La générale de la pièce « Nostalgia » mise en scène par Lakhdar Mansouri et produite par la Coopérative Théâtre du Point, a été présentée jeudi soir au Théâtre Municipal d’Alger Centre (ex Casino).

Adapté du célèbre texte L’histoire des ours pandas de l’auteur franco-roumain Matéi Visniec, cette représentation traite les sept dernières secondes qui sépare l’homme de la mort.

Dans une approche psychologique et philosophique, le metteur en scène Lakhdar Mansouri, raconte durant 70 minutes, en sept actes, les différentes étapes qui sépare un homme de la mort. Une mort qui semble tantôt belle, et tantôt effrayante.

L’histoire débute par l’histoire d’un jeune musicien campé par Fethi Mebarki, qui un beau jour, se réveille et trouve à son chevet une jolie fille brillamment interprétée par Assma Cheikh. Ce dernier étonné de voir une aussi belle femme chez lui, commence à se poser des questions sur cette nuit. Mais la femme qui ne veut même pas lui dire son nom, et décide de partir.

L’artiste négocie pour qu’elle reste. La femme accepte de revenir sept fois, afin que le couple apprenne à se connaitre. C’est un huis clos à deux. Mais au cours de ces sept rencontres, on en vient à se demander si elle existe vraiment.

 

Cette pièce aussi intrigante que complexe, dépeint la mort dans l’image d’une femme belle et élégante, qui revient chaque soir avec une tenue différente, ou par les sept belles nuits que le musicien passe à attendre que la femme revienne. Le metteur en scène, n’a pas omis l’importance du temps qui passe, incarné par un réveil entre les mains de cette femme qui enfin de compte était la mort.

La femme commence par lui parler de choses très concrètes puis lui fait faire des jeux improbables en lui feront à dire des « A », par toutes les manières. Cette dernière aussi mystérieuse que belle, arrive même à entendre et voir à travers les murs et à ouvrir des portes. Ce qui pousse le spectateur à se questionner sur ce qu’elle est vraiment.

Le couple a ensuite dansé et a épousé cette femme. Une façon de dire que ce dernier accepte enfin son destin, celui de quitter ce monde. Il parle même de résurrection. Il veut se réincarner en ours panda.

Dans une esthétique qui se manifeste dans le dialogue et le symbolisme, le metteur en scène ne s’est pas contenté du texte original, mais a ajouté un extrait d’un poème sur l’oubli du palestinien Mahmoud Darwich. Il a voulu, ainsi, raconter ce qui se passe après la mort. Est-ce les souvenirs qui nous restent de ces défunts, et ce qu’ils ont laissé dans leur vécu.

Lakhdar Mansouri, a choisi d’intégrer l’oubli de Mohamed Darwich car « c’est le thème de ma pièce » a-t-il dit. Expliquant : « L’être humain oublie vite, il est amnésique. Nous avons oublié le terrorisme, les martyres, les artistes qui ont donné leur vie pour nous, et que dont nous nous rappelons dans des occasions particulières. Darwich parle de l’oubli comme un vrai sujet toujours présent. Je l’ai intégré dans le texte pour passer le discours théâtral à la phase de la mise en scène ».

Pour le choix du texte, le metteur en scène dira : « je suis tombé amoureux de ce texte en 2002. Nous avons fait plusieurs tentatives de mise en scène. Mon assistant Abdellah Bahloul, m’a proposé de monter ce spectacle. Je lui ai dit que c’est un texte très difficile, et qu’il a besoin de beaucoup de moyens. Il m’a répondu : le temps que cela prendra. Nous avons débuté les préparations en août dernier, et voila le spectacle est fin prêt ».

Dans cette adaptation qui comporte neuf actes, Mansouri en a pris seulement sept. « Le texte d’origine à neuf nuits, moi j’ai pris seulement sept, et j’ai travaillé sur les sept dernières secondes d’un mourant. Comment ce dernier vit les derniers moments de sa vie. En compagnie de cette femme, qui s’avère être la mort. Elle lui fera vivre les plus belles secondes de sa vie en lui rappelant les plus beaux et les plus mauvais souvenirs qu’il a vécus » a-t-il avoué. Ajoutant : « Nous avons travaillé sur le temps en lui donnant une esthétique sur le discours et les symboles ».

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