Selon des médias, les rues du Royaume étaient inhabituellement vides de salariés se rendant sur leurs lieux de travail, tandis que 100% des enseignants et du personnel éducatif ont suivi la grève. L'ensemble des hôpitaux et des administrations étaient quasiment paralysés et les transports dans les grandes villes étaient à l'arrêt.
Cette grève "d'avertissement" se veut être une protestation contre l'adoption du projet de loi controversé sur la grève, ainsi qu'une réaction à ce que les syndicats décrivent comme des "politiques gouvernementales injustes" qui aggravent les conditions de vie des citoyens, dans le contexte de la colère croissante des travailleurs et de l'opinion publique marocaine contre la hausse des prix, l'érosion du pouvoir d'achat et l'absence de réponse du gouvernement aux revendications des syndicats et des travailleurs.
"Le silence de cette journée révèle le grondement de la voix d'une société qui exprime son mécontentement à travers cette protestation, considérée jusqu'à présent comme une forme de +désobéissance civile+, qui reste la dernière arme des travailleurs face au mépris du gouvernement à l'égard de leurs revendications", ont indiqué les mêmes sources.
Les syndicats sont passés à la grève générale comme dernier recours, lorsque tous les autres moyens ne permettaient pas d'atteindre leurs objectifs, en particulier lorsque le gouvernement a refusé d'écouter les revendications des syndicats, mais aussi par rapport aux prix élevés, aux bas salaires et au chômage généralisé, en plus de protester contre les politiques économiques et défendre les droits fondamentaux.
La Confédération démocratique du travail a souligné que le recours à la grève générale "n'était pas une décision isolée ou un moment circonstanciel", mais le résultat d'une "accumulation de luttes qui ont suivi plusieurs protestations pressantes", affirmant que la loi sur la grève "affecte toutes les composantes de la société, ce qui a incité les syndicats à porter la question devant l'opinion publique".
Le même syndicat a expliqué que la grève d'aujourd'hui s'inscrit dans le cadre d'une lutte continue du mouvement syndical depuis des décennies, "qui mène des grèves générales pour faire face aux politiques qui affectent les droits sociaux, économiques et politiques des citoyens".
La grève générale au Maroc a été associée à des événements majeurs et a été considérée par les autorités comme une forme de "désobéissance civile", ce qui a conduit à de fortes confrontations entre le Makhzen et les manifestants.
Devant durer deux jours, elle fait rappeler étrangement Les évènements sanglants de juin 1981 ou "le soulèvement de Casablanca", qui s'est produit dans le contexte d'une grave crise économique, de hausse des prix des produits de base et d'une épreuve de force entre le pouvoir politique et l'opposition de gauche de l'époque, qui a appelé à une grève générale et s'est transformée en affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre.