Au milieu des vastes étendues désolées des camps de Lahmada, où règne l’écho d’espoirs chimériques puisque vains, la Conférence annuelle sur les relations extérieures vient d’illustrer une crise existentielle. Conçue, en principe, comme un moment se voulant décisif pour soi-disant affiner les prétentions diplomatiques de l’entité fictive du Polisario, elle a plutôt révélé une réalité accablante: celle d’un effondrement progressif, voire irréversible. Entre absence de représentations extérieures, tensions internes palpables et désillusion croissante, la pseudo-rasd s’enlise dans une spirale d’échecs successifs.
Dans un article, publié dans les colonnes de notre alter ego Al Ittihad Al Ichtiraki, Machij El Karkri, membre du Bureau politique de l’USFP, dresse un portrait incisif d’une entité à bout de souffle, rongée de l’intérieur et laminée de l’extérieur par les avancées diplomatiques marocaines. Machij El Karkri affirme avec justesse que l’absence criante de nombreuses «représentations extérieures» constitue un coup dur pour les pantins du Polisario, désormais incapables de mobiliser même leurs soutiens historiques. «Les victoires diplomatiques du Maroc ont anéanti plusieurs foyers d’influence historiques, notamment en Amérique latine et en Europe», explique-t-il.
Mais ce qui frappe davantage est l’indifférence glaçante de la scène internationale. L’événement, autrefois relayé par des réseaux médiatiques sympathisants, a sombré dans un silence assourdissant. Ni les médias internationaux, ni même les plateformes sociales, n’ont daigné accorder une quelconque attention à ce que les séparatistes présentaient comme «événement stratégique».
Machij El Karkri
Ben Battouche a admis l’immobilisme d’une «cause fictive»,
qui, depuis un demi-siècle, épuise le gaz algérien
et séquestre des civils sans défense
dans des conditions humanitaires désastreuses
Cette indifférence est-elle un symptôme ou une cause ? El Karkri tranche: «C’est la conséquence d’un effondrement global». En effet, ce désintérêt est amplifié par la montée en puissance du Maroc sur la scène internationale. En 2024, Rabat a multiplié les initiatives, consolidé ses alliances en Afrique et en Amérique latine, et renforcé sa position en tant qu’acteur incontournable de la stabilité régionale. Cette dynamique a laissé peu d’espace aux revendications séparatistes fallacieuses, de plus en plus perçues comme anachroniques.
Le membre du BP de l’USFP rappelle, par ailleurs, que même les «prétendues représentations du Polisario dans des pays tels que l’Espagne, l’Afrique du Sud et la Suisse étaient absentes à cette conférence». Ces pseudo-représentations extérieures, présentées comme des ambassades, n’existent souvent que sur le papier et ne disposent ni de reconnaissance officielle ni de moyens substantiels pour mener des actions crédibles.
«Derrière ces façades diplomatiques, se cachent des mécanismes de rente déguisée, financés par les revenus gaziers algériens», indique Machij El Karkri. Et d’ajouter : «Leurs bureaux sont devenus des refuges pour des individus en quête d’intérêts personnels, loin des réalités des camps de Tindouf».
Face à cet abandon manifeste, le chef des séparatistes, Ben Battouche, vieillissant et contesté, s’est avancé pour un discours inaugural qui était censé galvaniser les siens. Mais loin de l’enthousiasme, ses mots creux ont révélé un vide stratégique et un réel sentiment d’impuissance. «En se contentant de remercier l’Algérie et le peuple mauritanien, il a indirectement admis l’immobilisme de cette «cause fictive», qui, depuis un demi-siècle, épuise le gaz algérien et séquestre des civils sans défense dans des conditions humanitaires désastreuses», note le militant ittihadi.
En évoquant le prétendu droit du front séparatiste à représenter les Sahraouis, Ben Battouche s’est attardé dans son discours défaitiste sur une revendication que même les acteurs les plus proches de la pseudo-rasd ne défendent plus avec conviction. Une analyse du Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachguar, relayée par El Karkri, souligne que «le Polisario n’est désormais plus en capacité de prétendre être l’unique représentant des Sahraouis». Il est vrai que la dynamique sur le terrain penche désormais en faveur des initiatives marocaines, concrètes et inclusives.
Au-delà des échecs extérieurs, l’entité fantoche à la solde de la junte militaire algérienne fait face à une crise interne profonde. Machij El Karkri met en lumière «un sérieux conflit générationnel, où une élite vieillissante qui monopolise les postes clés et les avantages s’oppose à une nouvelle génération désillusionnée par des décennies d’échecs». Les jeunes, nés dans les camps de la honte à Tindouf, vivent dans des conditions de privation extrême, tandis que leurs dirigeants profitent de privilèges financés par la rente gazière algérienne.
Alors que l’entité fictive sombre dans l’immobilisme, le Maroc s’illustre par une diplomatie proactive et une gestion stratégique de ses provinces du Sud. Sous la devise Royale « De la gestion au changement », Rabat a mis en œuvre des initiatives concrètes pour transformer cette région en pôle de développement régional. Le port de Dakhla Atlantique, les investissements massifs dans les infrastructures et les services publics, ainsi que les projets touristiques témoignent de cette volonté de faire des provinces du Sud un modèle d’intégration économique et sociale. En parallèle, le Maroc a su rallier le soutien de nombreux pays à son plan d’autonomie, qui est désormais considéré par la communauté internationale comme la seule solution pragmatique et réaliste à ce conflit artificiel.
Comme le conclut Machij El Karkri avec une pointe d’ironie, cette Conférence annuelle sur les relations extérieures s’est achevée dans un silence assourdissant, sans annonce notable, ni bilan, ni même une quelconque perspective d’avenir. Ce vide résonne comme le symbole d’une entité à bout de souffle, incapable de faire face aux défis actuels.
Le contraste avec le Maroc est saisissant. Là où Rabat construit, l’entité fictive s’effondre. Là où le Maroc propose des solutions concrètes, le front séparatiste se réfugie dans une rhétorique dépassée. Dans ce duel asymétrique, l’histoire semble déjà avoir tranché : la réalité marocaine s’impose logiquement tandis que la fiction séparatiste s’éteint définitivement.
Mehdi Ouassat