Sous le thème «La sécurité routière entre texte législatif et débat public», Mustapha Hibi, procureur du Roi près le tribunal de première instance de Béni Mellal, a présidé une journée d’étude sur la sécurité routière, mardi 18 février 2025, organisée au siège du tribunal à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la sécurité routière, des recommandations ont été émises.
Dans son discours d’ouverture, le procureur du Roi a mis l’accent sur l’importance de cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre de la commémoration de cette journée nationale tout en mettant en avant le rôle du ministère public et ses efforts en matière de sécurité routière, dans une approche visant à préserver la vie et garantir le droit à la sécurité. Il a également souligné l’importance du respect strict du Code de la route et de l’application effective de ses dispositions, tout en saluant la coopération entre le ministère public et les différentes parties prenantes dans le domaine de la sécurité routière.
M. Hibi a fait savoir que le nombre des accidents de la route a connu une augmentation malgré les efforts déployés par l’ensemble des acteurs, y compris les mesures répressives en insistant sur le fait que ces efforts restent insuffisants pour enrayer ou, du moins, atténuer les conséquences fâcheuses de cette calamité sociale.
Le responsable a ainsi évoqué les chiffres alarmants des accidents de la circulation enregistrés en 2024, faisant état d’une hausse de 14%, avec une augmentation de 14,89% des blessures graves tout en soulignant que les conducteurs de deux-roues représentent la majorité des victimes, ce qui interpelle l’ensemble des parties prenantes et impose l’ouverture d’un débat public approfondi, tant sur le plan de la révision des textes législatifs que sur celui de la sensibilisation.
Il a également appelé à la nécessité de mener des études et recherches approfondies afin de mieux comprendre les causes des accidents et d’y apporter des solutions adaptées. À cet égard, il a évoqué l’expérience de certains pays européens et américains ayant mis en place des mesures innovantes pour réduire le nombre d’accidents, notamment l’installation de systèmes d’arrêt automatique des véhicules en cas de danger ou de somnolence du conducteur, l’augmentation des amendes, la promotion des transports publics pour limiter l’usage des voitures et des motos, ainsi que le renforcement des campagnes de sensibilisation.
Les discussions, réunissant des représentants du corps judiciaire, du barreau, de la préfecture, des forces de police, de la gendarmerie, de la protection civile, de l’éducation nationale et de l’Agence nationale de la sécurité routière, ont permis d’identifier plusieurs problématiques, notamment : le non-respect du Code de la route par certains citoyens, le non-respect des passages piétons par les conducteurs et les piétons eux-mêmes, l’inobservation de la signalisation, ainsi que le comportement imprudent des conducteurs des motos et trottinettes électriques, qui refusent souvent de porter un casque de protection.
À l’issue de débats approfondis, les participants ont formulé une série de recommandations visant à lutter contre l’insécurité routière, à savoir renforcer l’approche participative et la coordination entre les différentes parties prenantes sur les volets structurel, législatif, technique et de sensibilisation, en mobilisant les médias, la presse et les espaces publicitaires urbains, réviser le Code de la route afin de l’adapter à la réalité et éviter les multiples renvois de textes, mettre à jour la réglementation relative aux deux-roues et accélérer l’adoption d’un cadre légal spécifique aux trottinettes électriques, établir une législation claire concernant les conduites dangereuses et acrobatiques sur la voie publique et appliquer des sanctions rigoureuses, renforcer le contrôle technique des véhicules et l’examen du permis de conduire, tout en révisant les certificats médicaux délivrés, en particulier dans le secteur privé, déployer des équipements techniques avancés pour l’application effective des lois : pesage des véhicules, dispositifs de mesure de la puissance des moteurs des motos, et capteurs de gaz d’échappement, réviser le système de suspension du permis de conduire, afin d’inclure toutes les catégories en cas d’infraction grave, organiser des sessions de formation pour les conducteurs de deux-roues, intensifier les campagnes de sensibilisation, en ciblant particulièrement les établissements scolaires, encourager le débat public sur la sécurité routière tout au long de l’année, en multipliant les rencontres et journées d’étude sur le sujet…