L’année 2024 a été une année charnière pour le secteur de la santé, marquée par une série de réformes ambitieuses et d’initiatives stratégiques, guidées par la volonté du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de moderniser et d’améliorer l’accès aux soins de santé pour tous les citoyens. Les évolutions majeures se sont concentrées autour de la réforme des statuts des professionnels de santé, de la lutte contre les maladies graves, comme le cancer et les maladies rares, de l’amélioration des infrastructures sanitaires, et enfin de la gestion des crises sanitaires.

L’une des avancées les plus marquantes de l’année 2024 pour le secteur de la santé a été l’approbation des nouveaux statuts des professionnels de santé. Ces derniers, qui concernent onze catégories de travailleurs du secteur, dont notamment les médecins généralistes, les pharmaciens, les dentistes, les médecins spécialistes, les inspecteurs, les sages-femmes, les techniciens en anesthésie-réanimation ainsi que les psychologues, visent à répondre aux besoins et aux aspirations des professionnels de la santé, tout en améliorant leurs conditions de travail.

Ces textes législatifs ont été salués comme un véritable tournant pour le secteur car ils garantissent les droits des praticiens, tout en leur offrant des avantages notables en termes de promotion, de classification et de reconnaissance financière et organisationnelle. Ils incluent également des mesures pour améliorer la performance des professionnels et garantir une prise en charge optimale des patients.

Ces nouveaux statuts sont actuellement en cours d’examen par le secrétariat général du gouvernement et devraient être promulgués prochainement avec un effet rétroactif financier. Ce processus de réforme a impliqué les partenaires sociaux et diverses structures administratives, confirmant ainsi l’importance accordée par le président Tebboune à la revalorisation du secteur de la santé et à la mise en place d’un parcours professionnel motivant pour les acteurs du secteur.

La lutte contre le cancer, une priorité

En février 2024, le président Tebboune a procédé à l’installation de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, présidée par le Pr Adda Bounedjar et composée de six membres, conformément à un décret présidentiel. Outre l’impératif d’une prise en charge des cancéreux assurés sociaux, le chef de l’Etat a enjoint au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale d’assurer une prise en charge entière et immédiate des cancéreux ne bénéficiant pas d’une assurance sociale, sans qu’ils n’aient à accomplir de mesures administratives au préalable.

Dans l’objectif d’alléger le fardeau qui pèse sur les familles des patients, le Président a également ordonné de prendre en charge les malades dès leur arrivée aux cliniques, avec prise de toutes les mesures thérapeutiques par divers moyens, et d’assurer la disponibilité des équipements médicaux, comme les réactifs de laboratoire et les médicaments, et ce en vue de pallier toutes les procédures bureaucratiques.

De plus, il a donné des instructions pour la formation de médecins radiologues, en vue d’un dépistage précoce du cancer dans les instituts spécialisés, utilisant toutes les potentialités de formation, dont les moyens de la santé militaire. La stratégie concernant la lutte contre le cancer a connu un nouveau chapitre au mois d’octobre dernier avec le programme d’action de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer pour la période 2024-2028, lequel a été présenté au président de la République.

L’objectif principal de ce plan est de réduire de manière significative le nombre de nouveaux cas de cancer et les décès associés, d’éliminer les causes de la maladie et, partant, réduire le nombre de cas de plus de 50 % et celui des décès de 20 à 30 %. Le programme repose sur cinq axes prioritaires : la prévention, le dépistage précoce, le diagnostic, la prise en charge du patient et la recherche scientifique en oncologie.

L’un des points forts de ce plan est l’accent mis sur la prévention, notamment par des campagnes d’information et de sensibilisation à la réduction des facteurs de risque. Le dépistage précoce des cancers les plus courants en Algérie, tels que le cancer du sein, le cancer colorectal et le cancer de la prostate, fait également partie des priorités.

Lors de cette rencontre, et après avoir pris connaissance des obstacles administratifs entravant l’acquisition des réactifs, des équipements médicaux et des médicaments, le président Tebboune a donné des instructions pour la préparation d’un décret présidentiel portant sur la levée des entraves pour une prise en charge optimale des malades. Il a également instruit le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale de prendre en charge, via la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), le traitement par radiothérapie des enfants cancéreux.

