Le débat sur le projet de loi de finances (PLF) 2025 a commencé ce lundi, après la présentation du projet de loi par le ministre des Finances, qui a exposé les contours du budget de l’Etat pour l’année 2025. Saluant les dispositions du PLF relatives à la préservation du pouvoir d’achat, ainsi que les mesures prises dans l’objectif de maintenir les niveaux de croissance et soutenir l’investissement, les députés, qui sont intervenus durant la première partie des débats, ont néanmoins exprimé certaines réserves et se sont surtout interrogés sur la manière de combler le déficit budgétaire.
Le PLF 2025 suscite le débat auprès des élus de la Chambre basse du Parlement. 257 interventions sont au programme pendant les trois jours de débats, lancés hier lors de la plénière, présidée par le président de l’APN, Ibrahim Boughali. Les députés, qui ont consacré une partie des six minutes qui leur sont accordées pour exposer les préoccupations des populations des localités qu’ils représentent, ont salué, dans leur majorité, les dispositions du PLF qui consacre le caractère social de l’Etat, qu’ils soient issus de partis politiques ou sans couleur politique.
C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le député indépendant, Lakhdar Diba Chaabet, selon lequel la mobilisation de ce « grand budget » dans le cadre du PLF est une preuve de l’intérêt accordé à la prise en charge des préoccupations des citoyens. Hamdi Bahloul du Front El Moustakbal a, pour sa part, estimé que le caractère social de l’Etat est palpable dans le cadre du PLF, à travers les différentes mesures prises, notamment la création de nouveaux postes d’emploi.
Le maintien des transferts sociaux ainsi que la non-introduction de nouveaux impôts et taxes a également été souligné par le député FLN, Ammar Benouda. Un autre député de la même formation politique a aussi signalé les augmentations de salaires, le soutien des prix, notamment ceux des produits de large consommation, ainsi que l’intérêt accordé aux secteurs stratégiques, ce qui dénote également du caractère social de l’Etat.
Le déficit budgétaire qui se creuse d’année en année, qui passerait à 8 271,55 milliards de dinars, a cependant soulevé les interrogations des députés, lesquels s’interrogent sur la manière de le combler, à l’instar du député du RND, Ibrahim Hadj Henni, qui a souligné la nécessité de trouver un autre moyen de combler ce déficit mais surtout trouver une source autre que les recettes issues des hydrocarbures pour le faire. Il a également évoqué un problème persistant au niveau du foncier industriel, agricole et touristique, qu’il « faut impérativement régler pour lancer réellement l’investissement ». Pour sa part, le député indépendant Mohamed Anwer Bouchrit a estimé qu’il est « difficile de couvrir ce déficit budgétaire », affirmant que cela va être aux dépens de la réalisation de certains projets d’investissement et aussi en puisant dans les réserves de change, ce qui ne va, selon lui, qu’« accentuer l’inflation et, par ricochet, détériorer le pouvoir d’achat ».
Le député du parti El Bina, Al Baraa Bengrina, qui a signalé une « présence timide des ministres » lors de la présentation du PLF 2025, a mis en avant les indicateurs économiques positifs, marqués par une croissance estimée à 4,4 %. Il a, en outre, signalé l’amélioration du niveau des réserves de change, qui atteindrait 72 milliards de dollars, soit 16 mois d’importation de biens et services, en plus de la priorité accordée au secteur de l’habitat dans le cadre du PLF 2025.
Il s’est néanmoins interrogé sur le déficit budgétaire mais surtout sur la manière de le combler. Il a également parlé de la non-consommation de 20 % du budget de l’année en cours. La réévaluation des projets qui coûte cher au Trésor public ainsi que le soutien financier récurrent accordé aux entreprises publics ont, par ailleurs, interpellé le député, lequel préconise la mise en œuvre d’une vision claire.
De son côté, Hicham Ben Haddad du MSP, qui a évoqué le développement de la finance islamique, a salué les mesures prises et les avantages fiscaux accordés aux start-up, qui sont, selon lui, une preuve de la consécration de l’orientation de l’Etat visant à faire de ces entreprises innovantes le socle de l’économie nationale. La révision du système des subventions, le développement du paiement électronique, la nécessité d’ouvrir les bureaux de change ainsi que la préservation de la valeur du dinar et la nécessité de contenir l’inflation ont été, entre autres, soulignés par les députés intervenants. Les débats du PLF 2025 se poursuivront aujourd’hui et demain et seront clôturés avec les interventions des présidents des groupes parlementaires, suivies de la réponse du ministre aux interrogations des députés et ensuite du vote prévu la semaine prochaine.
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