En marge de la domiciliation de la troupe Orchid au Centre culturel de Beni Mellal avec le soutien du ministère de la jeunesse, de la culture et de la communication et du conseil régional de Beni Mellal-Khénifra nous sommes partis à la rencontre de l’acteur qui nous livre ses réflexions sur le théâtre, le cinéma et la télévision, ainsi que des conseils aux artistes en herbe.

ALM : Quel est le secret de votre réussite au théâtre, au cinéma et à la télévision ?
Adil Abatourab : C’est grâce d’abord à Dieu et au travail acharné et à la diligence. Il est obligatoire d’être assidu et persévérant dans son travail pour l’améliorer et le perfectionner. En outre, on doit toujours accepter d’apprendre grâce aux recherches et surtout à l’amour de son travail qu’il faut aimer sans oublier d’être ambitieux pour aller de l’avant. L’étalage excessif de ses connaissances et de ses expériences est une mauvaise qualité qui jugule la réalisation de nos attentes, c’est un genre d’ostentation. Ainsi, il faut être modeste et travailleur et respecter le public. La modestie est une bonne qualité qui nous ouvre de grands horizons artistiques. Mais quand on est un fanfaron, nos productions perdent de leur vraie valeur et le public les boude.

Que pensez-vous des programmes de la télévision marocaine surtout pendant le mois du Ramadan ?
En général, le public marocain aime regarder la télévision pendant le Ramadan surtout après le jeûne. Mais nous aimerions que la même affluence pendant le mois sacré reste toute l’année car le Maroc a grand besoin d’une industrie dramatique diversifiée parce qu’elle reflète notre patrimoine culturel et notre identité marocaine. Il faut que notre production artistique soit riche et diversifiée parce que c’est la quantité qui perfectionne la qualité.

Qu’aimez-vous le plus le théâtre, le cinéma ou la télévision ?
Pour moi, il n’y a aucune différence entre ces trois composantes. Mais en général, on doit d’abord passer par le théâtre puis la télé et le cinéma. L’art est un monde sans limites et c’est un paradis qui vous livre ses secrets au fur et à mesure que vous conjuguez des efforts inlassables pour aller de l’avant, c’est une consécration artistique.

Quels conseils donneriez-vous aux artistes en herbe ?
Les études sont la pierre angulaire de toute réussite sans omettre le domaine académique. Etre ambitieux et poursuivre les recherches perfectionnent le parcours de l’artiste qui est assoiffé de réussite artistique. Sans recherches, on devient stérile et notre production artistique s’amenuise au fil du temps. La dualité étude-côté académique participe au renforcement de nos compétences et nous ouvre des horizons d’innovation.

Comment peut-on devenir célèbre artistiquement ?
La célébrité ne doit jamais être la vérité qu’on tente d’atteindre. D’abord, il n’existe pas de vraie célébrité, ce n’est qu’une situation passagère, un mirage en plein désert. La vraie renommée c’est la modestie et l’ambition. D’après Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort, «l’estime vaut mieux que la célébrité, la considération vaut mieux que la renommée».

Vous avez encadré, aujourd’hui, au Centre culturel à Beni Mellal un atelier autour de la réalisation théâtrale. Pourquoi ?
Pour ce qui est de la mise en scène par exemple, «mettre en scène c’est faire voir ce que, sans vous, peut-être on ne verrait pas» pour reprendre la citation de Jean Vilar. D’ailleurs, le monde entier est un théâtre et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Ainsi, l’objectif de mon encadrement est d’apprendre aux participants la mise en scène, les techniques du théâtre et comment devenir un excellent artiste. Je voudrais bien que tous les participants apprennent et tirent profit de mes modestes expériences dans le domaine artistique, ce sera un grand honneur pour moi.