L’Algérie a accompli de nombreuses réalisations, se traduisant par un niveau de croissance économique appréciable. Le pays doit surtout mobiliser davantage son «grand potentiel», capable d’atteindre des niveaux de croissance encore plus élevés, qui sont à sa portée.

Selon Abdelouahed Kerrar, vice-président du Conseil du renouveau économique algérien, l’Algérie dispose d’un potentiel qui lui permettra de réaliser une croissance encore plus soutenue dans les années à venir.

L’économie du pays a enregistré une croissance de 3,9 % au premier semestre 2024 et devrait atteindre un taux de 4,5 % en 2025, comme prévu dans le cadre de la loi de finances 2025. Ces niveaux de croissance sont à la portée du pays, qui peut surtout viser des taux encore plus élevés en mobilisant tout son potentiel. « Le niveau de croissance réalisé est très respectable », a estimé ce lundi M. Kerrar sur les ondes de la Radio nationale, concernant les réalisations accomplies mais surtout les défis à relever.

Ce niveau de croissance, tiré principalement par le secteur des hydrocarbures, mais aussi par d’autres secteurs tels que l’agriculture et l’industrie, est considéré comme l’un des « plus élevés de la région MENA », a souligné l’intervenant, qui a évoqué les rapports de la Banque mondiale attestant des performances économiques de l’Algérie. Pour M. Kerrar, il faut encore «aller de l’avant» et «on peut vraiment faire mieux».

«On a un potentiel pour réaliser une croissance encore plus élevée les prochaines années», a-t-il indiqué, soulignant la nécessité de mobiliser toutes les capacités dont dispose le pays. Cela, a-t-il ajouté, «nous permettra de faire face au défi majeur de la diversification de l’économie» et garantira surtout « notre sortie définitive de la dépendance des hydrocarbures».

Le vice-président de cette organisation patronale, qui a signalé la résilience de l’économie algérienne, dans un contexte mondial particulier marqué par l’impact de la pandémie du coronavirus sur les économies de plusieurs pays ainsi que les tensions géopolitiques, a également mis en avant les avancées enregistrées dans le volet investissement. « Les investissements ont augmenté de 15 % en 2024 », a-t-il souligné, se fiant aux données de l’Agence de promotion de l’investissement. « On fonctionne désormais selon des objectifs définis. C’est un instrument de bonne gouvernance », a indiqué l’invité de la Radio nationale, qui n’a pas omis de mettre en évidence la panoplie de mesures prises en vue de soutenir l’investissement.

Pour ce qui est des exportations hors hydrocarbures, M. Kerrar a souligné le grand intérêt porté par les hautes autorités du pays, qui se traduit principalement par les réunions qui leurs sont dédiées. Un état des lieux, des recommandations sont ainsi émises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, notamment lors de la dernière réunion du 15 décembre. Il en est sorti une nouvelle feuille de route et des instructions fermes pour la prise en charge rapide des préoccupations des exportateurs.  

Il convient de signaler que les exportations hors hydrocarbures, bien qu’ayant enregistré une hausse par rapport à il y a quelques années, où elles dépassaient à peine un milliard de dollars en 2019, ont progressé mais restent encore perfectibles. En effet, l’objectif est de parvenir à 29 milliards de dollars d’exportations d’ici à 2030. La baisse « conjoncturelle » de la valeur des exportations hors hydrocarbures s’explique, selon M. Kerrar, par « la baisse des prix à l’international ».

Il a aussi rappelé les problèmes rencontrés par certains opérateurs, évoquant les 30 recommandations du CREA qui permettront d’atteindre l’objectif fixé. Il a notamment cité le cas de certains producteurs qui « n’ont pas cette capacité d’aller sur l’international », « l’absence d’un statut d’entreprises commerciales qui puissent acheter des produits chez les producteurs et les exporter par la suite », en plus « des taxes des services à l’export qui sont à hauteur de 34 % ».

Un état de fait qui « nous rend très peu compétitifs par rapport à d’autres pays ». Signalant la concurrence qui existe sur les marchés internationaux, et même en Afrique, le vice-président du CREA préconise « une rapidité dans la prise de décisions » mais surtout « la levée des obstacles bureaucratiques ».

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