Le gouvernement a accordé un intérêt particulier au renforcement de la sécurité hydrique et énergétique et à la promotion de l’industrie nationale, a affirmé, lundi à Rabat, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

Intervenant lors de la séance plénière mensuelle de la Chambre des représentants consacrée aux questions de politique générale, portant sur « les infrastructures de base comme levier du développement économique et social », M. Akhannouch a indiqué que l’importance portée aux questions de la souveraineté, conformément aux Hautes Orientations Royales, a incité le gouvernement à adopter une approche responsable, à même de renforcer la sécurité stratégique des secteurs prioritaires, en particulier la lutte contre le stress hydrique, la souveraineté alimentaire, le renforcement de la sécurité énergétique et la promotion de l’industrie nationale.

Le gouvernement, a-t-il dit, a accordé une attention particulière à ces secteurs vitaux en leur permettant d’emprunter des voies prometteuses de transformation de leur potentiel productif, renforçant ainsi leur capacité à répondre aux besoins nationaux et à faire face aux risques.

En matière de sécurité de l’eau, l’Exécutif s’est employé à accélérer la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (2020-2027), conformément aux Hautes Orientations Royales visant à renforcer l’offre en ressources hydriques à même de couvrir 100% des besoins en eau potable et au moins 80% des besoins en eau d’irrigation, a précisé M. Akhannouch.

Pour développer l’offre en eau, a-t-il soutenu, le Maroc a adopté des programmes stratégiques dans le cadre de la politique des barrages, en tant qu’approche proactive à long terme permettant d’éviter les répercussions désastreuses liées aux ressources limitées en eau, en parallèle aux efforts menées par le gouvernement pour l’accélération de la réalisation des grands projets notamment ceux des autoroutes de l’eau. Et de noter que le gouvernement œuvre à accélérer la cadence de réalisation des projets de dessalement de l’eau de mer et à développer une industrie locale de production de l’eau dessalée, basée sur l’utilisation des énergies renouvelables, à travers l’achèvement de 7 projets et le lancement de 9 nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer à l’horizon 2030 (en plus des 14 stations existantes). Le but est de passer d’une capacité existante d’environ 254 millions de mètres cubes à une capacité totale d’environ 1,7 milliard de mètres cubes par an à l’horizon 2030 a-t-il précisé.

En matière de souveraineté industrielle, M. Akhannouch a fait remarquer que l’Exécutif poursuit ses efforts visant à renforcer le secteur industriel national, en accompagnant le système productif national et en impulsant sa transformation qualitative, notant que le réseau des infrastructures technologiques et d’innovation industrielle a été réhabilité pour consolider l’intégration locale dans les différentes chaînes de valeur industrielles et développer de nouveaux métiers industriels.

A cet égard, a-t-il ajouté, le gouvernement a lancé 32 nouveaux projets de création et d’extension de zones industrielles, de zones d’accélération industrielle et de zones économiques, répartis sur l’ensemble des régions du Royaume, précisant que ces projets permettront de mettre à disposition environ 3.700 hectares supplémentaires de foncier industriel, en hausse de 30% par rapport à la superficie totale actuelle (13.600 hectares), contribuant ainsi à la mise en place des conditions adéquates pour les projets d’investissement et leur répartition optimale sur l’ensemble du territoire national.

M. Akhannouch a, par ailleurs, salué la dynamique de mise en place de plusieurs zones industrielles dans divers régions, notamment la Cité Mohammed VI Tanger-Tech, un espace industriel intégré visant à insuffler une nouvelle dynamique aux activités économiques du Royaume et à conforter sa position dans l’espace euro-méditerranéen. Concernant la transition énergétique, M. Akhannouch a relevé que le Maroc, en consolidation du leadership dans le domaine des infrastructures de haut niveau, continue à mettre en place des plateformes pour l’entrepreneuriat et à attirer les investissements internationaux, citant dans ce sens l’Initiative Royale visant à changer le modèle énergétique et améliorer la position du Royaume dans le domaine des énergies renouvelables, en tirant profit de son potentiel naturel et de sa position géographique privilégiée. À cet égard, il a mis en avant les efforts déployés pour améliorer les infrastructures énergétiques, en particulier les sources d’énergie renouvelables, dans le cadre de sa stratégie visant à réduire les émissions de carbone et à renforcer la souveraineté énergétique, en mobilisant les ressources nationales telles que l’énergie éolienne et solaire. Au mois d’août, a-t-il enchaîné, la capacité totale installée des énergies renouvelables a atteint 5.300 mégawatts, soit 45% du mix énergétique électrique.

Évoquant le programme national de l’énergie solaire, le chef du gouvernement a fait savoir que quatre centrales ont été achevées au sein du Parc Solaire Noor Ouarzazate, en plus de Noor Laâyoune I et Noor Boujdour I, avec une capacité totale de 687 mégawatts, tandis que la capacité installée de l’énergie éolienne a atteint un seuil historique de 1.858 mégawatts l’année dernière, dépassant pour la première fois la capacité installée de l’énergie hydraulique (1.770 mégawatts), devenant ainsi la principale source d’énergie renouvelable en termes de capacité installée. Concernant la transition numérique, M. Akhannouch a rappelé que l’Exécutif a lancé la Stratégie nationale de transformation numérique « Maroc Digital 2030 », compte tenu de son fort potentiel socio-économique, notamment en termes de promotion de l’emploi en faveur des jeunes.

Cette stratégie, a-t-il dit, vise à stimuler le dynamisme de l’économie numérique en offrant divers services Cloud qui respectent la souveraineté nationale et répondent aux normes internationales et aux besoins des secteurs public et privé, tout en améliorant la couverture Internet et la qualité de la connectivité, avec l’objectif d’étendre davantage cette couverture aux zones rurales, et de lancer la 5G à l’horizon 2026.