La compagnie française Orano, ex-Areva, spécialisée dans l’énergie nucléaire, et présentée comme un fleuron du nucléaire français, est loin d’être une entreprise éco-citoyenne. Loin s’en faut. Outre le pillage, jusqu’à un passé récent, des ressources nigériennes en uranium, Orano est en réalité un gros pollueur, et un très gros ! Nous sommes bien loin de l’enthousiasme de l’Accord de Paris, lors de la COP 21 en 2015. L’heure est au réalisme et à la triste réalité de la pollution provoquée par les activités du leader français du nucléaire.
Et il se trouve qu’Orano est au cœur de ce dispositif français de recherche et d’accaparement des ressources nécessaires pour avancer dans le domaine du nucléaire. Ainsi, la priorité absolue de Paris est de fournir des ressources minérales stratégiques aux centrales nucléaires françaises.
La plus précieuse d’entre elles est l’uranium, car 32 % de toute l’énergie française est produite par des centrales nucléaires. L’exportation totale d’énergie du territoire français s’élève à 17,6 térawattheures, dont la majeure partie est destinée à la Grande-Bretagne et à l’Italie.
Si la France mise sur les capacités de ses entreprises, il est évident, même temps, que les dommages écologiques causés par l’entreprise Orano, qui se positionne comme leader mondial du traitement des déchets nucléaires et de la sauvegarde de l’environnement, sont occultés.
Dans un article paru dans le site Reporterre et intitulé « A La Hague, des terres agricoles polluées par des
éléments radioactifs » des preuves irréfutables sur l’implication d’Orano dans la pollution d’une région française réputée pour la production de lait.
Le rédacteur de l’article ne va pas de main morte avec l’ancienne Areva. Le constat est sans appel. « Situé à quelques dizaines de mètres de l’usine de retraitement des combustibles usagés des centrales nucléaires, le ruisseau des Landes et les terres agricoles voisines sont contaminés depuis plusieurs années par des éléments radiotoxiques, issus du site d’Orano » peut-on lire dans cet article.
Pis, « la présence de césium, de strontium ou encore de plutonium dans la terre pose question, avec de potentiels
risques à très long terme sur la santé ». Les chiffres sont éloquents : le strontium et le plutonium ont respectivement été mesurés par endroit jusqu’à 212 becquerels/kg de matière sèche et jusqu’à 492 becquerels/kg de matière sèche… soit respectivement environ une mesure 350 fois plus élevée que la concentration la plus importante répertoriée en France (1,4 Bq/kg sec) et 200 fois la valeur moyenne française mesurée.
Approché par le site Reporterre, le groupe Orano a d’abord été réticent à répondre, estimant que « le sujet a été maintes fois abordé et traité médiatiquement », avant d’en dire davantage : « la zone sera entièrement réhabilitée à partir de septembre 2024. Cette année, plus de 19 000 échantillons ont été prélevés dans l’environnement et 50 000 analyses confirment que les valeurs de radioactivité mesurées ne présentent pas de risque sanitaire ».
Pour les spécialistes, « cette pollution n’aurait jamais dû sortir d’un site nucléaire, et même si les niveaux
sont faibles, on ne peut pas dire qu’ils sont nuls ». Pierre Barbey, maître de conférences à l’université de Caen Normandie en biologie cellulaire explique qu’« une fois incorporées, ces substances radioactives se retrouvent de façon durable dans certains organes-cibles : l’américium et le plutonium dans le squelette, le césium dans les muscles. La vache fait partie d’une chaîne alimentaire car elle broute de l’herbe et incorpore ces substances, d’autant que le strontium est un analogue du calcium et se transfère très facilement dans le lait ».
Cependant, Orano a fait savoir que « le lait et la viande issus des terres agricoles sont bien pris en compte dans le programme de surveillance environnemental du site, lequel a été validé par l’ASN, l’Autorité de sûreté nucléaire ».
Avec l’exportation des produits laitiers et agricoles français à travers le monde, il est évident de la contamination révélée par cet article, confirme le fait que l’étendue des dégâts liés à la seule contamination de la région du Cotentin et de la Normandie, risque de dépasser de très loin les frontières de l’Hexagone. Cela prouve au moins les retombées négatives des activités d’Orano en France métropolitaine. Au Niger et en Afrique, c’est une autre paire de manche !
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