L’armée syrienne a quitté ses positions à Deraa et Suwayda pour repositionner ses défenses non loin de la capitale du pays, Damas. En l’espace de dix jours, les troupes de Bachar al-Assad ont perdu quatre grandes villes face à l’offensive djihadiste. Outre l’offensive djihadiste dans le nord du pays menée par les combattants de Hayat Tahrir el-Cham (HTS), l’armée syrienne fait également face à des mouvements de contestation dans le sud du pays à Deraa, berceau de la révolte syrienne en 2011.

«Les forces à Daraa et Suwayda se sont redéployées et ont établi une ligne de défense solide dans ces directions après que des terroristes ont attaqué des points de contrôle militaires au loin pour distraire nos forces qui ont commencé à reprendre le contrôle des provinces de Homs et de Hama», a indiqué le ministère syrien de la Défense.  Quatre villes perdues en dix jours «Le nombre de morts parmi les terroristes de Jabhat al-Nusra [Hayat Tahir al-Sham] et leurs organisations s’est élevé à environ 2 500 au cours de la semaine, l’armée ayant riposté avec le soutien de l’armée de l’air syro-russe», est-il également précisé dans le communiqué.  L’armée syrienne renforce également ses positions autour de la ville de Homs à l’approche de l’offensive djihadiste sur le dernier verrou stratégique avant la capitale, Damas. En effet, l’hydre terroriste a lancé une attaque de grande ampleur sur le nord de la Syrie, prenant Alep et Hama en quelques jours seulement. Les forces syriennes se sont retirées de ces positions pour se concentrer sur la défense de l’axe Homs-Damas.  L’armée syrienne s’est également retirée de la ville de Deir ez-Zor, à l’est du pays, pour grouper ses régiments. Cette localité a depuis été reprise par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes et soutenues par les Américains.  Les troupes du président Assad ont donc perdu quatre grandes villes en l’espace de dix jours, Alep, Hama, Deir ez-Zor et maintenant Deraa. L’armée arabe syrienne se concentre sur la protection du littoral, peuplé majoritairement d’alaouites, sur la frontière syro-libanaise et également sur la capitale. Un scénario qui n’est pas sans rappeler celui de la guerre civile syrienne de 2011 ou Bachar al-Assad ne gouvernait plus que sur un quart du territoire.

Les forces russo-syriennes mènent des frappes à Homs

Les forces aériennes syriennes et russes ont attaqué des groupes de terroristes à Homs, éliminant des dizaines de djihadistes. L’armée de l’air syrienne et les forces aérospatiales russes ont frappé des groupes de terroristes dans la province de Homs, dans le centre de la Syrie, tuant des dizaines de djihadistes, selon une déclaration du ministère syrien de la Défense sur Facebook. «Nos forces opérant dans les campagnes de Hama et de Homs mènent des tirs intensifs d’artillerie et de roquettes sur les positions et les lignes de ravitaillement des terroristes, cherchant à éliminer des hommes dans leurs rangs. Des avions de combat syriens et russes ont frappé des concentrations terroristes dans le nord-est de la province de Homs, détruisant des dizaines de terroristes, leurs véhicules et leurs équipements», a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué. Le 27 novembre, des formations du groupe terroriste Jabhat al-Nusra (interdit en Russie) et leurs alliés ont lancé une attaque de grande envergure sur Alep et d’autres localités du nord de la Syrie. Plus tard, le commandement de l’armée syrienne a rapporté que cette dernière avait été forcée de se retirer d’Alep pour se regrouper et se préparer à une contre-attaque. Le 5 décembre, le commandement syrien a annoncé que les terroristes avaient pénétré dans plusieurs quartiers de la ville de Hama, située à l’ouest du pays. Selon la déclaration de l’armée, les unités qui tenaient Hama ont été redéployées hors de la ville.

La Syrie, l’Iran et l’Irak se coordonnent sur la lutte contre le terrorisme

Les chefs de la diplomatie de l’Iran, de la Syrie et de l’Irak se sont réunis à Bagdad pour coordonner leurs efforts diplomatiques à l’égard de la situation sur le territoire syrien. Ils ont insisté sur l’importance de la stabilité de la Syrie au Moyen-Orient. Lire aussi L’armée syrienne se repositionne dans le sud du pays à Deraa Les chefs de la diplomatie iranienne, syrienne et irakienne étaient réunis le 6 décembre à Bagdad pour évoquer la situation militaire et humanitaire en Syrie. Les trois pays se sont accordés sur les efforts conjoints à mener contre la menace terroriste. «La menace contre la sécurité de la Syrie constitue un danger général pour la stabilité de l’ensemble de la région», ont affirmé les ministres des Affaires étrangères des trois pays, soulignant qu’il n’y avait «pas d’autres choix que la coordination, la coopération et les consultations diplomatiques continues» afin d’éliminer tout risque d’escalade dans la région. Les ministres ont également souligné «la nécessité de mobiliser tous les efforts arabes, régionaux et internationaux, afin de parvenir à des solutions pacifiques aux défis auxquels sont confrontées la région en général et la Syrie en particulier». Branle-bas de combat diplomatique pour trouver une solution à la crise syrienne En outre, le communiqué commun souligne «l’accord sur la nécessité de poursuivre les consultations et la coordination entre les trois pays, de suivre ces développements et de se préparer à tout développement dans les prochains jours», et de respecter la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie. Les trois ministres ont également condamné «le terrorisme sous toutes ses formes», soulignant «une action collective pour y faire face». Les chefs de la diplomatie ont en outre condamné les attaques israéliennes sur Gaza, le Liban et la Syrie. Bagdad s’est dit prêt à organiser une réunion d’urgence sur la Syrie avec la Ligue arabe et continue d’entretenir des contacts ouverts avec plusieurs pays arabes et régionaux pour aborder la situation sur le territoire syrien. «Des initiatives prendront forme au cours des discussions», a de son côté déclaré l’Iran, par l’intermédiaire de son ministre Abbas Araqchi, lors d’un point presse, soulignant l’importance des approches collaboratives. Bagdad et Téhéran pointent du doigt la responsabilité des États-Unis et d’Israël dans l’offensive djihadiste en cours en Syrie. 

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