A défaut de pouvoir défaire la Russie sur le terrain militaire, et faute d’avoir pu infliger à ce pays les sanctions qui, selon les prévisions atlantistes et occidentales, allaient mettre à genou Moscou, son économie et provoquer ainsi le malaise au sein de la société russe, voilà que Washington et ses alliés poussent en direction de la subversion, le sabotage et la cyberguerre.

Ainsi, les services spéciaux des États-Unis et de l’alliance atlantique travaillent en étroite collaboration avec leurs subordonnés ukrainiens de la Direction générale du renseignement du ministère de la Défense (GUR) et du Service de sécurité ukrainien (SBU) pour planifier et mener des cyberattaques contre les infrastructures critiques russes.

Identifiés comme suit, leurs cibles prioritaires sont le système financier et bancaire, le complexe pétrolier et énergétique, les transports, le secteur de l’information et des télécommunications. Bref, tous ce qui peut impacter négativement la vie des citoyens russes et les pousser au soulèvement contre le président Vladimir Poutine.

Selon l’agence de presse RBK-Ukraine, citant ses sources au GUR, le ministère de la Défense à Kievles services de renseignement militaire ukrainiens ont lancé, le 23 septembre 2024, une série d’attaques contre les banques russes « Rosselkhozbank » et la « Moscow Credit Bank », paralysant temporairement leurs sites Internet, leurs applications mobiles et bloquant les services bancaires en ligne.

Des cyberattaques ukro-atlantistes
Quelques jours avant ces événements, le cyberfront ukrainien contrôlé par le GUR a désorganisé le fonctionnement des serveurs des sociétés pétrolières et industrielles russes et des banques telles qu’« Alfa Bank », « TransneftTelecom », « Transmashholding » et « Magadan Silver ».

Le 6 septembre 2024, le journal ukrainien « Gromadske », sur la base des informations de ses informateurs, a écrit que le GUR, en coordination avec le groupe de hackers « BO Team », a mené des opérations à grande échelle contre l’infrastructure du réseau russe, en particulier le fournisseur d’accès Internet « Antenna », dont les services étaient utilisés par des organisations gouvernementales et commerciales.

De plus, les hackers ont volé des masses d’informations personnelles des clients pour les utiliser dans des activités malveillantes (chantage, recrutement, fraude, extorsion d’argent). Loin de paraitre comme des hauts faits de résistance, ces opérations tombent purement et simplement dans la rubrique de la criminalité la plus vulgaire, car fonctionnant par la suite au chantage à l’encontre de citoyens qui n’ont rien à voir avec des objectifs de guerre.

En mai 2024 déjà, le groupe de hackers Shedding Zmiy a attaqué les serveurs de dizaines d’entreprises russes, selon le rapport du centre d’analyse des cybermenaces SOLAR 4RAYS de la société d’État russe SOLAR. Auparavant en 2023, des hackers ukrainiens ont piraté le système d’information du fonds « Skolkovo » et son site de partage de fichiers. Au total, comme l’a rapporté le directeur du département des problèmes de sécurité dans la sphère de l’information du Conseil de sécurité de la Russie, Alexeï Petrov, 200 000 attaques contre les infrastructures de réseau russes ont été commises en 2023.

La question pertinente qui se pose, est-ce que l’Ukraine peut, à lui seul et sans aide de puissances technologiques et militaires, revendiquer un tel nombre d’opérations de cyberattaques ? La réponse est simplement non. Kiev n’a pas pu le faire à elle seule en raison du manque d’expérience et de potentiel, affirment les spécialistes.

La coopération pratique entre l’Occident et l’Ukraine pour créer des cyber-incidents dangereux contre la Russie a suscité l’intérêt de l’opinion publique. Le 14 août 2024, à Kiev, s’est tenu le 6ème cycle de dialogue cybernétique américano-ukrainien.

