Première production du théâtre régional de Naâma, qui marque également sa première participation au FNTP, ce spectacle mis en scène par Laid Benamara sur un texte d'Anouar Ismallah, restitue en 80 mn, la tragédie des habitants de Ghaza, à travers la résilience d'une famille palestinienne en proie aux bombardements barbares de l'armée d'occupation sioniste.
Rendu par des comédiens, issus de plusieurs théâtres régionaux, celui de Naâma notamment, le spectacle s'est basé sur une trame qui raconte l'histoire d'Abdellah, un jeune journaliste qui s'est donné pour mission de rapporter fidèlement les souffrances de ses compatriotes palestiniens, enfermés dans les camps, sans aucune ressource après avoir tout perdu.
Abou Abdellah, son père, ne partageant pas la même vision avec son fils sur les méthodes d'entretien de la lutte, mène un combat d'une toute autre nature consistant en la protection de manuscrits historiques sur la Palestine, des documents hautement importants témoignant de l'appartenance des territoires occupés au seul et unique peuple palestinien autochtone.
Cependant, la visite d'une journaliste américaine en possession de documents secrets, révélant des complots qui se trament contre le peuple palestinien, vient changer le cours des évènements, au moment où (le même) Abdellah, qui a accordé l'hospitalité à sa consœur américaine, est entré, une fois de plus, en désaccord -pour les motifs habituels- avec son père.
Ce militantisme familial, microcosme de la société palestinienne, a valu à Abou Abdellah et sa famille, d'être surveillés et persécutés par les services de renseignements sionistes, alertés par la présence de la journaliste américaine.
La succession des situations conflictuelles va conduire à un affrontement physique et intellectuel, traduit par une mise en scène "aboutie" qui a révélé tous les antagonismes.
Les comédiens ont porté un texte "narratif " dense, nourri d'une vision dramaturgique qui vise à provoquer l'éveil chez le spectateur, mettant en lumière les non-dits de manière suggérée par le jeu et la gestuelle des comédiens qui ont occupé tous les espaces de la scène.
Les conflits en progression ascendante, ont puisé leur intensité des désaccords idéologiques internes et, à des teneurs diverses, de la lutte menée de différentes manières par les factions palestiniennes face à l'abjection et la barbarie de l'occupant sioniste.
La bande musique a brillamment traduit les atmosphères monotones et tragiques endurées par les Palestiniens dans les camps, mettant en avant leur détresse et leur résilience à entretenir la lutte de manière à la transmettre aux générations futures jusqu'à l'indépendance entière et totale de leur territoire.
Ouvert le 20 décembre, le 17e FNTP se poursuit jusqu'au 30 du mois en cours avec 19 représentations en compétition, en plus d'autres pièces hors compétition programmées à la salle Hadj-Omar (TNA), au Théâtre municipal d'Alger-centre et à la Place Mohamed-Touri, pour les spectacles de rue.