Les statistiques peuvent être lues et interprétées de différentes manières.
Les dernières qui viennent de tomber, au sujet de l’emploi, pour peu qu’elles soient analysées en profondeur peuvent donner lieu à des lectures différentes et plus nuancées par rapport à ce que suggèrent les agrégats et indicateurs classiques. Le taux de chômage, entre autres grandeurs souvent mises en avant pour qualifier l’état du marché, ne suffit plus pour appréhender de manière plus fine la véritable situation de l’emploi.
Pour cela, des indicateurs moins prisés par les analystes peuvent pourtant mieux renseigner sur le degré de complexité et même donner des pistes de réflexion pour relancer l’emploi.
Parmi les indicateurs à regarder de plus près, ceux qui renseignent plus sur la qualité et les profils de la population au chômage au-delà des grandes masses. Dans la dernière livraison du HCP au sujet de l’emploi, il est fait état d’un niveau élevé de diplomation parmi les chômeurs dont 72% sont visiblement détenteurs d’un diplôme moyen ou supérieur.
Ce chiffre est à comparer avec ceux du début des années 2000 où le profil du «sans-emploi et sans aucun diplôme» était largement plus dominant, le chômage de non-diplômés étant plus difficile, voire impossible à résorber à cause de l’évolution naturelle des standards et des exigences.
Aujourd’hui, les solutions de «réemployabilité» et de «recyclage» qui n’étaient inefficaces il y a quelques années peuvent grandement contribuer à la réinsertion de millions de jeunes instruits, surtout avec les volumes colossaux d’investissements publics et privés qui sont dans le pipe et commenceront bientôt à produire leurs effets…