C’est l’un des chantiers les plus attendus pour les prochaines années au Maroc. Le projet de la ligne à grande vitesse Kénitra-Marrakech prend forme petit à petit grâce notamment à un montage financier où les partenaires du Royaume joueront un rôle important. Eclairages.
La ligne à grande vitesse Kénitra-Marrakech sur la bonne voie. Ce projet important connaît au cours des derniers mois une accélération particulière concernant notamment le volet financier. La France en tant que partenaire de longue date pour le Maroc sera présente dans l’exécution de ce projet. Les contacts s’activent alors que l’ONCF (Office national des chemins de fer) s’apprête à dévoiler les résultats définitifs sur le matériel roulant. Dans ce sens, Abdessamad Kayouh, ministre du transport et de la logistique, s’est entretenu, il y a quelques jours au siège du ministère, avec Christophe Lecourtier, ambassadeur de la République française au Royaume du Maroc. A cette occasion, les deux parties se sont félicitées de la qualité des relations de coopération entre le Maroc et la France dans les secteurs du transport et de la logistique, et ont échangé autour des moyens de développement de ces relations. Le secteur ferroviaire était présent dans les discussions entre les deux parties. Cette rencontre a été l’occasion de saluer le nouvel élan que connaissent les relations maroco-françaises, à travers la signature, en octobre dernier, de la Déclaration relative au «Partenariat d’exception renforcé» entre le Royaume du Maroc et la République française, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président français, Emmanuel Macron, et qui a connu la signature de quatre accords dans le domaine du transport ferroviaire. Au terme de cette réunion, les deux parties ont exprimé leur volonté de poursuivre le travail conjoint en vue de promouvoir la coopération entre les deux pays.
Contrats
La visite d’Etat du Président de la République française Emmanuel Macron au Maroc, sur invitation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a été marquée par la signature des accords majeurs pour renforcer la coopération stratégique entre le Royaume du Maroc et la République française, notamment dans le secteur ferroviaire. Il s’agissait notamment d’un contrat d’acquisition de 18 trains à grande vitesse (Alstom), attribué à la suite d’un appel d’offres international, incluant la maintenance et un important volet de compensation industrielle. Un contrat a également été signé, entre le Maroc et la France, portant sur un soutien financier de près de 2 milliards d’euros pour la réalisation de la ligne à grande vitesse Kénitra-Marrakech. Ces accords, soutenus par la coopération bilatérale, marquent une nouvelle étape dans la transformation et la modernisation du réseau ferroviaire marocain, tout en répondant aux exigences d’une mobilité durable et inclusive. Il faut préciser qu’au Maroc, un programme d’investissements de 8 milliards d’euros pour la modernisation globale du réseau ferroviaire a été lancé pour le développement des lignes à grande vitesse et la rénovation du réseau conventionnel. Il a été question, en outre, d’un appel d’offres international avec dialogue compétitif pour l’acquisition de 168 trains couvrant plusieurs types de mobilité : grande vitesse, Intercity, trains régionaux et métropolitains, témoignant de la volonté d’améliorer la mobilité sur l’ensemble du territoire.
Appel d’offres
Pour rappel, l’Office national des chemins de fer avait lancé, il y a quelques mois, une procédure de dialogue compétitif pour la passation d’un marché ayant pour objet la fourniture de rames automotrices et de prestations associées, assorti d’une clause de compensation industrielle portant sur la mise en place d’un partenariat de longue durée relatif à la maintenance de matériel roulant ferroviaire et d’un projet industriel portant sur la production, au Maroc, de rames automotrices et le déploiement d’une «Ambition Export». L’estimation préliminaire du coût de la fourniture des rames automotrices et de l’exécution des prestations associées est de seize milliards (16.000.000.000) de dirhams HT (hors taxe). En plus de l’acquisition d’un nouveau matériel ferroviaire, le Maroc est intéressé par un transfert de la technologie dans le cadre du futur projet industriel.
Dans ce sens, le soumissionnaire définira le périmètre du projet de transfert technologique des activités et opérations à l’issue de la fourniture et réalisation de rames à l’ONCF. Le soumissionnaire fournira une projection détaillée d’engagement pour la localisation pendant les principales phases du projet, tenant compte de l’ensemble des tâches pour le projet de réalisation des trains au Maroc.
Le planning devra comporter le montage et démarrage du projet industriel, la maîtrise d’ouvrage, construction et installation du site, le début du transfert technologique, assemblage sur site, la fabrication et maintenance, les 1ères livraisons fournisseurs des composants sous contrat local, la montée en cadence usine, la montée en cadence fournisseurs ainsi que l’export de trains, sous-systèmes et composants. Le soumissionnaire définira les capabilités métiers qui seront transférées dans le cadre du projet, précisant le niveau d’intégration et s’appuyant sur la cartographie ONCF des capabilités attendues et justificatifs correspondants. L’enjeu du pays est d’atteindre un taux d’intégration local important. Autrement, la sélection d’un futur partenaire prendra en compte les achats auprès des fournisseurs implantés ou qui seront implantés au Maroc. Il est précisé que les fournisseurs implantés au Maroc sont tous fournisseurs réalisant des activités de transformation au Maroc et n’ayant pas pour activité essentielle le simple négoce, reconditionnement ou étiquetage de produits importés au Maroc.
Au-delà du taux d’intégration industriel, la contribution à l’export de l’écosystème ferroviaire constitué par les sous-traitants installés est considérée comme cruciale au développement local du réseau de sous-traitance. Il sera également évalué le caractère pérenne de l’industrie ferroviaire nouvellement installée, constituée par la capacité des sous-traitants à exporter et à engendrer de l’activité en local.