Le ministère de la santé en partenariat avec l’Unicef va procéder à révision de la prise en charge médico-légale des enfants victimes des violence sexuelle y compris les enfants en situation de migration. Les détails.
Le ministère de la santé et de la protection sociale, en collaboration avec l’Unicef, a lancé un appel à consultation pour la révision des protocoles nationaux de prise en charge médico-légale des enfants victimes de violence sexuelle. L’objectif étant de renforcer la qualité de la gestion des cas des violences sexuelles à l’égard des enfants y compris les enfants en situation de migration , en alignement avec les exigences de la mise en application du protocole territorial de prise en charge des enfants vulnérables signé en mai 2024. A travers cet appel à consultation, il s’agira d’établir un guide pratique spécifique de la prise en charge médico-légale de la violence sexuelle destiné aux professionnels de la santé ainsi qu’un guide dédié à l’expertise médicale des demandes de mariages de mineurs en vertu de l’article 20 du code de la famille. Il est important de signaler que la violence sexuelle à l’égard des enfants et des adolescent(e)s constitue un problème mondial de santé publique ainsi qu’une violation des droits humains fondamentaux, notamment le droit à la vie, à l’intégrité physique, à la protection contre toute forme de violence et le droit à la santé. À l’échelle mondiale, on estime qu’un milliard d’enfants âgés de deux à dix-huit ans ont été exposés à différentes formes de violence, qu’elle soit physique, sexuelle, émotionnelle ou liée à la négligence. Les filles sont particulièrement touchées par la violence sexuelle : environ 120 millions d’entre elles ont subi des rapports sexuels forcés ou d’autres actes sexuels contraints avant l’âge de 20 ans. Au Maroc, le ministère de la santé et l’Unicef font remarquer que les données disponibles ne reflètent pas pleinement l’ampleur de la violence sexuelle contre les enfants, car elles ne couvrent que les cas signalés et ne représentent pas la complexité du phénomène. Toutefois, les statistiques montrent que la violence sexuelle est l’une des formes les plus courantes de violence contre les enfants. De plus, les mariages d’enfants, qui constituent une forme de violence basée sur le genre et sont souvent associés à la violence sexuelle, demeurent encore fréquents au Maroc, malgré une tendance à la baisse ces dernières années. Notons que le Maroc a mis en place, au cours des dernières années, un éventail de mesures pour renforcer la protection des enfants et à faciliter leur accès à une prise en charge codifiée et de qualité. Cela inclut la création, au niveau territorial, de dispositifs intégrés de protection des enfants (DTIPE), qui viennent renforcer le système de protection de l’enfance. Le ministère de la santé et de la protection sociale a aussi institutionnalisé, en 2017, le Programme national de la santé pour la prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence. Ce programme a également instauré les Unités intégrées de prise en charge des femmes et enfants victimes de violence, qui ont pour mission d’assurer une prise en charge intégrée, globale et multidisciplinaire, tant médicale que psychologique, y compris pour les violences sexuelles. Les deux parties notent que la prise en charge des cas de violence, notamment des violences sexuelles, est complexe et nécessite une compréhension approfondie de la problématique ainsi qu’une démarche rigoureuse. Les enjeux médico-légaux peuvent être importants, ce qui impose le respect d’une certaine procédure, incluant l’examen clinique, les prélèvements à visée médico-légale et médicale, ainsi que la rédaction du rapport. Tout cela doit se faire tout en préservant la qualité de l’accueil, de l’écoute et de la prise en charge médicale de la victime. À cet effet, le ministère de la santé , en collaboration avec l’Unicef, a élaboré en 2018 un guide de référence des normes et standards spécifiques à la prise en charge des enfants victimes de violence. Ce guide expose le cadre et les orientations appropriées en matière de guidance et de gestion clinique des violences, y compris la prise en charge médico-légale.