A l’instar de toutes les wilayas du pays, Ghardaïa a accueilli, cette année, les festivités marquant la célébration nationale du 1er Yennayer 2974, qui coïncide avec le 12 janvier, selon le calendrier amazigh, en organisant de grandes festivités.
Cette fête vient perpétuer le souvenir de la victoire des Amazighs sur les troupes du Pharaon d’Egypte Ramsès III, de même qu’elle correspond au début de la nouvelle saison agricole et au léger redoux du climat froid. C’est dire aussi que ce nouvel an, qui était déjà fêté par de nombreuses familles à travers la wilaya, connaît de plus en plus l’implication d’associations et également d’administrations publiques et d’instances élues locales, qui préparent des activités diverses, lui donnant ainsi une plus grande dimension.
Les programmes afférents à cette manifestation consistent, pour l’essentiel, en des expositions et conférences sur la symbolique de yennayer, sur l’art culinaire traditionnel et à faire connaître aux nouvelles générations l’héritage et la langue berbère, et ce à l’effet d’assurer leur sauvegarde et leur préservation.
Ainsi, la communauté des Sept Ksour du M’Zab ont organisé, en collaboration avec leurs associations locales, une réjouissance en préparant divers plats copieux et en exposant aussi des vêtements traditionnels, en sus d’un programme d’activités culturelles riches et variées, qui se dérouleront au sein des familles, et ce jusqu’à dimanche prochain 14 janvier.
La célébration du nouvel an amazigh, qui se veut une tradition consacrée marquant le jour de l’an du calendrier agraire, s’inscrit dans le cadre de la promotion de l’identité culturelle amazighe, a indiqué le Dr Younès Babaz lors de son prêche de vendredi dernier, à la mosquée El-Ghoffrane.
Ce dernier a mis à l’honneur l’un des aspects du patrimoine culturel immatériel du M’Zab, d’où l’importance de préserver les coutumes et traditions amazighes du M’Zab, en perpétuant le rituel des bons plats du bon vieux temps, à savoir le r’fiss (un plat traditionnel à base de mets sucrés de galettes émiettées avec du beurre et du miel naturel), la chakhchoukha (miettes de pain au bouillon de dattes), iouzens N’Hammou-Ould-Elhadj (macédoine à base de blé aux piments rouges), tourchimt (couscous à base de blé), ibawanes (des fèves au cumin, bouillis à l’eau), timliyente (crêpes traditionnelles), et ce en vue de préserver ce capital. Il a, par ailleurs, rappelé que tinfesses (les contes), racontés, la nuit tombée, par les mamies à leurs petits-enfants, rassemblés autour d’un verre de thé à la menthe accompagné de toutes sortes de friandises, constituent une forme culturelle amazighe hautement appréciée par les enfants.
Au sein de certaines familles, les cérémonies de yennayer 2974 ont notamment été marquées par toutes sortes de chants fredonnés par des jeunes filles et la présentation de gâteaux et de plats traditionnels variés pour fêter cet événement annuel qui marque le passage au nouvel an.
La célébration du nouvel an amazigh s’inscrit donc dans le cadre de la réhabilitation des coutumes et traditions amazighes profondément enracinées dans l’identité et la culture amazighe, représentée dans ses diverses dimensions, de plusieurs régions de l’Algérie.
Les festivités brassent toutes les facettes culturelles, artistiques et anthropologiques de pans entiers de notre histoire. C’est ce qu’ont voulu faire revivre les organisateurs le temps de cette manifestation en rappelant les potentialités identitaires, plusieurs fois millénaires, de notre peuple, en se remémorant et en se ressourçant, en évoquant, dépoussiérant ainsi tant de pages d’histoire qui ont façonné notre pays à travers les âges.
Pour cela est prévue l’animation de plusieurs activités culturelles, expositions et conférences sur la symbolique de yennayer 2974 à travers le pays, permettant à chaque wilaya d’étaler ses richesses, son savoir-faire, sa mémoire. Des tables rondes sont également organisées autour de divers thèmes tels que « Histoire et patrimoine : pour la réappropriation de la dimension amazighe de l’Algérie », « Au départ du M’Zab à la Kabylie », « Le Hoggar des Touareg et les contrées des Chaouias des Aurès ».
En somme, la célébration du nouvel an amazigh 2974 à travers le territoire national s’inscrit dans le cadre de la réhabilitation des coutumes et traditions amazighes profondément enracinées dans l’identité des familles algériennes. Le but escompté étant de faire valoir la culture amazighe dans toutes ses composantes.
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