Ivre, un quinquagénaire, père de famille, a violé sauvagement l’épouse de son cousin décédé il y a belle lurette, une octogénaire qui vivait toute seule.

S’appuyant sur une béquille, cette mère de famille, veuve, âgée de quatre-vingt ans, avance difficilement dans la salle d’audience de la chambre criminelle près la Cour d’appel d’El Jadida afin de se tenir devant les trois magistrats lorsque le président de la Cour l’appelle. Elle fixe du regard l’homme qui est à la barre. Il s’agit du cousin de son mari, âgé de cinquante-deux ans, père de famille. Personne parmi l’assistance n’en croit ses oreilles lorsque le président de la Cour lui rappelle son accusation, à savoir le viol de cette octogénaire.

En effet, l’affaire remonte au début du mois courant, décembre, lorsque cette femme qui demeure à Ouled Frej, une commune rurale qui s’éloigne de 45 km du centre de la ville d’El Jadida et qui occupe toute seule sa demeure depuis le décès de son mari, s’est rendue chez les gendarmes pour porter plainte. Elle y raconte qu’elle se plongeait dans un profond sommeil lorsqu’elle a entendu du bruit provenant de la fenêtre. Tout à coup, elle a remarqué la silhouette d’une personne qui s’est tenue devant elle et qui lui a demandé de garder le silence tout en la menaçant de la maltraiter si elle tentait de demander de l’aide. Elle a reconnu cette voix. C’était celle du cousin de son mari. Elle l’a supplié de la laisser tranquille. Mais en vain. Il lui a enlevé les vêtements et, sans pitié, il l’a violée sauvagement avant de fouiller les quatre coins de sa demeure. Il lui a subtilisé une somme de dix mille dirhams. Après quoi, il a pris la fuite, a-t-elle déclaré aux enquêteurs.

Une fois qu’ils ont noté ses déclarations, les éléments de la gendarmerie royale se sont mobilisés pour arrêter le mis en cause. Maintenu en garde à vue et soumis aux interrogatoires, il a nié l’avoir violée. Aussitôt, les enquêteurs ont conduit la victime chez le médecin légiste à l’hôpital, à El Jadida, qui a conclu, dans son rapport, que la femme a bel et bien été violée.
En le confrontant à cette preuve tangible et à la victime, le mis en cause s’est effondré et a craché le morceau. Il a précisé aussi bien devant les enquêteurs de la gendarmerie royale que devant les magistrats de la Cour qu’il ne savait pas ce qu’il faisait parce qu’il était sous l’effet de boissons alcoolisées. En revanche, il a nié avoir volé les dix mille dirhams.
Verdict : Huit ans de réclusion criminelle.