Cet investisseur agricole a été sollicité par une femme, qui s’est présentée à lui comme divorcée ayant des enfants à charge, pour l’aider. Il ne s’agissait en fait que d’une ruse pour le faire tomber dans ses filets et le déplumer avec ses complices.

Nous sommes à Sefrou qui se situe à vingt-huit kilomètres au sud-ouest de la ville de Fès. Ce père de famille, investisseur agricole, emprunte le chemin le menant chez lui. Une femme lui coupe le chemin. Il ne l’a jamais vue. Que veut-elle de lui ? Tout en sanglotant, elle se présente à lui comme une femme qui a été répudiée, ayant des enfants à nourrir. Livrée à elle-même, leur père les a abandonnés, ne leur donnant même pas leur pension alimentaire, raconte-t-elle les larmes aux yeux. L’homme lui donne quelques sous, mais elle s’abstient de les prendre et avant que l’investisseur agricole lui demande pourquoi, elle le sollicite de l’accompagner pour voir de ses propres yeux sa situation matérielle et les conditions où vivent ses enfants. Il essaye de lui demander juste ce dont elle a besoin pour le lui envoyer par le biais l’un de ses employés à l’adresse qu’elle doit lui donner.

Mais en vain. Elle insiste pour qu’il l’accompagne. De bonne foi il la suit. Mais en y arrivant et accédant au domicile il ne voit aucun enfant. Alors qu’il s’attend à des explications, un homme et une femme font irruption. Qui sont-ils ? L’investisseur n’en a aucune idée. L’homme lui demande sur un ton menaçant ce qu’il fait chez lui. L’investisseur ne comprend rien. Il se contente d’écarquiller les yeux. Son interlocuteur hausse le ton et lui demande encore une fois pourquoi il se trouve chez lui et en compagnie de son épouse.

L’investisseur essaye de lui expliquer la raison. Mais l’homme et la femme ne voulaient rien entendre. Tous les trois, l’homme et les deux femmes dont celle qui lui a demandé de l’aider, le séquestrent à l’intérieur du domicile. L’homme le photographie se tenant à côté de la femme. Après quoi, il note le numéro de son téléphone portable et le relâche enfin. Mais, l’histoire est loin de se terminer.

Car, le soi-disant époux lui téléphone pour lui dire qu’il a besoin d’une somme de 15 mille dirhams afin d’entamer la procédure de divorce. Sinon, il va publier ses photos sur les réseaux sociaux. Craignant le scandale, l’investisseur obtempère. Mais loin d’être rassasié, le maître-chanteur réitérait sa demande, jusqu’à ce que la somme ait atteint 50 mille dirhams. Se rendant compte que ce chantage ne prendra pas fin, l’investisseur finit par porter plainte. La machine judiciaire a été mise en branle. La femme qui a tendu la souricière à l’investisseur a été arrêtée et ensuite son complice, alors que la deuxième femme est recherchée à l’échelle nationale.
A la mi-février, les deux suspects ont été traduits devant le procureur du Roi près le tribunal de première instance à Sefrou qui les a maintenus en détention préventive.