Jean-Noël Barrot : La France entend accroître sa présence consulaire et culturelle au Sahara marocain
La France entend accroître sa présence consulaire et culturelle au Sahara marocain, en vue de la création d'une alliance française, a annoncé, mardi à Rabat, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
SM le Roi et le Président Macron ont posé les fondements d'une "véritable refondation du partenariat stratégique", dixit le chef de la diplomatie française
"Nous allons y accroître notre présence consulaire et culturelle, en vue de la création d'une alliance française", a indiqué M. Barrot, lors d’un point de presse à l’issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

Le chef de la diplomatie française a réitéré, à cette occasion, la volonté de son pays de développer le partenariat maroco-français sur l'ensemble du territoire du Royaume, y compris au Sahara marocain, rappelant les propos de M. Macron qui a réitéré dans un discours, prononcé mardi lors d’une séance conjointe des deux Chambres du Parlement, que le présent et l'avenir du Sahara s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine.
"Nous avons joint les actes à la parole et j’ai le plaisir de vous annoncer que la carte du Maroc a été actualisée et mise en ligne sur le site du ministère (français) de l'Europe et des Affaires étrangères", s’est réjoui M. Barrot.

Les entreprises françaises accompagneront le développement de ces territoires au travers d’investissements, d’initiatives durables et solidaires au bénéfice des populations locales, a-t-il renchéri, faisant savoir que l'ambassadeur de France au Maroc se rendra dès la semaine prochaine dans les provinces du Sud. "Nous allons y accroître notre présence consulaire et culturelle, en vue de la création d'une alliance française", a-t-il dit.

Le ministre français a tenu à affirmer que son pays sera aux côtés du Maroc "pour favoriser une solution politique, juste et durable, dont le plan d'autonomie de 2007 constitue la seule base".

Par ailleurs, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président français, S.E.M Emmanuel Macron, ont posé les fondements d'une "véritable refondation du partenariat stratégique" entre les deux pays, a affirmé Jean-Noël Barrot.

"C'est là l'ambition de la Déclaration qu'ont signée les deux Chefs d'État lundi soir, celle de construire et décliner dans tous les domaines un partenariat d'exception renforcé, avec trois grands objectifs", a dit M. Barrot.

Ces trois objectifs sont la convergence politique face aux grands défis contemporains, l'approfondissement du partenariat économique, notamment dans les secteurs stratégiques, et le renforcement des coopérations en matière de liens humains, de capital humain et de culture, a-t-il précisé.

Le chef de la diplomatie française a, d’autre part, souligné que la relation entre le Maroc et la France "est ancrée dans une mémoire partagée et un héritage commun", dans les liens humains avec quelque 700.000 Marocains vivant en France et près de 80.000 Français au Maroc, ainsi que dans les liens économiques, la France étant le premier investisseur au Royaume avec plus de 1.000 filiales de ses entreprises qui contribuent à près de 150.000 emplois, et le Maroc s’érigeant en premier investisseur africain dans l’Hexagone.

Il a mis l’accent, dans ce contexte, sur la nécessité de tourner vers l’avenir "ce partenariat si riche", rappelant les 22 accords bilatéraux signés, lundi, sous la présidence de Sa Majesté le Roi et du Président français, outre la vingtaine d'autres accords scellés mardi lors de la rencontre entrepreneuriale Maroc-France.

Ces accords couvrent des domaines aussi variés que l'intégration des chaînes de valeur et des écosystèmes industriels, l'énergie verte, les infrastructures, la jeunesse, l'innovation, la gestion des migrations et l’Afrique "pour laquelle le Maroc est depuis toujours la porte d'entrée naturelle de la France et de l'Europe", comme l’a souligné M. Barrot.

C’est en Afrique où se joue "une bonne part de notre avenir, et où nous devons être capables de nous investir ensemble pour le progrès", a affirmé le ministre français.