Lors de la réunion du Conseil des ministres qu'il a présidée dimanche, le Président de la République a mis l'accent sur la nécessité de réaliser à "la vitesse maximale" ces trois projets miniers, à savoir la mine de fer de Gara Djebilet, la mine de zinc et de plomb d'Oued Amizour et la mine de phosphate à Bled El Hadba, compte tenu de leur "impact majeur" sur l'économie nationale.
Le président de la République a également ordonné de choisir les sites appropriés pour les unités d'épuration et de traitement, tout en les rapprochant des points d’eau, des sources d’énergie et des voies ferrés, selon le communiqué du Conseil des ministres.
Ces instructions soulignent davantage l'importance de ces projets miniers placés comme projets "prioritaires", se trouvant "au cœur de la stratégie de diversification de l'économie nationale", et considérés comme "une locomotive de développement local dans les régions qui les abritent, à travers la création d'emploi, d'activités industrielles et du développement du réseau de transport ferroviaire".
L'entrée en service de ces sites miniers aura des retombées sur l'industrie nationale à travers notamment la transformation des matières premières extraites. S'agissant de la mine de fer de Gara Djebilet (Tindouf), les travaux ont été déjà entamés par la mise en exploitation du gisement en juillet 2022 suivis par le lancement du projet d’usine de traitement primaire du minerai de fer, en décembre 2023. Cette mine est l'une des plus grandes au monde en termes de réserves avec près de 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer et une capacité de production de 2 à 3 millions de tonnes/an dans une première étape (2022-2025).
Lire aussi : Mines: nécessité de réaliser les projets miniers structurants à la vitesse maximale
Parallèlement, un projet d'une nouvelle ligne ferroviaire reliant Bechar-Tindouf-Gara Djebilet sur une distance de 950 km avait été aussi lancé et dont les travaux connaissent une cadence de réalisation satisfaisante selon les services du ministère des Travaux publics et des infrastructures de base, sachant qu'un comité conjoint multisectoriel a été créé en juillet dernier pour superviser le suivi et la mise en œuvre de ce projet qui devra permettre la création de 15.000 à 20.000 postes d’emploi directs et indirects.
De la même envergure, le projet du phosphate intégré (PPI) de Bled El-Hadba (Tébessa) doit placer l'Algérie comme l'un des principaux pays exportateurs d'engrais et de fertilisants, avec une production annuelle prévisionnelle de plus de 6 millions de tonnes de produits phosphatés. Ce site minier comprend également une nouvelle ligne ferroviaire, dont les travaux de réalisation sont au stade très avancé, en vue de raccorder la mine de phosphate au projet de la ligne ferroviaire minière Est reliant plusieurs mines aux usines de traitement et de transformation.
Le projet permettra une fois réceptionné le transport de plus de 10 millions de tonnes/an de phosphate extrait de Bled El Hadba, ainsi que sa transformation, son traitement et son exportation, pouvant générer des revenus de 2 milliards de dollars/an, de même qu’il permettra d’élargir et de diversifier les activités économiques aux niveaux local et national avec des projections de création de 14.000 emplois.
Quant au projet d'exploitation du gisement de zinc et de plomb à Oued Amizour (Bejaïa), il est également considéré d’envergure mondiale de par son potentiel minier exploitable, estimé à 34 millions de tonnes pour une production annuelle de 170.000 tonnes de concentré de zinc.
S'étendant sur une superficie de 23,4 hectares, ce site est de nature à "positionner l’Algérie sur le marché international et va s’accompagner d’une création de quelque 786 emplois directs et plus de 4.000 autres indirects, d'après le ministère de l'Energie et des mines qui prévoit la réalisation, à travers ce projet, d'un chiffre d'affaires de 215 millions de dollars.
Outre la finalisation de toutes les études techniques et économiques visant son exploitation et les procédures administratives, ce site a été mis en chantier par le lancement de l’usine de traitement du zinc et plomb en novembre 2023, marquant le début de la réalisation de ce mégaprojet minier qui aura attendu 17 ans pour se voir se concrétiser.