De plus en plus de femmes marocaines aspirent à créer leur entreprise comme en témoigne une récente étude de Mastercard. Cette enquête dévoile leurs ambitions, les obstacles qu’elles rencontrent ainsi que leur appréhension quant à la création d’entreprise. Elle met également en exergue leur rapport à la technologie. Les détails.

Créer sa propre entreprise est un rêve que beaucoup de femmes marocaines souhaitent réaliser. C’est en tout cas ce que révèle une étude de Mastercard récemment dévoilée. Avec 74% d’entre elles exprimant un intérêt pour la création d’entreprise, les femmes marocaines sont à l’origine d’une nouvelle vague d’entrepreneuriat et d’innovation dans le pays. Cette étude publiée à l’occasion de la Journée internationale de la femme 2025 révèle un fort appétit entrepreneurial chez les femmes marocaines et des perspectives commerciales prometteuses, 82% des femmes chefs d’entreprise prévoyant une croissance de leurs revenus au cours des cinq prochaines années, ce qui témoigne de la confiance dans l’avenir de l’entrepreneuriat féminin au Maroc. « L’esprit d’entreprise chez les femmes est fort et croissant, les jeunes générations montrant la voie. Avec l’accès aux bons outils financiers, au mentorat et aux ressources numériques, les femmes entrepreneures peuvent saisir de nouvelles opportunités d’affaires, stimuler l’innovation et contribuer de manière significative au développement économique. Chez Mastercard, nous nous engageons à surmonter les obstacles et à favoriser un écosystème où les entreprises dirigées par des femmes peuvent prospérer », affirme Selin Bahadirli, vice-présidente exécutive des services pour l’Europe de l’Est, le Moyen-Orient et l’Afrique chez Mastercard.

Au-delà de la réussite financière
La motivation de créer une entreprise va au-delà de la réussite financière, selon ladite étude. En effet, il s’agit d’atteindre un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée (32%), de poursuivre les rêves de toute une vie (27%) et de gagner en liberté et en flexibilité par rapport aux structures de carrière traditionnelles (27 %). Par ailleurs, l’accès au financement, au mentorat et aux outils numériques reste essentiel pour que leurs ambitions se traduisent par des entreprises prospères et évolutives, rappelle la même source. Il s’avère en revanche que seulement 27% des femmes interrogées dans le cadre de cette étude s’identifient actuellement comme entrepreneures. «Alors que beaucoup sont impatientes de franchir le pas, 64% n’ont pas encore concrétisé leurs aspirations, un chiffre qui s’élève à 74% chez les femmes millenials. Ces données montrent qu’il est possible d’accroître la participation des femmes à l’écosystème entrepreneurial marocain, tout en soulignant la nécessité d’un soutien ciblé, d’un accès financier et d’un développement des compétences pour les aider à passer de l’ambition à l’action », rapporte la même étude.

La moitié des femmes de la génération Z ont une activité secondaire
Les femmes de la génération Z (36%) sont les plus susceptibles de s’identifier comme entrepreneures, suivies des baby-boomers (30% pour les hommes et les femmes) et les milléniaux (28% pour les hommes et les femmes), selon la même source. Et ce n’est pas tout. Il en ressort que 50% des femmes de la génération Z ont déjà une activité secondaire, contre 43% de l’ensemble des femmes. Pour ce qui est des principales motivations qui poussent les femmes à se lancer dans une activité indépendante, il est question de gagner plus d’argent (52%), de gagner en indépendance financière (40%) et d’épargner en vue d’un objectif spécifique (30%).

Les secteurs les plus prisés
Certains secteurs attirent de plus de plus de femmes entrepreneures. Ainsi, les Marocaines sont plus susceptibles de créer des entreprises dans les secteurs numériques et orientées vers les services, les secteurs les plus populaires étant la vente en ligne (23%), l’éducation, notamment le soutien scolaire (14%), les cosmétiques (14%) et l’alimentation et boissons (14%).

Plus d’opportunités pour les femmes
Les femmes entrepreneures marocaines sont motivées, ambitieuses et résilientes, mais l’accès au financement, aux compétences commerciales et aux réseaux professionnels demeure un facteur essentiel de leur réussite à long terme. « Les femmes au Maroc sont trois fois plus susceptibles que les hommes de dire qu’elles manquent de connaissances sur la façon de créer une entreprise (14% contre 4%). Le manque d’expérience (32%), le manque de financement (32%) et le manque de ressources financières (29 %) sont d’autres obstacles majeurs pour les femmes », précise la même source. Par ailleurs, la confiance a été mise en évidence comme un problème majeur, 15% des femmes – plus du double de la proportion d’hommes (7%) – estimant qu’elles n’ont pas la confiance nécessaire pour créer une entreprise. Les femmes millenials (21%) sont les moins confiantes dans la création d’une entreprise, contre seulement 6% des hommes milléniaux. « Ce manque de confiance peut s’expliquer par diverses préoccupations des femmes chefs d’entreprise, notamment le manque de capital pour lancer une entreprise (41%) et le risque d’échec (27%) », selon la même étude. En plus, quatre femmes entrepreneures sur dix (41%) ont eu du mal à créer une entreprise durable en raison d’un manque de connaissances, contre seulement un homme sur dix (11%). Toutefois, la plus grande difficulté à laquelle les hommes et les femmes entrepreneurs ont été confrontés lors de la création de leur entreprise a été de trouver le financement (50% pour les femmes contre 61% pour les hommes). Les femmes ont également cité l’accès à l’infrastructure numérique (23%) et le manque de réseau de pairs (23%) parmi les difficultés rencontrées lors de la création de leur entreprise.
A noter que cette étude a été commandée par Mastercard et le travail sur le terrain a été réalisé par l’agence de recherche indépendante Opinium. Entre le 16 décembre 2024 et le 3 janvier 2025, une enquête quantitative en ligne a été conduite dans 41 pays d’Amérique du Nord, d’Amérique latine, d’Asie-Pacifique, d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique. L’enquête a été menée auprès de 42.500 personnes issues de la population générale, dont 4.500 dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) et 500 au Maroc. Elle a également concerné 4.300 entrepreneurs et fondateurs, avec 800 dans la région EMEA et 50 au Maroc.

C’est le titre de la boite
Le financement principal obstacle
Soutien. « Pour surmonter ces obstacles, les femmes marocaines ont identifié des domaines de soutien clés qui augmenteraient leur confiance et leur capacité à lancer et à développer des entreprises prospères, notamment plus d’options de financement disponibles (38%) pour réduire les obstacles financiers et une meilleure formation en compétences commerciales (34%) pour renforcer l’expertise », indique l’étude de Mastercard. En effet, il s’agit aussi d’apporter plus de soutien aux idées des femmes sur le lieu de travail (32%) pour favoriser la confiance et l’innovation et offrir une meilleure formation à la technologie (25%) pour améliorer les compétences en matière de commerce numérique. «Les femmes chefs d’entreprise accordent également une plus grande importance aux conseils financiers d’experts, 41% d’entre elles considérant que l’aide à la gestion des paiements est cruciale pour la croissance de leur entreprise, contre seulement 18% des hommes », souligne la même source.