Optimisation de la prise en charge des maladies rares

L’année 2024 a également vu l’élargissement du plan national pour la prise en charge des maladies rares. Le ministère de la Santé a mis en place une nouvelle stratégie pour l’intégration de solutions innovantes et a actualisé la liste des maladies rares en Algérie, ajoutant ainsi 51 nouvelles pathologies à cette liste, ce qui porte le total à 109 maladies rares répertoriées. Cette mise à jour vise à garantir une meilleure prise en charge adéquate des patients atteints de ces maladies, dont les traitements sont souvent complexes et coûteux.

Le Plan national pour les maladies rares repose sur plusieurs axes, dont le diagnostic précoce, la création de centres de référence, la recherche scientifique et le développement de la thérapeutique génétique. Le président Tebboune a également insisté sur la nécessité de renforcer l’accompagnement psychologique des malades et de mettre en place des plates-formes de collecte de données médicales sur ces pathologies, afin de mieux comprendre leur évolution et d’améliorer les soins.

Par ailleurs, cette année qui s’achève a été marquée au cours du mois de septembre dernier, après des pluies diluviennes dans le Sud, par la résurgence de certaines maladies censées avoir été éradiquées, comme le paludisme et la diphtérie, ce qui a fait craindre le pire, avec le risque de l’émergence de nouvelles épidémies à Tamanrasset, In Guezzam et Bordj Badji Mokhtar. Face à cette situation, le président Tebboune a pris des mesures urgentes pour assurer une réponse rapide et efficace. Une commission médicale, composée de professionnels qualifiés, a été envoyée dans les wilayas touchées, accompagnée de médicaments, de sérums antidiphtériques et de matériel de protection. Les cas de diphtérie et de malaria ont été rapidement pris en charge conformément aux protocoles en vigueur, limitant ainsi la propagation de ces maladies.

En outre, le ministère de la Santé a mis en place des mesures préventives et a renforcé la surveillance sanitaire dans les zones à risque pour éviter la réémergence de nouvelles épidémies.

Un hôpital algéro-qatarien pour 2026

L’amélioration des infrastructures sanitaires a été un autre pilier fondamental de l’année 2024. Parmi les plus marquants figure le projet de l’hôpital algéro-qatarien, un établissement moderne dont la construction a débuté à la fin du mois d’août. Cet hôpital, d’une capacité de 300 lits, sera spécialisé dans des domaines médicaux complexes tels que la chirurgie cardiaque, la neurochirurgie et la chimiothérapie. Il vise à rassembler les compétences médicales les plus avancées et les technologies de pointe pour offrir des soins de qualité.

Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, avait également annoncé, au courant de ce mois de décembre, la réception de plusieurs hôpitaux dans différentes wilayas, ainsi que la réalisation de 603 nouvelles structures de santé depuis 2020. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie nationale visant à assurer une couverture sanitaire de qualité sur tout le territoire, tout en veillant à la dotation des hôpitaux en équipements modernes.

Un autre élément important de 2024 a été la révision du Plan d’action malade (PAM). Le ministre a annoncé qu’une nouvelle version du PAM serait lancée, avec une attention particulière portée sur l’amélioration des services d’urgence. Cela comprend l’extension des services d’imagerie médicale, l’amélioration des infrastructures hospitalières d’urgence et la réorganisation des parcours de soins pour les patients, l’objectif étant de garantir une prise en charge rapide et efficace des patients, y compris en situation d’urgence.

La deuxième version du PAM met également l’accent sur la prévention, la disponibilité des médicaments et la gestion des ressources humaines, tout en poursuivant le processus de numérisation des établissements de santé. Cette révision du PAM vise à offrir une prise en charge plus fluide et plus rapide des malades, tout en améliorant la gestion du secteur de la santé dans son ensemble.

En parallèle, l’année 2024 a vu une accélération du processus de numérisation du secteur de la santé dont la concrétisation du dossier électronique du malade sur le terrain. Cette démarche vise à améliorer l’efficience des services de santé en facilitant l’accès aux données médicales, la gestion des rendez-vous et la distribution des médicaments. Le ministère de la Santé a également mis en place des mesures visant à renforcer la transparence dans la gestion financière du secteur, garantissant ainsi une meilleure allocation des ressources et une gestion plus rigoureuse des fonds publics.

 

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