Ces propos ont été tenus dans une allocution du groupe A3+ (Algérie, Mozambique, Sierra Leone et Guyane), membre non permanent du Conseil de sécurité, lors d'une réunion du Conseil onusien consacrée l'examen de la situation en Libye, prononcée par le vice-délégué permanent du Mozambique auprès de l'ONU, Domingos Estevao Fernandes.
A cette occasion, M. Fernandes a souligné l'importance "d'une mise en œuvre pratique et réussie de l'accord de la banque centrale libyenne pour l'avenir économique et politique du pays".
Dans ce sillage, le groupe A3+ a appelé l'ensemble des institutions concernées à œuvrer de concert dans le cadre de cet effort, affirmant "l'impératif de désigner un conseil de gouverneurs de la banque centrale, d'accélérer les dispositions financières et d'établir un budget national uni".
Le groupe a mis l'accent sur le rôle de la banque centrale libyenne en matière de "protection des ressources libyennes, notamment les réserves de pétrole tout en s'assurant que la richesse serve l'intérêt des libyens et non pas celui d'un groupe ou de certaines personnes".
Le groupe s'est félicité, par là-même, de la déclaration faite récemment par la société nationale de pétrole pour la levée de l'état de force majeure et le retour à la production du pétrole brut en Libye.
Le représentant du Mozambique a appelé toutes la parties libyennes et les institutions à "faire preuve de retenue et à contrecarrer les mesures unilatérales qui pourraient nourrir les tensions et approfondir la division institutionnelle entre les libyens".
En outre, le groupe A3+ a exhorté les parties libyennes à "lancer un dialogue libyen à travers le règlement des questions en suspens et l'organisation d'une élection nationale, tout en unifiant les institutions", affirmant que cette démarche "se veut un pas crucial vers le progrès national".
Dans ce contexte, ledit groupe a encouragé "fortement à prendre davantage de mesures en vue d'instaurer une scène politique stable, dont l'unification des institutions de l'Etat tout en évitant toute collaboration avec des instances parallèles qui pourraient ébranler la stabilité, déjà vulnérable, dans le pays et compliquer la scène politique".
Aussi, le groupe A3+ a mis l'accent sur "la nécessité impérieuse de désigner un représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU afin de faciliter les négociations dans l'avenir et casser le blocage que connait la scène politique", exhortant toutes les parties à soutenir et à participer aux efforts de médiation de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL).
Mettant l'accent sur l'importance que "tout le monde ait le même droit de définir les contours de l'avenir de la Libye, notamment les femmes et les jeunes", le Groupe A3+ a exprimé son soutien au renouvellement du mandat de la MANUL, pour une durée de 12 mois, lui permettant ainsi de poursuivre efficacement son action dans la facilitation du dialogue continu entre les parties libyennes.
Dans son allocution, le représentant du Mozambique aux Nations unies a affiché l'inquiétude du Groupe face à "la persistance des défis sécuritaires en Libye, où les tensions demeurent toujours", appelant à un "retrait rapide de toutes les forces étrangères, des combattants et des mercenaires de Libye, en vue de créer un environnement au progrès politique et sécuritaire" dans le pays.
Par ailleurs, le Groupe a relevé avec satisfaction le maintien de l'accord du cessez-le-feu de 2020, affirmant suivre avec grand intérêt l'initiative lancée le mois dernier par le président du Conseil présidentiel libyen, qui tend à mettre en place des centres de coordination sécuritaire.
Le Groupe a, en outre, affiché sa "disponibilité à soutenir toute initiative au mieux des intérêts supérieurs de la Libye, tant qu'elle est sous la supervision des Nations Unies, entièrement dirigée par les Libyens".