Bien avant la création de l'UGTA et au lendemain du déclenchement de la Révolution de libération le 1er novembre 1954, les travailleurs algériens ont été à l'avant-garde des catégories populaires ayant répondu à l'appel du devoir national et ont rejoint la lutte armée dans les différents bastions de la Révolution à travers tout le territoire national, notamment dans les grandes villes où se concentraient usines et entreprises employant la main-d'œuvre.
Conscient du rôle clé des travailleurs dans la transmission du message de la Révolution pour faire face aux plans de l'ennemi, notamment sur les plans politique et économique, à travers la mobilisation et l'encadrement, le commandement de la Révolution de libération a décidé, alors, de créer l'UGTA, le 24 février 1956, sous la bannière du Front de libération nationale (FLN) et sous la conduite du chahid Aissat Idir.
En créant cette organisation syndicale, la Révolution de libération s'était assurée un solide appui parmi les rangs des travailleurs, renforçant ainsi la cause nationale pour l'indépendance et la libération des richesses nationales de l'emprise coloniale, telle exprimée dans l'acte constitutif de l'union, qui a fermement rejeté la domination coloniale et affirmé le droit du peuple algérien à la liberté et à l'indépendance.
Compte tenu du caractère noble de la démarche, le commandement de la Révolution de libération a ainsi réalisé l'objectif suprême de la création de cette organisation syndicale. D'ailleurs, quelques semaines après sa création, plus de 110.000 travailleurs algériens avaient rejoint l'UGTA, répartis sur 72 sections syndicales. Depuis ses tout premiers débuts, cette organisation n'a eu de cesse de dénoncer les plans coloniaux visant notamment la division, la discrimination et les pratiques brutales à l'encontre des travailleurs algériens dans les entreprises et usines coloniales. L'UGTA a également apporté un soutien médiatique à la révolution en dénonçant la propagande coloniale, grâce au lancement du journal "L'Ouvrier algérien" en avril de la même année.
En dépit des persécutions des autorités coloniales, l'UGTA a eu un rôle majeur dans l'organisation de la classe ouvrière algérienne à l'intérieur du pays et à l'étranger, consolidant leurs rangs au service de la Révolution de libération, notamment après le Congrès de la Soummam (20 août 1956) qui a défini la vision future de cette organisation et son rôle dans la lutte et le développement.
Sur le plan interne, l'UGTA a permis aux travailleurs algériens de célébrer, pour la première fois, la Journée internationale des travailleurs, le 1er mai 1956, exprimant alors les revendications légitimes de la Révolution de libération et appelant à poursuivre la lutte sur tous les fronts pour l'indépendance. L'Union a lancé plusieurs grèves ouvrières à caractère politique visant à soutenir l'action militaire de l'Armée de libération nationale (ALN) et l'activité politique du FLN.
Parmi ces mouvements, la grève du 5 juillet 1956 qui fut un succès retentissant, notamment à Alger et à Oran, ce qui a poussé les autorités coloniales à mener une campagne de répression et à intensifier les arrestations et les tortures contre les militants de cette organisation, tout en empêchant ses réunions.
L'UGTA a également réussi à paralyser tous les secteurs, notamment le 1er novembre 1956, à l'occasion du deuxième anniversaire du déclenchement de la Révolution, ainsi que d'autres grèves soutenant les décisions des chefs de la Révolution dont la célèbre grève des huit jours (du 28 janvier au 4 février 1957).
Sur le plan international, l'UGTA a soutenu la diplomatie révolutionnaire, afin d'obtenir un soutien international à la cause algérienne. Ainsi, elle a ouvert des sections en France, en Tunisie et au Maroc et a intensifié son activité internationale dès 1957 en participant à de nombreuses réunions syndicales internationales à l'effet d'exposer la cause algérienne et défendre la voix du peuple algérien et son droit à l'indépendance et à la souveraineté sur ses terres et ses richesses.
L'UGTA a obtenu le soutien de la Confédération internationale des syndicats libres pour la Révolution de libération, lors de son cinquième congrès en juillet 1957 à Tunis, qui a dénoncé la confiscation des libertés syndicales en Algérie par la France coloniale.
Elle a également réussi à resserrer les rangs des travailleurs algériens en France, à travers la création de l'Amicale générale des travailleurs algériens (AGTA), le 16 février 1957. L'AGTA s'est pleinement engagée à défendre les intérêts des ouvriers algériens à l'étranger pour mettre un terme à l'exploitation exercée sur les travailleurs algériens par les syndicats français et faire entendre la Révolution de libération. Elle a aussi joué un rôle prépondérant dans la fourniture du soutien financier et matériel à la Révolution de libération, ainsi que dans l'organisation des manifestations du 17 octobre 1961.
A la faveur de son activité extérieure, l'UGTA a contribué à internationaliser la cause algérienne, en obtenant la sympathie et le soutien de plusieurs syndicats à travers le monde pour la Révolution de libération, dont l'Allemagne, l'ex URSS, la Chine, la Hongrie et d'autres.
A travers ces activités internes et externes, l'UGTA a prouvé au colonisateur français et au monde entier qu'elle était l'unique porte-voix des travailleurs algériens pour exprimer leur aspiration profonde à l'indépendance.