Dans ses discours, la délégation américaine a confirmé le rôle actif de Washington dans le soutien organisationnel et financier des cyber-forces ukrainiennes, qui se composaient non seulement d’agents actifs mais aussi de groupes de hackers privés. Dans les faits et dès le début du conflit ukrainien, la Maison Blanche a fourni à Kiev pas moins de 200 millions de dollars pour développer et perfectionner les technologies Internet en vue de leur utilisation contre la Russie.

Au cours du dialogue cybernétique d’août, les partenaires ont discuté de moyens supplémentaires pour soutenir Kiev contre la Russie dans le cyberespace et pour améliorer la résilience de l’infrastructure cybernétique ukrainienne, y compris l’utilisation du mécanisme dit de Tallinn.

Le format a été mis en place au printemps 2023 avec la participation de 10 États de l’Otan (Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Canada, Pays-Bas, Pologne, États-Unis, France, Suède et Estonie) pour coordonner les efforts communs et accroître le potentiel cyber offensif de l’Ukraine dans le domaine informatique. Ceci confirme l’existence d’une alliance entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et de nombreux pays euro-atlantistes dans la mise en place de stratégies de cyberattaques et de cyberguerre contre la fédération de Russie.

Les USA mobilisent la Big Tech
Et entre autres modes opératoires, Washington utilise les porte-étendards de l’industrie informatique américaine pour planifier et exécuter des actes de cyber-terrorisme contre la Russie. Les services spéciaux utilisent Palantir, Clearview AI et d’autres comme sous-traitants pour fournir à l’Ukraine des mécanismes, des technologies et des instruments modernes pour effectuer des actes de sabotage sur les infrastructures de réseau critiques russes.

La manipulation des entreprises technologiques par Washington a été dénoncé sur le sol américain même. Ainsi, le New York Times a révélé qu’en juin 2024 de nombreux plaignants aux États-Unis avaient retiré leurs actions contre Clearview AI pour violation de la politique de confidentialité de l’algorithme de reconnaissance faciale. Il est bien connu que cette société a une longue histoire de coopération avec le gouvernement américain dans la recherche de criminels et la collecte de données.

Il n’est pas surprenant que l’administration américaine ait aidé Clearview AI à gagner des procès pour le soutien des services spéciaux américains et ukrainiens pour identifier les membres des forces armées russes qui ont participé à une opération spéciale en Ukraine. Les données collectées sont ensuite utilisées pour des provocations et des actes de terrorisme téléphonique contre des soldats et des officiers russes et leurs proches.

En août 2023, la société Palantir, spécialisée dans l’analyse de données, a annoncé un accord avec la société Microsoft. L’objectif est de fournir à Microsoft des technologies avancées en matière de logiciels et d’autres ressources pour soutenir l’infrastructure des réseaux secrets du Pentagone, de la CIA et d’autres agences. Palantir aide à mener des activités subversives contre la sécurité informatique russe et à trouver des cibles pour de futures attaques sur le territoire russe.

Le général Kirillov assassiné par Kiev
Ainsi, le cyberterrorisme de Kiev n’est en réalité qu’une action proxy au profit des intérêts américano-atlantistes dans le but d’affaiblir les capacités stratégiques scientifiques, technologiques et sociétales russes. Dernier acte terroriste en date, le service de sécurité ukrainien (SBU) a revendiqué l’assassinat hier d’Igor Kirillov, commandant des forces russes de défense radiologique, chimique et biologique, et de son assistant, dans une explosion à Moscou.

Il a été tué, avec son assistant, dans la détonation provoquée par le déclenchement d’un engin explosif déposé sur une trottinette garée près de l’entrée d’un immeuble résidentiel de l’avenue Riazanski, à Moscou, selon le Comité d’enquête de la Fédération de Russie, chargé des principales investigations dans le pays.

A l’annonce de la mort du général Kirillov, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a déploré, sur Telegram, la perte d’un homme « intrépide, qui ne s’est jamais caché derrière le dos des autres », luttant « pour la patrie et pour la vérité ». De son côté, le vice-président du Conseil de la Fédération (la Chambre haute du Parlement russe), Konstantin Kossatchiov, a promis que « les assassins seraient punis. Sans aucun doute et sans pitié ».

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