Emploi. Les engagements pris dans le cadre du dialogue social continuent d’être concrétisés selon un rythme soutenu. C’est le cas notamment pour les salaires minimums ou SMIG qui connaissent une nouvelle hausse dès le début de 2025. Les détails.
Bonne nouvelle. Le salaire minimum au Maroc est revalorisé dès le début de ce mois de janvier. Une hausse qui fait suite aux engagements pris par le gouvernement Akhannouch et ses partenaires sociaux. Concrètement, le Conseil de gouvernement, réuni jeudi dernier à Rabat, avait adopté le projet de décret n°2.24.1122 fixant le salaire minimum légal pour les activités agricoles et non agricoles, présenté par le ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri. Ce projet intervient en application des engagements liés à l’amélioration des revenus des salariés du secteur privé, contenus dans l’accord social tripartite signé le 29 avril 2024 entre le gouvernement, les centrales syndicales les plus représentatives et les organisations professionnelles des employeurs, concernant l’augmentation du salaire minimum légal pour les activités agricoles et non agricoles, a indiqué le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lors d’un point de presse à l’issue du Conseil. Selon le ministre, ledit projet de décret intervient également en application des dispositions du décret n°2.08.374 du 5 rajab 1429 (9 juillet 2008) portant application de l’article 356 de la loi n°65.99 relative au Code du travail. Ce projet de décret, qui prévoit une augmentation du salaire minimum légal de 5% dans les activités non agricoles et agricoles, fixe à 17,1 dirhams le salaire minimum par heure dans les activités non agricoles à partir du 1er janvier 2025, a-t-il détaillé. A compter du 1er avril 2025, le salaire minimum légal payé pour une journée de travail dans les activités agricoles sera fixé à 93 dirhams, a ajouté le ministre.
Dialogue social
Il faut dire que des acquis historiques ont été réalisés au profit des travailleurs marocains, tandis que des solutions définitives ont été adoptées pour régler des questions restées en souffrance depuis des années. L’accord de la session d’avril 2024 entre le gouvernement et les centrales syndicales avait porté sur une augmentation générale nette mensuelle de 1.000 dirhams des salaires des fonctionnaires des administrations publiques, des collectivités territoriales et des établissements publics n’ayant pas bénéficié d’une révision de leur salaire. Quant au secteur privé, l’accord prévoyait également une augmentation de 10% du salaire minimum légal dans les activités non agricoles, appliquée en deux tranches. La première est de 5% à partir du 1er janvier 2025 et les 5% autres à partir du 1er janvier 2026. Il comprend également une augmentation du montant du salaire minimum agricole garanti de 10%, qui va être appliquée en deux tranches, de 5% à compter du 1er avril 2025 et de 5% à compter du 1er avril 2026. C’est désormais chose faite avec l’adoption du décret récemment en Conseil de gouvernement. L’année 2025 est donc placée sous le signe de l’amélioration des revenus ainsi que la promotion de l’emploi. Le gouvernement Akhannouch annonce d’ores et déjà que l’emploi sera au cœur des priorités à partir de maintenant. Dans ce sens, le ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, avait souligné, récemment à Tétouan, que le gouvernement a élaboré un nouveau plan dans le domaine de l’emploi pour lutter contre le chômage. S’exprimant lors d’une conférence sous le thème «Les politiques de l’emploi au Maroc: défis et opportunités», organisée dans le cadre des journées portes ouvertes du Parti authenticité et modernité (PAM), M. Sekkouri, membre du bureau politique du parti, a relevé que le nouveau plan gouvernemental nécessite une enveloppe budgétaire de 14 milliards de dirhams, précisant qu’il vise à réduire le taux de chômage parmi les jeunes, notamment ceux n’ayant aucun diplôme ou formation à même de les aider à s’insérer sur le marché du travail.
Dans ce cadre, le ministre a mis l’accent sur les programmes que le gouvernement s’emploiera à mettre en œuvre à partir du début de l’année prochaine, dont un programme d’accompagnement des entreprises à travers l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec), afin d’embaucher les travailleurs sans diplômes.
Insertion professionnelle
M. Sekkouri s’est arrêté sur le programme de formation par alternance, visant à assurer l’insertion professionnelle des jeunes chômeurs dans les petites et moyennes entreprises (PME) et les coopératives en milieu rural, qui prévoit d’augmenter le nombre de bénéficiaires de 20.000 à 100.000 en 2025 à l’échelle nationale, soulignant que «ce modèle de formation a prouvé son efficacité en matière d’insertion dans le marché du travail». Il a, en outre, évoqué le programme de stabilisation de l’emploi en milieu rural, à travers lequel le gouvernement vise à soutenir et à inciter les agriculteurs à conserver les emplois dans le monde rural. Par ailleurs, le ministre a noté que les efforts du gouvernement ont permis, au cours du 3è trimestre 2024, la création de 300.000 emplois dans des secteurs structurants, tels que l’industrie, le commerce, le tourisme, le bâtiment et travaux publics (BTP) et l’artisanat. Concernant le salaire minimum légal dans le secteur privé, aussi bien pour les activités agricoles et non agricoles, M. Sekkouri a indiqué que le gouvernement a adopté un projet de décret qui prévoit son augmentation de 5% à partir du 1er janvier 2025, mettant en avant le projet de loi organique définissant les conditions et les modalités d’exercice du droit de grève en cours d’approbation, qui entend protéger les travailleurs, l’entreprise et élargir les libertés syndicales.
Jobintech
Transformation digitale. Un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour sélectionner des opérateurs de formation destinés à déployer le programme «JobInTech», vient d’être lancé avec pour ambition de former un total de 15.000 talents numériques d’ici 2026 dans l’ensemble des régions du Royaume. Cet appel à manifestation d’intérêt a été lancé par le ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration, en collaboration avec le ministère de l’économie et des finances, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et Maroc Numeric Cluster (MNC), dans le cadre de la stratégie «Digital Morocco 2030». Dans un communiqué conjoint, le ministère, la CDG et MNC précisent que cet appel s’adresse aux opérateurs publics et privés dotés d’une solide expertise en formation numérique, notant que les formations devront être adaptées aux demandes du marché, basées sur des approches innovantes comme le «learning by doing», et accompagnées de dispositifs favorisant l’insertion professionnelle. Par ailleurs, les opérateurs auront pour mission de concevoir et de déployer des programmes intensifs, de sélectionner les bénéficiaires et de faciliter leur accès à l’emploi, ajoute la même source, rappelant que le programme «JobInTech» a été conçu pour répondre à la nécessité de maîtriser les technologies numériques et d’accélérer la transition numérique du pays. «Ce programme s’inscrit également dans les engagements du programme gouvernemental 2021-2026, qui met l’accent sur l’investissement dans le capital humain pour accélérer la transition numérique du Maroc et offrir aux secteurs public et privé des compétences adaptées à leurs besoins», fait remarquer la même source. Après une phase pilote réussie réalisée de juin 2023 à juin 2024, qui a permis de former 1.000 apprenants sur l’axe Casablanca-Rabat, JobInTech ambitionne de former au total 15.000 talents numériques d’ici 2026 dans l’ensemble du territoire national, et ce, grâce à des programmes intensifs et pratiques (mode bootcamps), souligne-t-on.