L'ONG Human Rights Watch a estimé jeudi que la chute de Bachar al-Assad représentait une opportunité "historique" pour la Syrie de "tourner la page" des violations des droits humains, et appelé les nouvelles autorités à "montrer l'exemple".

Pour HRW, la chute du pouvoir d'Assad "offre une opportunité historique pour la Syrie de rompre avec des décennies de répression et de tourner la page des violations des droits humains".

"Un avenir meilleur pour la Syrie nécessite de traiter les abus perpétrés pendant les décennies du gouvernement précédent et par les autres parties au conflit (..) et de protéger les Syriens, quelles que soient  leur origine ethnique, leur confession ou leurs affiliations politiques", a poursuivi l'ONG dans un communiqué.

Elle a toutefois signalé que des groupes armés non étatiques tels que HTS et d'autres factions rebelles ayant lancé l'offensive le 27 novembre, sont également responsables de violations des droits humains et de "crimes de guerre".

Face aux inquiétudes des pays occidentaux quant à la façon dont le nouveau pouvoir, dominé par HTS, ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda, va traiter les nombreuses minorités, le Premier ministre par intérim, Mohammad al-Bachir, a voulu rassurer mercredi, affirmant que son gouvernement "garantira les droits de tous les peuples et confessions".

"La nouvelle direction syrienne a une occasion inédite de montrer l'exemple (...), notamment en protégeant les droits fondamentaux dans une nouvelle constitution", a déclaré HRW.
"C'est un moment crucial pour rejeter l'horreur du passé", a déclaré Lama Fakih, directrice pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à HRW.

L'ONG a appelé les nouvelles autorités à "ratifier et mettre en oeuvre divers instruments juridiques et traités internationaux relatifs aux droits humains que le gouvernement d'Assad n'a pas adoptés".
 
Elle a en outre exhorté l'ONU et les pays étrangers à "soutenir la transition, lever certaines sanctions sectorielles qui nuisent aux efforts humanitaires, et garantir un environnement propice à des retours sûrs des réfugiés syriens".

La guerre civile, déclenchée en 2011 après la répression sanglante de manifestations pro-démocratie par le pourvoir d'Assad a fait plus de 500.000 morts et déplacé des millions de personnes.