À l’occasion de l’ouverture, ce dimanche après-midi, de la 5e édition de la manifestation dédiée au patrimoine culturel immatériel national, qui se déroulera sur trois jours à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, l’esprit curieux a trouvé son bonheur.
La documentation, qui a fait l’objet d’une exposition dans les salles de l’institution culturelle, vaut son pesant d’or. En effet, certains écrits exposés, rédigés en arabe, remontent à plusieurs siècles, notamment des traités philosophiques datant de 1275 de l’hégire. Une autre merveille réside dans leur couverture protectrice.
En effet, la couverture les protégeant de la poussière et des moisissures liées au temps est en liège fin et en peau d’animal tannée. Cette réalisation a sans doute nécessité un savoir-faire considérable de la part de l’artisan et un temps important. La qualité de cette couverture est telle que les feuillets restent presque intactes aujourd’hui, plusieurs siècles après leur rédaction et mise en page.
Parallèlement à cette découverte, dont la valeur historique et culturelle ne peut être pleinement appréciée que par des intellectuels, l’exposition a mis en avant d’autres éléments témoignant de l’empreinte artisanale. Parmi ceux-ci, figurent des outils et ustensiles utilisés autrefois au quotidien par les familles algériennes, en particulier kabyles et rurales. On y trouve notamment des ouvrages de poterie, des calebasses, des terrines et des outils pour travailler la laine, tels que le carde et le rouet.
L’effet vestimentaire et les outils nécessaires à sa confection ont également fait l’objet de découvertes. Sur les lieux de l’exposition, deux femmes se sont attelées à une démonstration sur le rôle et les compétences des femmes dans la gestion des biens ménagers au quotidien. La première femme a confectionné une cruche, tandis que la deuxième a roulé le couscous. Dans d’autres stands, des produits alimentaires du terroir sont exposés, allant de la galette tendre et dure au couscous de farine de seigle, en passant par la figue sèche, le miel et l’huile d’olive vierge.
En somme, l’aliment ordinaire et quotidien de la famille algérienne. Pour sa part, l’association culturelle Thadukli de la commune d’Aït Yahia Moussa a mis en avant, à travers son exposition, la canne. Ce bâton au bout arqué n’est pas seulement un objet sur lequel un vieillard s’appuie pour marcher ou se tenir debout, la canne peut également devenir, entre les mains d’un expert, une arme redoutable.
Il faut cependant reconnaître qu’en Kabylie, contrairement aux régions de l’intérieur du pays, le concours de maniement du bâton est inexistant. C’est pourquoi l’utilisation de la canne n’est connue que de quelques initiés. Toujours dans le cadre de l’exposition, un stand a été réservé aux livres très rares, tous traitant de l’élément kabyle, notamment du féminin.
Ainsi, les chants de guerre des femmes kabyles, les contes kabyles, les poèmes kabyles et de nombreux autres écrits relevant principalement de la mythologie ont été présentés au regard des visiteurs. Un autre élément marquant de cette première journée de la manifestation est la conférence consacrée au célèbre narrateur originaire de Larbaâ Nath Irathen, le défunt Mokrane Agawa. Cette conférence devait commencer tard dans l’après-midi, et nous y reviendrons dans notre prochaine édition.
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