Suite à une réunion ministérielle tenue ce mardi à Rome, l’Algérie, l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche ont signé une déclaration commune pour développer le projet du Corridor Sud de l’hydrogène (SoutH2 Corridor). Ce projet stratégique vise à produire de l’hydrogène vert en Algérie, grâce à ses importantes ressources solaires et éoliennes, pour ensuite l’exporter vers l’Europe passant par la Tunisie.

Cette réunion ministérielle de haut niveau a été suivie par la signature d’une déclaration commune d’intention politique concernant le projet du Corridor Sud de l’hydrogène (SoutH2 Corridor), a indiqué le ministère de l’Energie dans un communiqué. Les parties signataires ont affirmé leur volonté de renforcer leur coopération pour développer ce projet stratégique reliant les sites de production en Algérie à l’Union européenne.

La déclaration reconnaît le potentiel important de l’Algérie et de la Tunisie dans la production d’énergies renouvelables et d’hydrogène vert, ainsi que la nécessité de renforcer la sécurité énergétique entre ces régions et l’Union européenne pour soutenir une croissance verte. Elle met également en avant l’importance de développer des infrastructures pour l’hydrogène, d’accélérer la transition énergétique durable pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux et d’attirer des investissements en Algérie et en Tunisie afin de soutenir le marché local, de créer des emplois et de promouvoir l’innovation, a-t-on précisé.

L’accord souligne également l’importance du SoutH2 Corridor en tant qu’infrastructure pour transporter l’hydrogène de l’Algérie, via la Tunisie, vers l’Europe. Il met l’accent sur la nécessité de renforcer les capacités, de développer les compétences nécessaires, de définir les besoins de financement et d’élaborer des mécanismes de réduction des risques. Dans ce sens, les parties se sont engagées à coordonner leurs politiques et à partager leurs expériences pour assurer une mise en œuvre efficace du projet, avec un suivi régulier assuré par un groupe de travail commun qui se réunira tous les six mois.

 

Développement de l’hydrogène vert : l’engagement de l’Algérie

 

Dans son allocution, le ministre de de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à développer l’industrie de l’hydrogène vert, tirant parti de sa position géographique stratégique, de ses ressources solaires et éoliennes abondantes, ainsi que de ses infrastructures énergétiques avancées. Il a souligné que l’Algérie aspire à devenir un hub régional pour la production et l’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe, contribuant ainsi à diversifier les approvisionnements énergétiques et à réduire les émissions de carbone.

Le ministre a également mis en avant le caractère stratégique de ce projet pour renforcer l’intégration énergétique entre l’Algérie et l’Europe. Il a insisté sur la nécessité d’établir un cadre juridique et réglementaire approprié, de développer les compétences humaines et technologiques, et d’attirer les investissements nécessaires pour accélérer la transition énergétique. Il a appelé à intensifier la coopération internationale pour faciliter le transfert de technologies et renforcer les partenariats entre les secteurs public et privé, déclarant que ce projet reflète la vision ambitieuse de l’Algérie pour atteindre un développement durable et relever les défis climatiques, selon la même source.

Par ailleurs, un forum d’affaires a été tenu parallèlement à cette réunion ministérielle, auquel ont participé les P-DG de Sonatrach et de Sonelgaz. Ce forum a réuni les entreprises des pays concernés pour élaborer une feuille de route comprenant les étapes futures nécessaires à la concrétisation de ce projet ambitieux. Parmi les entreprises impliquées figurent Sonatrach, Sonelgaz, VNG (Allemagne), SNAM (Italie), Sea Corridor (partenariat entre ENI et SNAM), et Verbund Green Hydrogen (Autriche).

 

Renforcer la coopération bilatérale

 

En marge de cette rencontre, le ministre de l’Energie a tenu des rencontres bilatérales avec plusieurs responsables. Il s’est notamment entretenu avec la présidente-directrice générale de la société italienne Zhero, Alessandra Pasini.

Les échanges ont porté sur les moyens de renforcer la coopération et l’investissement dans les domaines des énergies nouvelles et renouvelables, notamment la production d’électricité à partir de l’énergie solaire photovoltaïque ainsi que le développement de l’hydrogène vert et de l’ammoniac. Le projet d’interconnexion électrique entre l’Algérie et l’Italie a également été abordé, en particulier le projet Medlink, qui vise à établir une ligne de transport électrique sous-marine à haute tension de 2 000 MW reliant directement l’Algérie à l’Italie, et qui a été intégré aux grands projets de l’Union européenne.

Lors de cette rencontre, M. Arkab a souligné les immenses potentialités de l’Algérie pour devenir un fournisseur clé d’électricité propre de l’Europe. Il a précisé que l’infrastructure solide et les ressources naturelles abondantes de l’Algérie renforcent sa position comme hub énergétique régional. « Le projet Medlink constitue un levier central pour accélérer la transition énergétique et soutenir le développement durable, tant par le renforcement de l’approvisionnement local que par l’ouverture de perspectives d’exportation vers les marchés européens », a précisé le ministre, qui a également présenté les avancées du programme national des énergies renouvelables,

De son côté, la première responsable de l’entreprise italienne a exprimé le vif intérêt de son entreprise pour le projet Medlink et son soutien à celui-ci, soulignant qu’il représente une étape stratégique pour renforcer l’interconnexion énergétique entre l’Algérie et l’Italie. Elle a également exposé la vision de son entreprise pour le développement des énergies renouvelables en Algérie en utilisant les technologies les plus récentes.

Arkab s’est également entretenu avec le secrétaire d’Etat du ministère fédéral allemand de l’Economie et de la Protection du climat, Philipp Nimmermann. Les discussions ont porté sur les moyens de renforcer la coopération entre l’Algérie et l’Allemagne dans les domaines de l’énergie et des énergies nouvelles et renouvelables, en mettant l’accent sur la réalisation de projets stratégiques communs, notamment le projet SoutH2 Corridor.

 

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