En flagrante collusion avec le terrorisme au Mali : Alger le pompier pyromane de service
Dans un communiqué au ton cinglant et sans précédent, le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a ouvertement accusé l’Algérie d’actes gravissimes. Publié le 1er janvier, ce communiqué, inédit par sa clarté et sa virulence, dénonce «le soutien d’Alger aux groupes terroristes opérant au Sahel, son ingérence répétée dans les affaires intérieures maliennes et sa posture de domination empreinte de mépris».

Pendant plusieurs années, l’Algérie s’est présentée comme une puissance régionale bienveillante, jouant les médiateurs dans les conflits sahéliens. Mais derrière ce masque se cache une réalité bien plus sombre. Selon Bamako, l’Algérie agit comme un véritable sponsor du chaos, offrant refuge et soutien logistique aux groupes terroristes qui sèment la terreur au Mali et dans toute la région. «En janvier 2024, le Gouvernement de transition dénonçait déjà la proximité et la complicité de l'Algérie avec les groupes terroristes qui déstabilisent le Mali et à qui elle a offert le gîte et le couvert, tout en contrôlant leurs actions criminelles contre les populations civiles maliennes et du Sahel», lit-on dans ledit communiqué. En choisissant des mots aussi lourds de sens, Bamako n’a laissé aucune place à l’interprétation : Alger offrirait non seulement un refuge aux groupes armés, mais contrôlerait tout aussi leurs actions criminelles contre les populations civiles.

Le Mali dénonce également une ingérence constante, marquée par ce que le communiqué décrit comme un «paternalisme condescendant et méprisant». L’Algérie semble vouloir dicter ses choix à un Mali qui, désormais, refuse de plier. En qualifiant Alger de «pompier-pyromane», Bamako révèle au grand jour une stratégie perverse où l’Algérie exacerbe les conflits pour mieux s’imposer comme interlocuteur incontournable sur la scène régionale.
Le communiqué ne se limite pas aux griefs. Il fait également écho à une fierté retrouvée du Mali, qui rappelle les succès éclatants de ses forces armées dans la lutte contre le terrorisme. Cette réussite, symbole d’un Mali désormais maître de son destin, serait «insupportable et mal digérée par les responsables algériens» que le MAE malien dépeint comme «nostalgiques d'un passé révolu».

Le communiqué rappelle que «les options stratégiques pour la lutte contre les groupes armés terroristes, soutenus du reste par des sponsors étatiques étrangers, relèvent exclusivement de la souveraineté du Mali et des choix de la Confédération des Etats du Sahel». «En la matière, le Mali n'est ni demandeur ni preneur de leçons de la part de l'Algérie, qui a conduit, dans un passé récent, en toute souveraineté, sa lutte contre le terrorisme», souligne le document.

En guise de réplique, Bamako invite l’Algérie à balayer devant sa propre porte. Le communiqué mentionne la question kabyle, épineuse pour Alger, comme un symbole des contradictions internes de ce pays qui prétend donner des leçons au Mali. Pour ce dernier, l’Algérie, minée par ses propres crises, aurait tout intérêt à se concentrer sur ses affaires domestiques, marquées par des revendications identitaires et politiques, plutôt que de jouer au mentor toxique dans la région. «Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale invite ainsi l'Algérie à recentrer son énergie sur la résolution de ses propres crises et contradictions internes, y compris la question kabyle, et à cesser de faire du Mali un levier de son positionnement international», précise le communiqué.

Bamako, soutenu par ses alliés de la Confédération des Etats du Sahel, réaffirme sa détermination à éradiquer le terrorisme, quel qu’en soit le prix. «Le ministère réitère la détermination du Mali, engagé avec le Burkina Faso et la République du Niger dans la Confédération AES, à éradiquer le terrorisme sous toutes ses formes», insiste le communiqué.

Pour Abdelwahad Touimi, expert en relations internationales, «ces accusations mettent en lumière un jeu diplomatique jugé pervers, où les rivalités et conflits seraient exploités par Alger pour asseoir une domination politique et renforcer une emprise sur les dynamiques régionales». «Ce bras de fer entre le Mali et l’Algérie pourrait avoir des conséquences profondes pour la stabilité de la région. Alors que les alliances se redessinent, notamment avec l’émergence de l’AES, le rôle de l’Algérie comme interlocuteur crédible dans le Sahel semble sérieusement compromis», affirme le spécialiste.

Selon lui, «face aux agissements dénoncés, il est impératif de condamner l’Algérie avec la dernière vigueur». «Ces actesn s’ils sont prouvés, constituent une trahison non seulement envers le Mali, mais également
envers toute la région sahélienne.

Les accusations maliennes ne sont donc pas seulement une mise en garde : elles constituent un appel à la communauté régionale et internationale pour qu’elle prenne conscience du rôle destructeur de l’Algérie», souligne-t-il. Et d’ajouter : «Le Mali, pour sa part, montre l’exemple d’un pays qui refuse de plier face aux ingérences. Son combat pour la souveraineté et la sécurité mérite le respect et le soutien de tous ceux qui aspirent à une Afrique forte et unie», conclut Abdelwahad Touimi.

Mehdi Ouassat