Issues de cinq ateliers programmés dans le cadre des travaux de ces assises, organisées sous le haut patronage du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal (CIC), ces recommandations ont été élaborées avec la participation de professionnels du 7e Art, experts et investisseurs.
Les participants à l’atelier "Economie et financement du cinéma" ont proposé le "renforcement des mécanismes de financement public", à travers l'augmentation du budget du Fonds national pour le développement de la technique et de l'industrie cinématographiques (FNDTIC). Ils ont appelé aussi à "activer" les fonds locaux pour soutenir l'industrie cinématographique locale, en suggérant la contribution des chaînes de télévision (publiques et privées), qui doivent s'engager dans l'acquisition (à l'avance) ou la coproduction des films algériens.
lire aussi: Assises nationales sur le cinéma: promouvoir la production, le financement et l'investissement
Les professionnels ont suggéré également l'exonération de la production cinématographique d'impôts en instaurant une exonération fiscale pendant dix ans pour les entreprises qui investissent dans le secteur, en plus de l’annulation ou la révision à la baisse des taxes sur l’importation de matériel technique nécessaire au tournage et à la post-production ainsi que la création de studios de tournage et de post-production.
L'atelier dédié à "La technologie de numérisation et la préservation du patrimoine cinématographique" a été couronné par de nombreuses recommandations, notamment l'inventaire et la documentation des archives cinématographiques nationales ainsi que l'élaboration d'une feuille de route pour la numérisation des fonds documentaires.
Et pour inventorier, documenter et récupérer les archives nationales du cinéma, les participants ont appelé à une "coopération" avec les organismes nationaux et internationaux, dépositaires des archives cinématographiques nationales, en plus de renforcer les établissements en charge des archives cinématographiques avec des ressources humaines qualifiées, des moyens techniques et financiers, et mettre en place un laboratoire au Centre algérien du cinéma (Cinémathèque).
De leur côté, les participants à l'atelier "Le public et la diffusion des œuvres cinématographiques" ont proposé la "suppression du visa culturel" pour les films dans le cadre des ciné-clubs affiliés à la Fédération, sous tutelle du ministère de la Culture, en facilitant les procédures juridiques de création de ciné-clubs avec un soutien matériel et logistique.
Pour leur part, les participants à l’atelier "La gouvernance et le cadre réglementaire du secteur cinématographique", ont appelé à "la création d’un centre cinématographique", qui aura pour mission la gestion et l’animation du secteur cinématographique, en plus de la création d’un "Conseil supérieur du cinéma".
Ils ont également proposé l'actualisation du cadre réglementaire relatif à l'industrie cinématographique, le renforcement des accords internationaux de coproduction et l'élaboration d'une "feuille de route juridique" pour la production de films algériens chaque année.
Concernant l’atelier "Ethique, relations professionnelles et formation", les participants ont appelé à l’établissement d’un "contrat professionnel" standard et unifié, définissant les droits et les devoirs, et d’accompagner les cinéastes à travers la création d'une organisation syndicale ou instance représentative afin d'élaborer des conventions collectives d'ici à la fin de l'année en cours.
Donner la priorité aux "compétences algériennes" dans la production cinématographique, en bénéficiant de soutien public et de formation dans le domaine, figure également parmi les recommandations issues de cet atelier.
Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a affirmé en clôture des Assises nationales sur le cinéma, que le discours du président de la République, prononcé dimanche à l'ouverture de cet évènement, marque "la nouvelle naissance du cinéma algérien", rappelant que "c’est la première fois en Algérie que le cinéma bénéficie d'autant d'intérêt et d'attention".
Le ministre a ajouté à ce propos que c'est "une vision sage du rôle que peut jouer le cinéma dans le développement national, pour accompagner, comme l’a souligné le président de la République, le haut niveau atteint par l'Algérie, qui se hisse aujourd'hui au rang des pays émergents afin que le cinéma et l'art retrouvent leur place".
Qualifiant de "pierre angulaire" les recommandations issues de ces assises, M. Ballalou a fait savoir que les propositions des professionnels seront prises en compte dans l'élaboration de la future "stratégie ambitieuse" du cinéma algérien, démarche consultative et participative, mettant les cinéastes au cœur du processus de développement.
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait affirmé, lors de l'ouverture de ces assises, l'intérêt accordé par l'Etat à la culture et à l'activité audiovisuelle afin de répondre aux attentes des créateurs et intellectuels dans le domaine de l'industrie cinématographique, avant d'ajouter que l'industrie cinématographique "doit retrouver son éclat et s'inspirer de son capital réalisé par une génération pionnière parmi les artisans du 7e art dans les années 1970".
Ces assises, regroupant les différents acteurs du cinéma, s'inscrivent dans le cadre d'une vision nouvelle, globale et participative qui s'alignent sur les aspirations nationales et répondent aux défis du secteur cinématographique contemporain.