L’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP) a annoncé la découverte de la plus ancienne utilisation médicinale des plantes au monde dans la grotte des pigeons à Taforalt, daté de 15 mille ans.
Les détails !
Une nouvelle découverte vient d’être faite tout récemment. Il s’agit des témoins archéologiques de la plus ancienne utilisation médicinale des plantes dans la grotte des pigeons à Taforalt et ce dans des niveaux archéologiques datés de 15 mille ans, annonce l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP). Cette découverte a été effectuée par une équipe marocaine et internationale.
Dans les détails, les plantes découvertes correspondent à l’espèce «Ephedra» dont les fruits ont été mis au jour dans une zone de la grotte qui a été réservée aux inhumations selon des rites précis et qui étaient très répandus parmi les groupes humains de l’époque de l’âge de pierre et surtout celle comprise entre 22 mille ans et 7 mille ans.
«Cette plante a plusieurs vertus, mais elle a probablement été utilisée dans l’arrêt des hémorragies et peut être dans l’atténuation des douleurs. Les anciennes recherches dans la grotte des pigeons à Taforalt ont mis au jour un crâne humain qui comporte les traces d’une «opération chirurgicale» appelée la trépanation datée de 15 mille ans et considérée comme la plus ancienne au monde», indique la même source.
Et d’indiquer que «les études ont démontré que le trou causé par la trépanation s’est cicatrisé, ce qui signifie que la personne «opérée» a survécu et qu’elle a pu surmonter les effets de l’opération grâce à l’utilisation de ce type de plantes». La même source relève en effet que «ces groupes de cette période de l’âge de pierre ont pratiqué l’avulsion dentaire qui consiste à arracher les incisives des garçons et des filles, ce qui serait un rite de passage de la puberté à l’âge adulte. Une telle opération serait également très douloureuse et des plantes auraient été utilisées».
Les chercheurs ont montré que la plus ancienne présence de cette plante dans un contexte archéologique a été identifiée dans une sépulture d’un Néandertalien et datée d’environ 40 mille ans. «En revanche, cette présence correspond à des pollens et qui y seraient déposés par le vent contrairement à la découverte réalisée dans la grotte des pigeons à Taforalt où des fruits calcinés de cette plante ont été trouvés et serait de ce fait la plus ancienne utilisation médicinale de ces plantes. Ceci n’écarte pas la possibilité de leur utilisation dans des rites liés aux inhumations mais cette découverte confirme que les groupes humains dans la grotte des pigeons à Taforalt avaient une connaissance précise sur les différentes utilisations des plantes il y a 15 mille ans, soit environ 8 mille ans avant la période du Néolithique».
Il est à noter que les recherches menées dans la grotte des pigeons à Taforalt sont réalisées dans le cadre d’un programme de coopération entre l’INSAP (Maroc), l’Université Mohammed 1er (Maroc), l’Université d’Oxford (Royaume Uni), Natural History Museum (Royaume Uni) et compte aussi parmi ses membres des doctorants et des chercheurs de l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (INSAP), de l’Institut Max Planck (département de l’archéogénétique) en Allemagne et du Centre des Recherches Archéologiques à Monrepos en Allemagne.