Ce bras de fer diplomatique entre Paris et Alger a dévoilé au grand jour le rôle réel de la mosquée de Paris qui s’est transformée au fil des années en une officine d’influence pour le régime algérien sur le sol français.
C’est ce qu’on peut appeler une inévitable victime collatérale de la crise entre la France et L’Algérie. La mosquée de Paris, son rôle, sa vocation et son statut. Ce bras de fer politique entre Paris et Alger a dévoilé les sombres missions de cette institution et les non moins sombres projets de son recteur Chams-Eddine Hafez, accusé ouvertement d’être un agent d’influence algérienne sur le sol français. En fait cette crise franco-algérienne a permis de libérer la parole et engagé un véritable processus de questionnement sur le rôle de cette institution. Cette nouvelle posture est venue longtemps après une myopie volontaire de la part des autorités françaises. Tout en sachant pertinemment que cette mosquée et son recteur servaient ouvertement un agenda politique algérien, aussi bien le président de la République Emmanuel Macron que ces différents ministres de l’intérieur l’ont adoubé avec des visites de prestige et des valorisations occasionnelles. Cette mosquée et son capricieux recteur avaient été traités avec des égards exceptionnels.
Pire que cela, au cours de son premier mandat, sans doute enivré par son tropisme algérien, le président Emmanuel Macron avait donné ses consignes pour démanteler le Conseil français du culte musulman (CFCM), accusé d’être dominé par les Marocains en la personne de son président Mohamed Moussaoui, au profit de la mosquée de Paris dont il voulait imposer l’unique représentativité de l’Islam de France. À l’époque, les spécialistes de ces questions avaient beau alerter sur les aberrations d’une telle approche. En vain. Aussi bien l’Elysée que la Place Beauvau, siège du ministère de l’intérieur et des cultes, regardaient avec des yeux de chimène la mosquée de Paris et son recteur.
Aujourd’hui, forcément les choses vont changer. Ce bras de fer diplomatique entre Paris et Alger a dévoilé au grand jour le rôle réel de la mosquée de Paris qui s’est transformée au fil des années en une officine d’influence pour le régime algérien sur le sol français. Son recteur se comporte comme le véritable ambassadeur de l’Algérie en France. Aussi bien ses allers-retours Paris-Alger que ses rencontres avec le président Abdelmajid Tebboune sont médiatisés. D’ailleurs le pedigree de Chams Eddine Hafez a de quoi interpeller. Il fut un des avocats du Front Polisario en France et en Europe avant de subtiliser le poste de recteur de la mosquée de Paris après une nuit putschiste de longs couteaux. Il est un simple avocat lobbyiste, sans aucune formation ou parcours religieux qui pourrait justifier son poste de recteur qui nécessite un irréprochable magistère moral.
La mosquée de Paris a été accusées par de nombreux opposants algériens d’être la matrice idéologique de ces influenceurs arrêtés par la police française et qui ont bâti leur renommé sur l’incitation à la haine, l’appel au meurtre et au terrorisme. Ce fait nouveau a non seulement dévoilé au grand jour l’activisme douteux de cette mosquée et de son recteur mais il impose aux autorités françaises de réagir face à cette anomalie politique.
Aussi bien le ministre de l’intérieur et des cultes Bruno Retailleau que celui des affaires étrangères Jean-Noël Barrot ont promis une riposte aux multiples provocations algériennes. Parmi ces mesures peuvent figurer des décisions concernant le rôle douteux de la mosquée de Paris et l’activisme suspicieux de son recteur. Ce dernier semble avoir senti la chaleur s’approcher de son bureau et de son leadership. Il vient d’ordonner d’inscrire dans les discours de vendredi prononcés par les imams dépendant de sa mosquée des prières spécifiques pour la France et sa destinée. Mais ce subterfuge ne trompe personne.
Quelles que soient les décisions françaises à venir, une remise en cause de cette architecture, le fruit du grand tropisme algérien, est indispensable.
Si Paris voudrait réécrire ses relations avec Alger, le passage par la mosquée de Paris est inévitable. Une clarification de ses missions et une remise en cause de son douteux leadership paraissent nécessaires. Aussi bien Emmanuel Macron que son ministre de l’intérieur et de cultes Bruno Retailleau ne peuvent tolérer qu’une grande parcelle de ce pouvoir symbolique qu’est la mosquée de Paris demeure contrôlée par un régime à l’agenda antagoniste et ouvertement hostile et menaçant pour les intérêts français. Cette clarification devra mettre un terme au mandat de l’actuel recteur et des satellites d’influence qui tournent autour.