Le patronat vient de rendre publique, comme à son habitude à la même période, sa liasse de propositions en prévision du démarrage des travaux du budget pour le prochain exercice (lire l’article en page 8).

Exonérations, révisions, allégement et baisse de taux sont les principales mesures qui reviennent évidemment dans le document de la CGEM. Normal, car la Confédération est, en effet, le principal porte-parole des entreprises privées qui sont légitimement à la recherche de plus d’économies sur leurs charges, de gains sur les facteurs de production donc davantage de profitabilité mais aussi de compétitivité.

Cela étant dit, et au vu des profondes mutations que connaît l’ordre économique mondial, le positionnement recherché par le Maroc sur les chaînes de valeur et les défis auxquels il est confronté, notamment la souveraineté industrielle, la démarche basée presque exclusivement sur le principe du donnant-donnant au sens strictement comptable et fiscal n’est plus appropriée.

Les challenges de la croissance forte porteuse de plus d’emplois durables et équitablement répartis, la gestion responsable des ressources, notamment l’eau, l’inclusion des jeunes talents et des compétences dans le process, la stimulation et l’encouragement de l’innovation sont autant de leviers qui ne peuvent être activés que si le secteur privé y est pleinement engagé et même plus que l’État. Et le secteur privé, à travers la CGEM entre autres, gagnerait encore en crédibilité et en légitimité si, en plus de ses doléances, il présentait aussi ses engagements pour ces grands challenges collectifs.