Une maladie respiratoire encore non encore identifiée touche de plus en plus de personnes, en Algérie parfois au sein des mêmes foyers, interpellent les experts et sème l’inquiétude parmi les citoyens. Les symptômes, bien que variés, sont suffisamment inédits pour perturber la vie quotidienne des patients , qui peinent à trouver une explication ou un traitement efficace.
Depuis plusieurs mois, de plus en plus de personnes touchées par cette pathologie présentent des symptômes respiratoires atypiques et persistants. Malgré des consultations répétées et un panel d’examens médicaux, aucun diagnostic définitif n’a pu être posé.
Les symptômes les plus fréquemment rapportés se composent de toux sèche et persistante suivie de sensations d’étouffement notamment pendant le sommeil. Dès les premiers stades de l’infection, les malades constatent l’apparition d’épisodes de toux intense jusqu’à l’étouffement, qui surviennent de manière sporadique.
« Au début il s’agissait d’une toux banale, comme si un réflexe incontrôlable s’empare de moi à chaque instant au bout de la quatrième poussée mon souffle se coupe » a confié, au Jeune Indépendant, Hamid, affecté depuis plusieurs mois.
Ensuite, la toux gorge devient asséchée et le patient se retrouve contraint à boire de l’eau constamment surtout tiède ou chaude sinon à mâcher de Chewing-gum, raconte Hamid, 53 ans, habitant à Alger. Sportif, Hamid ne souffre d’aucune pathologie ou maladie chronique. Selon lui, le plus pénible est que pendant le sommeil sa respiration coupe et se lève en panique à chercher de l’air. Cet épisode dure jusqu’à 30 secondes et s’accompagne de toux intense.
« Ces épisodes apnéiques ont duré pendant trois semaines » a confié quant à elle Ratiba, 57 ans, mère de famille qui est également diabétique. Tous les patients interrogés font état d’un symptôme commun : Une extinction de la voie subite pendant la conversation. « A un moment donné je ne peux plus parler, j’ai une extinction de la voix tandis que l’asséchement s’accentue ».
Souvent, la toux s’accompagne de difficultés respiratoires et d’une sensation de souffle coupé, rendant la conversation parfois pénible. En outre, le patient ne souffre d’aucuns autres symptômes : ni fièvre, ni courbatures, ni écoulements nasales pendant l’apparition de la maladie. « Cela fait quatre mois que je souffre de cette étrange pathologie », a fait savoir Elyes, 44 ans, ingénieur habitant Boumerdes.
« J’ai consulté deux pneumologues qui ont fait des conclusions contradictoires ; l’’un soupçonne une allergie, me prescrivant un traitement de trois mois et le second une grippe me soumettant à un traitement destinée aux personnes atteintes de Covid », a souligné cet ingénieur précisant qu’il est revenu chez le second pneumologue qui lui a prescris un second traitement pour asthmatique.
« J’ai même consulté un ORL qui n’a rien détecté d’anormal dans mes cordes vocales me prescrivant un traitement anti reflux gastriques car il soupçonnait que les étouffements étaient dues à des remontées gastriques, ce qui est faux », a-t-il dit dépité par sa situation.
Tous les patients interrogés ne présentent aucune pathologie pulmonaire, gastrique ou cardiaque, de l’avis des médecins. « Depuis la fin octobre 2024 à ce jour, je souffre toujours de toux notamment au réveil et d’un assèchement de la gorge qui me cause une extinction de la voix, comme si j’ai quelque chose qui me gratte dans l’œsophage provoquant les toussotements », poursuit Elyes.
Des symptômes tenaces, pas de traitements efficaces
Cette manifestation constitue ainsi l’un des premiers signaux d’alerte pour ces malades, avant même l’apparition d’autres symptômes plus déroutants à l’instar d’une perpétuelle sensation de soif et une gêne persistante au niveau de l’œsophage. « Quand je prenais quelque chose de piquant ou épicée ou quand je prenais une boisson gazeuse, j’étouffais immédiatement comme si j’ai mangé ou bu de travers», témoigne, de son côté Salima, 39 ans.
En plus des symptômes évoqués, le patient ressent une sensation d’entrée d’air froid dans la gorge. « Quand je respire, l’air entre froid, ma gorge est froide même quand je suis dans une chambre chauffée », indique Salima.
Autre élément troublant, la gêne ressentie au niveau de la gorge et de l’œsophage. Certains patients évoquent une impression de « poil coincé » ou de « petits boutons » internes, entraînant les toussotements. Ces symptômes, malgré leur nature apparemment bénigne, résistent aux traitements classiques comme les antihistaminiques, les antibiotiques ou les antiacides, voire les corticoïdes renforçant l’idée d’une pathologie encore inconnue.
Face à ce tableau clinique inhabituel, de nombreux patients se retrouvent pris dans un véritable parcours du combattant. Confrontés à l’absence d’un diagnostic précis, ils multiplient les consultations auprès de pneumologues, allergologues et gastro-entérologues. Pourtant, malgré la réalisation de tests approfondis dépistages du Covid, bilans allergiques, fibroscopies et examens ORL aucun élément ne parvient à trancher la nature exacte de la maladie. Face à l’impuissance de la médecine, beaucoup de patients se rabattent sur les traitements traditionnels.
Par ailleurs, ce qui distingue cette maladie des infections respiratoires plus classiques, c’est la longévité de ses manifestations. Alors que la plupart des affections respiratoires se résolvent en quelques jours ou semaines, les symptômes ici décrits s’étalent parfois sur plusieurs semaines. Certains patients témoignent d’une persistance des signes cliniques allant jusqu’à cinq mois, sans amélioration significative malgré divers traitements.
Plus alarmant encore, ces cas ne semblent pas isolés. Plusieurs autres cas ont été signalés au sein des familles ou parmi des proches. Ces données laissent penser à une possible propagation, bien que les mécanismes de transmission restent flous. Les médecins interrogés précisent que, pour l’heure, aucun signalement officiel n’a été transmis aux autorités sanitaires, mais des spécialistes soupçonnent le H1N1, un variant du Covid ou d’un virus de grippe ayant muté.
Il convient de noter que les autorités sanitaires n’ont pour l’instant pas émis d’alerte officielle sur ce type de « grippe » obscure. L’absence de directives claires et de reconnaissance de cette maladie ne fait qu’amplifier l’inquiétude parmi les patients, qui se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes, oscillant entre espoir et désespoir face à l’absence de traitement efficace.
Beaucoup ont pris attache avec les autorités sanitaires afin que l’étiologie de cette maladie soit identifiée et qu’un protocole de soins soit adapté. En attendant, les citoyens sont invités à rester vigilants et à signaler toute apparition de symptômes similaires, afin de faciliter le recueil de données et d’accélérer les investigations pour identifier rapidement la nature de cette maladie mystérieuse.
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