La crise dans les facultés des sciences médicales, qui perdure depuis près d’un mois, semble enfin voir le bout du tunnel. Le ministre de l’Enseignement supérieur vient de consigner les 14 engagements pris par son département en guise de réponse aux revendications des étudiants.

Dans un communiqué rendu public, à l’issu de la dernière réunion qui a regroupé le ministre de l’Enseignement supérieur et les représentants des étudiants de médecine, pharmacie et chirurgie dentaire, le ministère de l’Enseignement supérieur a assuré que les solutions proposées, lors des différentes réunions, sont concrètes et adaptées pour répondre aux doléances formulées par les étudiants, en grève depuis le 16 octobre dernier.

Le département de Kamel Beddari a décidé de mettre en œuvre les solutions regroupées dans 14 points essentiels. Il s’agit de la révision des capacités d’accueil dans les facultés de médecine. Ainsi, le nombre de places pédagogiques sera ajusté, à partir de l’année prochaine, pour correspondre aux capacités d’accueil des facultés principales, avec une répartition équilibrée des étudiants entre les facultés principales et leurs annexes jusqu’à leur rassemblement en quatrième année, selon le communiqué, ajoutant que certaines annexes pourraient, en outre, être élevées au statut de facultés selon des critères académiques et d’encadrement visant à assurer une formation de qualité. Le ministère a décidé, en outre, d’instaurer un dispositif d’évaluation périodique afin de suivre les conditions de formation dans ces annexes, avec pour objectif d’améliorer en continu l’encadrement et les conditions d’études des étudiants.

Pour ce qui est de la bourse, l’un des points essentiels soulevés par les étudiants, il a été décidé de revoir son montant en coordination avec le ministère de la Santé et les autorités publiques compétentes. Dans le détail, les étudiants en 4e et 5e années bénéficieront d’une bourse équivalente à celle des étudiants en master, tandis que ceux des trois premières années percevront un montant similaire à celui des étudiants en licence. Les bourses des étudiants de 6e et 7e années seront augmentées, et l’indemnité pour les médecins internes sera revalorisée, tout comme les primes de garde et les primes de risque, applicables dès la 4e année.

Le droit des étudiants d’obtenir l’authentification de leur diplôme a été également confirmé par le ministère qui a tenu à rappeler que la réception des dossiers a débuté le 5 novembre, précisant que «les demandes de certification de documents émanant d’organismes étrangers devront passer exclusivement par les canaux officiels».

Sur le plan de la certification internationale, le ministère exige que toutes les facultés de médecine soumettent leurs dossiers à l’instance compétente avant le 15 décembre 2024. A cet effet, les doyens des facultés de sciences médicales ont été instruits en vue d’achever, si possible, ce processus un mois à l’avance, c’est-à-dire d’ici la fin novembre 2024. Pour le concours de résidanat, le communiqué rappelle que le nombre de postes a été relevé de 3095 à 4045, soit un ratio proche de deux candidats pour un poste à l’échelle nationale, comme l’avait déjà évoqué le ministre. Cette augmentation, réalisée en concertation avec le ministère de la Santé, s’accompagne d’une révision du choix des spécialités pour les candidats admis.

En parallèle de l’augmentation du nombre de postes pour le concours de résidanat, le ministère envisage aussi de renforcer l’insertion professionnelle des diplômés en sciences médicales. Le but, selon le communiqué, est d’accroître l’employabilité des médecins, dentistes et pharmaciens, que ce soit dans les hôpitaux, l’industrie pharmaceutique ou le secteur privé. Concernant le manque d’encadrement pédagogique, en particulier dans les facultés du Sud, le ministère prévoit, selon le communiqué, un plan national de renforcement des ressources d’encadrement dans l’attente de la création de nouveaux postes.

Les carnets de stage, outils essentiels pour le suivi des apprentissages pratiques, seront distribués aux étudiants en médecine dentaire et en pharmacie, et disponibles pour les étudiants en médecine d’ici le 15 novembre 2024. Une commission mixte avec le ministère de la Santé est par ailleurs mandatée pour inventorier les besoins matériels et financiers dans les facultés et lieux de stage, afin de combler les lacunes et améliorer les conditions de formation.

En matière de soutien financier, le ministère confirme l’activation des indemnités pour les stages cliniques et les internats, en conformité avec le décret exécutif n°13-306 modifié. Les demandes doivent être déposées avant la fin de l’année. Quant à la classification des diplômés en médecine dentaire et en pharmacie, le ministère rappelle que celle-ci sera examinée dans le cadre des lois actuelles de la Fonction publique, en relation avec les projets de réforme des corps concernés.

Il est également spécifié que l’accès au double diplôme sera élargi avec l’ouverture de formations de master, accessibles dès la rentrée 2025-2026, y compris pour les étudiants des autres filières. Un comité de suivi sera institué pour assurer une prise en charge continue des préoccupations propres à chaque filière, notamment en médecine, pharmacie et chirurgie dentaire.

Enfin, le département de Beddari a appelé les étudiants à une reprise rapide des cours afin de rattraper les retards accumulés et exprime ses remerciements aux représentants des ministères et des partenaires sociaux pour leur implication dans le traitement des revendications des étudiants en sciences médicales, marquant ainsi une mobilisation collective pour l’amélioration des conditions de formation en Algérie.

 

 

The post Grève des étudiants en sciences médicales : Le dénouement ? appeared first on Le Jeune Indépendant.