La mission d’enquête effectuée sur la Société nationale des autoroutes du Maroc a révélé la persistance de grands dysfonctionnements impactant la qualité de ses prestations et la sécurité routière de même qu’elle a relevé certaines lacunes dans la gestion financière et administrative de cet établissement par ailleurs vitale et cruciale.
Le rapport préparé à l’issue de visites de terrain et d’une série de rencontres et réunions avec les responsables en charge du fonctionnement de ce secteur ont mis au grand jour la situation financière critique de ladite société, son endettement ayant atteint près de 40 milliards de dirhams du fait du recours excessif aux crédits bancaires et aux financements extérieurs.
Par ailleurs, cette situation s’est exaspérée par la baisse du mouvement de circulation et des recettes au cours de la période de la crise de Covid-19. Cela a d’ailleurs lourdement affecté la capacité de la société à s’acquitter de ses engagements et à assurer la garantie de l’entretien des infrastructures adjacentes.
D’autre part, dans un entretien accordé à Anouar Press, Abdelhak Amghar, rapporteur de ladite commission et membre du Groupe socialiste-Opposition ittihadie à la Chambre des représentants, a souligné que l’Opposition ittihadie a été la première à présenter une demande de constitution d’une commission d’enquête, précisant que son action a été marquée par le sérieux de ses constats minutieux et précis mais aussi par la succession de visites d’investigation à travers les points de rencontres routiers visant à relever les détails de cet état de choses, estimant dans cette veine que les conclusions de cette mission appellent une intervention urgente quant au traitement de tels graves dysfonctionnements et mettant en avant que le rapport s’est appuyé sur des données concrètes de terrain et des rapports officiels minutieusement établis ayant permis l’élaboration de conclusions et constats objectifs, conclusions qui traduisent authentiquement la situation actuelle des autoroutes loin d’honorer le Maroc quant aux évènements à venir nécessitant « l’urgence du traitement et le solutionnement de tels dysfonctionnements ».
Là-dessus, la mission d’enquête relative au fonctionnement et à l’action de la Société nationale des autoroutes du Maroc fait état de la détérioration de l’état du réseau routier, notamment l’autoroute reliant Marrakech et Agadir, l’absence d’éclairage dans certains carrefours importants en plus du retard observé en matière d’exécution de projets stratégiques tels que la route Berrechid-Tit Mellil à titre d’exemple.
D’autre part, le rapport a relevé nombre de défaillances dans le domaine de la sécurité telles que l’insuffisance des moyens logistiques (véhicules de secours et de contrôle), l’indigence des aires de repos marquées par la multiplication des commerçants ambulants, le manque d’entretien, l’absence de mesures de sécurité en sus de l’engorgement constaté au niveau des stations de péage…
Quant aux ressources humaines, le rapport constate le recul des effectifs de travailleurs passant de 550 à 440 fonctionnaires, ce qui a impacté la performance de la gestion. Or, en dépit de tels défis, la société fait largement recours à des bureaux d’étude étrangers pour l’exécution de ses projets, ce qui augmente les dépenses et anéantit la contribution des experts nationaux (…)