performance de « robuste ».
Dans son rapport du printemps, le FMI avait indiqué que « les perspectives à court terme sont globalement positives pour l’économie algérienne », estimant que la croissance réelle devrait rester forte en 2024, soutenue en partie par d’importantes dépenses budgétaires.
L’inflation devrait, quant à elle, ralentir, notamment grâce à la baisse des prix des produits alimentaires frais, selon le FMI, qui a estimé que l’inflation devrait entamer sa courbe descendante à partir de 2024 en baissant à 7,6 %, avant de se replier progressivement jusqu’à 5,5 % en 2027.
S’agissant des perspectives économiques à moyen terme, le FMI avait indiqué qu’elles sont liées aux efforts de diversification de l’économie et de la capacité à attirer les investissements privés.
Dans son rapport, le FMI a, en outre, estimé que la croissance économique dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN), et la région Caucase et Asie centrale devrait s’affermir à court terme, à condition que les difficultés actuelles s’estompent. La croissance dans les pays exportateurs de pétrole devrait se hisser à 2,3 % cette année (contre 1,7 % en 2023) et accélérer encore un peu à 4 % en 2025, a précisé le FMI, signalant l’impact des conflits sur les résultats économiques.
« Les conflits en cours et la réduction de la production de pétrole pèsent sur les résultats économiques, et les perspectives de croissance à moyen terme se sont détériorées au cours des deux dernières décennies », est-il indiqué dans le même rapport, signalant les fortes incertitudes qui planent sur l’économie, les principaux risques provenant de l’escalade des conflits, de l’accentuation de la fragmentation géoéconomique et de la volatilité des prix des produits de base.
Pour stimuler la croissance et créer des emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes, les réformes doivent porter en priorité sur l’amélioration de la gouvernance, la promotion de l’investissement du secteur privé et l’approfondissement du développement financier, a recommandé cette organisation internationale.
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