Sous l’égide de l’Association Le Grand Atlas, présidée par le Professeur Mohamed Knidiri, et organisée par l’association Hmitti pour la culture et la création artistique en partenariat avec la société Event-art culture et la commune urbaine de Marrakech, la médina de la cité ocre a vécu au rythme d’une soirée Chaabana pleine de spiritualité et traditions et a vibré aux sons de la musique envoûtante Gnaoua.
C’est une 2ème belle édition du Festival des nuits Chaabana qu’a abritée Palais Dar Diaffa le 15 février, et ce dans le cadre de la célébration du mois sacré de Ramadan, une ambiance vibrante et unique, entre musiques Gnaoua et partage culturel, aussi de transmission et de valorisation des différents éléments et parties prenantes de la fête. Cette édition invita l’ensemble de ses publics (habitants, artistes, universitaires et intellectuels, artisans, maâlems, jeunes et moins jeunes) à se rassembler pour célébrer cette nuit sacrée, un événement qui contribue et renforce les potentialités artistiques, culturelles et touristiques de la ville à travers la valorisation de son important et séculaire patrimoine musical immatériel.
L’ensemble des participants et assistants dont des enfants ont donné libre cours à une très grande joie, cette soirée revêtant une signification spirituelle et sociale indéniable, le spectacle sur fond de musique spirituelle Gnaoua, comme une force, tient le rôle de médiateur sensible et établit un pont entre intériorité et extériorité à l’instar de certaines musiques spirituelles et religieuses un peu partout au Maroc, là c’est des célébrations rituelles des Gnaoua où se mêlent différents univers sonores, aussi bien futuristes que séculaires : cristallines, douces et percutantes en vibrations fortes des instruments : crotales, tambours et hajhouj, le tout en parfaite osmose avec les chants des danseurs en transe afin de maîtriser l’évolution de leurs mouvements sur scène.
Cet unisson constitue une sorte de «bain spirituel» chaque année et s’adresse délibérément aux sens émotionnels, à l’intuition et à l’intellect, établissant une filiation mystique apparentée au système des confréries religieuses unies. Les danseurs explorent ainsi cette part de magie qui demeure en nous comme un appel, un espace ouvert sur l’infini dans la saveur de l’inspiration musicale d’une manifestation spirituelle, dans une expérience antérieure vécue soit en réalité, en rêve ou en phantasme.
Chaabana est associée au partage et à la générosité dans le Royaume en général et à Marrakech en particulier. Elle est célébrée dans une ambiance festive et conviviale et fervente, une soirée engagée qui permet de promouvoir et de préserver les traditions ancestrales religieuses des musiques et danses Afro Gnaoua .