C’est une victoire sans bavures de l’Algérie contre le Maroc. L’élection de Selma Malika Haddadi, ambassadrice à Addis-Abeba et sa représentante permanente auprès de l’Union africaine, au poste de vice-présidente de la Commission de l’UA est un succès historique et un acquis de plus pour l’Algérie.
Pour de nombreux observateurs et diplomates présents lors du sommet africain, ces élections ont montré le vrai visage du régime marocain, qui s’est démené comme un diable pour barrer la route à la candidate algérienne. Fidèle à sa répugnante réputation, Rabat a usé et abusé de ces procédés connus, de la manigance, de la vilenie, de la corruption et des jeux de coulisses parfumés de pots-de-vin.
Des pratiques occultes de bas étage, décriées déjà en Occident après que des témoignages et des révélations de parlementaires européens ont accablé Rabat. Le fameux scandale du Marocgate s’est presque reproduit honteusement dans les couloirs du siège de l’UA à Addis-Abeba et a failli éclabousser certains représentants de pays alliés au Makhzen.
Dans cette histoire d’élections, la différence entre Alger et Rabat est de taille. La candidate Haddadi, forte de son expérience, de son expertise des questions africaines et de sa rigueur, avait un projet pour l’Afrique, un vrai programme, alors que sa rivale marocaine n’avait aucun plan, aucune proposition. Le seul souci de Rabat concernant ce vote était d’empêcher l’Algérie de remporter un siège, comme il tente de le faire partout dans les instances internationales et régionales.
Cette victoire algérienne est révélatrice de l’influence de l’Algérie dans le continent, de l’impact de sa diplomatie et de sa doctrine, mais c’est surtout l’aboutissement d’un long processus que mène l’Algérie dans le continent pour la consécration de la paix, de la sécurité, de la justice et du développement. La candidate algérienne avait, avant tout, un idéal, contrairement à sa rivale marocaine.
« C’est un acquis pour l’Algérie sous la conduite clairvoyante du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune », a déclaré Mme Haddadi suite à sa victoire écrasante, exprimant sa gratitude au président de la République ainsi qu’au ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, pour la confiance placée en sa personne. « Je serai une digne représentante de l’Algérie à l’Union africaine », a-t-elle assuré.
Mme Haddadi a précisé que cette élection reflétait « la place de l’Algérie et sa profondeur africaine, mais témoigne également de la confiance placée par les pays africains en elle et en sa direction judicieuse », soulignant que l’Algérie « a toujours joué un rôle prépondérant au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et maintenant au sein de l’Union africaine (UA). Nous allons poursuivre ce travail pour hisser son nom et son drapeau à travers notre direction clairvoyante de l’organisation, tant sur le plan administratif que financier. Nous serons toujours à la hauteur des attentes ».
La vice-présidente de la Commission de l’UA a également affirmé que ce poste « est très important et permet (…) à l’Union africaine de mettre en œuvre l’Agenda 2063, dont l’initiative +faire taire les armes+ », précisant qu’elle œuvrerait à la réalisation de cet objectif avec toute l’équipe de la Commission de l’UA.
Après avoir été élue vice-présidente de la Commission de l’UA, l’ambassadrice Selma Malika Haddadi a prêté serment.
La vision nouvelle de Haddadi
Pour rappel, Mme Haddadi a été élue avec un total de 33 voix, obtenant ainsi la majorité des deux tiers requise pour remplacer la Rwandaise Monique Nsanzabaganwa, dont le mandat est arrivé à terme, et ce après avoir vaincu la candidate marocaine, éliminée au sixième et avant-dernier tour, et après le retrait des candidates libyenne, au premier tour, et égyptienne au troisième.
Agée de 47 ans, Mme Haddadi est présentée par ses pairs comme une diplomate aguerrie, qui cumule plus de deux décennies d’expérience en faveur de la paix et de l’unité du continent.
Pour cette élection, Mme Haddadi a proposé une vision nouvelle enracinée dans son « dévouement à l’Afrique » ainsi que dans sa « loyauté » et son « engagement » envers l’UA. Elle s’est engagée à recentrer l’action de l’UA autour des objectifs fixés par ses pères fondateurs.
Outre le renforcement de la gestion administrative et financière de la Commission de l’UA, afin d’instaurer la culture d’efficacité, de transparence et de redevabilité à tous les niveaux, Mme Haddadi s’est engagée à promouvoir les principes du panafricanisme et de l’unité africaine.
Elle s’est fixée pour objectif de consolider la confiance et la synergie entre la Commission et les Etats membres de l’UA.
Afin que l’UA puisse atteindre l’objectif d’appropriation de ses programmes et aspirations, telles que définies par les pères fondateurs et énoncés dans l’Agenda 2063, Mme Haddadi assure qu’elle favorisera « la priorisation, la revitalisation et le renforcement des partenariats avec les entités et institutions africaines de développement, telles que la BAD, l’Afreximbank et l’AUDA-NEPAD, en tant que principaux fournisseurs de projets et de fonds de développement ».
The post Union africaine : L’Algérie neutralise le Maroc appeared first on Le Jeune Indépendant.