Dans son allocution lors d'un colloque national des cadres du secteur, consacré à la présentation du bilan et des perspectives du Service public, le ministre a fait savoir que son département s'attelait à "la mise en œuvre d’un programme national visant à promouvoir le Service public d’assainissement, à travers des installations de traitement des eaux usées et leur réutilisation dans l’agriculture et l’industrie, d'où le traitement de plus de 590 millions de m3 d'eaux usées par an, une quantité appelée à augmenter parallèlement à la mise en service des systèmes de traitement en cours de réalisation".
"Il s'agit d'un programme très important, aucun retard ou manquement ne sera toléré, d'autant plus qu'il sera l'un des principaux critères d’évaluation", a-t-il averti.
Derbal s'est également dit satisfait du fait que l'Algérie "ait franchi de grands pas en matière d'assainissement, figurant ainsi parmi les pays pionniers en matière de collecte et de traitement des eaux usées, avec un taux national de raccordement aux réseaux d’assainissement de 93 %, et des capacités de traitement théoriques supérieures à un milliard de m3/an".
S'agissant de l'irrigation agricole, le ministre a donné des instructions aux cadres du secteur pour accompagner les agriculteurs, en poursuivant la délivrance des permis de forage de puits destinés à l'irrigation, conformément aux facilités et aux procédures légales en vigueur, tout en veillant à une exploitation rationnelle des ressources en eau souterraine.
Concernant l'approvisionnement en eau potable, le premier responsable du secteur de l'hydraulique a exhorté les directeurs des wilayas à redoubler d'efforts pour remédier aux lacunes constatées dans certaines wilayas, "notamment celles ayant lancé des projets d'urgence qui n'ont pas encore été concrétisés", estimant que les efforts et les investissements colossaux fournis par l'Etat "doivent avoir un impact tangible sur le citoyen".
== Le secteur de l'hydraulique en 2024 : projets d'infrastructure pour réaliser la sécurité hydrique ==
Lors de la présentation du bilan du secteur de l'hydraulique pour l'année 2024, le secrétaire général du ministère, Amar Bougueroua, a indiqué que l'exploitation des ressources en eau souterraines avait augmenté grâce à la mise en service de 324 forages d'une capacité de production estimée à 290.000 m3 par jour. Certaines wilayas connaissant un stress hydrique ont également bénéficié d'un programme d'urgence pour réaliser 109 forages, dont 41 ont été achevés, tandis que le taux d'avancement des travaux pour les forages restants oscille entre 60 et 70%, "qui seront achevés avant le mois de Ramadhan".
Au cours de la même année, neuf projets de connexion inter-barrages ont été achevés, tout en œuvrant à la finalisation de la construction de quatre nouveaux barrages d'une capacité totale estimée à 300 millions m3. Les travaux du barrage de Djedra (Souk Ahras) ont atteint 99%, et 88 % pour le barrage de Souk Tlata (Tizi Ouzou), tandis que le taux d'avancement des travaux pour le barrage de Boukhroufa (El Tarf) est de 60% et de 28% pour le barrage de Sidi Khalifa (Tizi Ouzou).
Il est prévu qu'au cours du premier trimestre de l'année 2025, la livraison partielle des cinq grandes stations de dessalement d'eau de mer, d'une capacité de 300.000 m3 par jour chacune. Le secteur de l'hydraulique œuvre également à leur raccordement au réseau de transport et de distribution d'eau des wilayas situées dans un périmètre de 150 km du littoral.
Selon l'exposé présenté, le taux d'avancement des travaux dans ces stations a atteint des niveaux importants. Les eaux dessalées représenteront, après la mise en service de ces stations, 42% des eaux produites au niveau national.
Jusqu'à décembre 2024, le réseau de l'eau potable a été déployé sur 170.000 km, outre la mise en service de 116 stations de traitement des eaux de surface et la production de 9,2 millions de m3/jour d'eau potable, équivalent de 3,4 milliards de m3/an, d'après l'exposé présenté par le SG du ministère.
Le taux de l'eau de mer dessalée constitue 20% du total des eaux produites en Algérie jusqu'au décembre dernier, tandis que les eaux de surface ont atteint 25%. Les eaux souterraines, source principale, représentent 55% de la production.
Le taux national d'alimentation en eau potable s'est élevé à 98%, alors que la moyenne de raccordement au réseau d'assainissement a atteint 93%, précise l'exposé.
Enfin, l'intervenant a évoqué la numérisation du secteur qui compte 26 plateformes numériques de prestations publiques, proposant également le paiement électronique des factures ayant enregistré 800.000 opérations via les différents moyens électroniques du 1 janvier au 15 décembre 2024.