Des ministres du gouvernement canadien de Justin Trudeau se sont rendus en Floride jeudi pour rencontrer l'équipe du président élu américain Donald Trump, au moment où Ottawa s'efforce d'essayer d'éviter une guerre économique prochaine avec les États-Unis.
Le nouveau ministre des Finances Dominic LeBlanc et la ministre des Affaires étrangères Melanie Joly ont fait le déplacement jusqu'en Floride, où réside le républicain, "pour rencontrer des responsables de la future administration Trump", a déclaré Jean-Sébastien Comeau, le porte-parole de M. Leblanc, dans un communiqué transmis à l'AFP.
Des réunions étaient prévues vendredi "en vue de débattre des efforts déployés par le Canada pour lutter contre le trafic de fentanyl et les migrations illégales", selon le texte, sans mentionner les responsables américains concernés.
Avant même sa prise de fonction le 20 janvier, le futur président américain Donald Trump a menacé de taxer à 25% les produits canadiens et mexicains, une décision justifiée selon lui par les crises liées aux opiacés - en particulier le fentanyl - et à l'immigration.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a promis des mesures de rétorsion si ces droits de douane entraient en vigueur, sans fournir de précisions.
Les membres de son gouvernement doivaient informer vendredi l'équipe de Donald Trump d'un nouveau plan pour sécuriser la frontière canadienne d'un coût d'un milliard de dollars canadiens (plus de 660 millions d'euros), conçu en réponse à la menace de Trump.
La réunion devait également porter sur "les conséquences négatives que l'imposition de droits de douane de 25% sur les produits canadiens aurait à la fois pour le Canada et les Etats-Unis", ajoute le communiqué.
Une telle mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts, les Etats-Unis étant le premier partenaire commercial du pays.
Ce déplacement en Floride survient alors que le gouvernement canadien est confronté à une grave crise politique.
Justin Trudeau est notamment fragilisé par le retrait de son allié de gauche et le mécontentement croissant au sein de son propre parti. Sa vice-Première ministre a récemment démissionné en étalant son désaccord sur sa façon de gérer la guerre économique qui se profile avec les Etats-Unis.
Selon les médias canadiens, Melanie Joly et Dominic LeBlanc pourraient être candidats à la direction du Parti libéral en cas de départ de M. Trudeau, enjoint par d'anciens alliés à démissionner.