Face à la problématique de la disponibilité de l’eau dans la région du Maghreb, l’Algérie met en place un programme ambitieux de dessalement de l’eau de mer. Avec la construction d’une vingtaine de stations le long du littoral, le pays ambitionne de renforcer la sécurité hydrique et de garantir l’approvisionnement en eau potable pour ses citoyens.
Ce projet stratégique pour l’horizon 2030 vise également à favoriser la formation d’une main-d’œuvre algérienne qualifiée pour gérer ces infrastructures essentielles. C’est ce qu’a déclaré, ce dimanche, Sofiane Zaimiche, directeur du développement à la Société algérienne de l’énergie, filiale du Groupe Sonatrach, lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale.
Pour ce faire, l’Algérie a fait du dessalement de l’eau de mer une priorité, notamment face à la diminution des pluies dans la région du nord du continent qui, selon certaines études, pourrait chuter de 20 % d’ici à 2050. C’est dans ce contexte que le pays a lancé un programme ambitieux visant à construire 27 stations de dessalement le long de sa côte méditerranéenne, afin de renforcer la sécurité hydrique et de répondre aux besoins croissants en eau de ses citoyens.
Il a expliqué que l’Algérie a déjà achevé la construction de 11 stations dans le cadre du premier programme. Ces stations ont une capacité de production de 2,1 millions de mètres cubes par jour. En outre, un programme d’urgence a été lancé pour la construction de trois autres stations. Une fois ces projets complétés avec l’ajout de cinq autres stations, qui seront mises en service à la fin du mois en cours ou au début de 2025, la couverture en eau potable atteindra 42 % de la population et pourrait atteindre 60 % d’ici à 2030.
Le même responsable a également souligné que l’Algérie a fait d’énormes progrès dans ce domaine. Alors qu’au début du programme, le pays s’appuyait sur des partenaires étrangers pour la construction, l’exploitation et l’entretien des stations de dessalement, les cinq nouvelles stations seront entièrement algériennes, avec une capacité de production totale de 300 000 m3 par jour. Ces stations, situées dans les wilayas d’El-Tarf, Boumerdès, Béjaïa, Tipasa et Oran, seront livrées dans des délais record, en seulement 25 mois, avec un investissement total estimé entre 2,2 et 2,4 milliards de dollars.
Afin de répondre aux défis liés aux coûts élevés de ces projets, l’Algérie a décidé de produire elle-même les équipements nécessaires et de prendre en charge leur maintenance, en collaboration avec des entreprises locales et des partenaires étrangers. Conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Groupe Sonatrach a lancé un programme de formation en partenariat avec des universités et des instituts de formation professionnelle pour former une main-d’œuvre algérienne qualifiée, destinée à assurer le fonctionnement des stations de dessalement à long terme.
Pour rappel, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a déclaré, samedi dernier à El-Tarf, que l’entrée en service, prévue pour la fin 2024, des stations de dessalement d’eau de mer en cours de réalisation viendra renforcer l’approvisionnement en eau potable pour la population.
Lors de sa visite sur le site de construction du réservoir principal d’une capacité de 50 000 m3, dans le cadre du projet de l’usine de dessalement de Koudiat Draouèche (commune de Berrihane), le ministre a souligné que la mise en place de ces stations le long de la côte vise à améliorer la disponibilité de l’eau potable et à offrir de meilleurs services aux citoyens.
Il convient de noter que l’Etat a consacré d’énormes investissements au programme de dessalement. M. Derbal a souligné que l’objectif de ces stations est d’assurer l’approvisionnement en eau potable des wilayas côtières ainsi que des wilayas situées dans un rayon de 150 km.
« La construction d’usines de dessalement d’eau de mer pour soutenir l’alimentation des citoyens en eau potable, dans un contexte marqué par le manque de précipitations en raison des conditions climatiques, est la meilleure option pour atteindre la sécurité de l’eau, car le dessalement constitue une source durable, contrairement aux ressources traditionnellement exploitées », a-t-il indiqué.
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