Le basculement en cours de l’économie mondiale vers les modes de production «verts» va inévitablement engendrer un rush planétaire vers les facteurs qui permettent la maîtrise des nouveaux process. La course mondiale se fera essentiellement pour les matières premières et autres intrants indispensables ainsi que les nouvelles technologies et innovations développées pour les nouveaux modes de production. Cette compétition mondiale va également générer, et c’est déjà le cas, une tendance des pays à vouloir non seulement s’approprier mais aussi et surtout garder jalousement leurs secrets de fabrication dans la nouvelle logique de souveraineté qui s’est accentuée avec la dernière crise sanitaire. Il y a quelques jours, entre autres exemples, l’État chinois a officiellement décrété des restrictions pour l’exportation de technologies à la base de la fabrication de batteries au phosphate de fer et de lithium (LFP). Le Maroc a lancé depuis quelque temps des méga-projets dans ce domaine dont certains avec des partenaires industriels chinois. La décision de Pékin vient conforter le Maroc quant au caractère stratégique de ses choix industriels pour l’avenir. Mais elle lui impose aussi de diversifier géographiquement ses partenariats et surtout d’investir massivement dans la R&D pour développer à très court terme des technologies locales et réduire ainsi la dépendance à l’international.