De nouveaux cas de lèpre apparaissent chaque année au Maroc. Les derniers chiffres de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies font état de 14 nouveaux cas détectés. La prévalence est de 0,06 pour 100.000 habitants.

La lèpre sévit toujours au Maroc. Chaque année, de nouveaux cas apparaissent. Les chiffres de la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies qui figurent dans le bulletin 2022 d’épidémiologie et de santé publique récemment publiés sur le site du ministère de la santé et de la protection sociale font état de 14 nouveaux cas en 2022. Sur ces 14 nouveaux cas notifiés figurent 13 cas sous forme multibacillaire et 1 cas sous forme paucibacillaire. La prévalence est de 0,06 pour 100.000 habitants. Le pourcentage de contacts surveillés est de 56% pour un objectif de 90%. Les 5 régions endémiques sont : Casablanca-Settat (3 nouveaux cas), Rabat-Salé-Kénitra (5 cas), Fès-Meknès (4 cas), Tanger-Tétouan –Al Hoceima (1 cas) et Souss Massa (1 cas). Les hommes restent plus touchés par cette maladie infectieuse chronique. Le sexe ratio H/F est de 2,5. Il est à noter que 2 cas d’invalidité grade ont été notifiés et de 2 cas de grade 1. Le ministère de la santé souhaite éliminer cette maladie à l’horizon 2030 à travers le programme national de lutte contre la lèpre qui, rappelons-le, a été mis en place en 1981. Ce programme vise à assurer le diagnostic précoce de la lèpre chez les malades nouvellement dépistés ; améliorer le suivi continu des malades en traitement ; réduire le taux de détection des nouveaux cas. Il est aussi question d’assurer un suivi actif annuel des contacts des malades atteints de lèpre durant au moins 10 ans; maintenir la couverture en PCT des malades en traitement à 100%. Il faut savoir que la lèpre est une maladie infectieuse chronique causée par une bactérie appelée «Mycobacterium leprae». Cette maladie touche principalement la peau et les nerfs périphériques provoquant des lésions qui progressent lentement et qui peuvent devenir permanentes. La lèpre peut aussi toucher les yeux et les membres durant sa progression, ce qui en fait une maladie invalidante avec des répercussions lourdes sur l’état de santé général. La lèpre se manifeste par des lésions sur la peau qui peuvent avoir un aspect dépigmenté ou rougeâtre, l’éruption cutanée peut toucher une seule ou plusieurs zones de l’organisme et s’accompagner d’une faiblesse musculaire et d’une insensibilité si les nerfs périphériques sont touchés. L’évolution de la maladie peut provoquer des lésions oculaires ainsi que des lésions au niveau d’autres organes. Le bacille de la lèpre, après avoir infecté le corps humain, se multiplie très lentement. Cela se traduit par un long délai entre le moment de l’infection et l’apparition des premiers symptômes. Une période d’incubation moyenne de 5 ans est observée. Selon l’OMS, la maladie se transmet par des gouttelettes provenant du nez et de la bouche. Il faut être en contact étroit et prolongé, pendant plusieurs mois, avec une personne atteinte de la lèpre et non traitée pour contracter la maladie. La lèpre est une maladie curable. Le schéma thérapeutique actuellement recommandé est une polychimiothérapie qui comprend trois médicaments: la dapsone, la rifampicine et la clofazimine. La durée du traitement est de six mois pour les cas paucibacillaires et de 12 mois pour les cas de multibacillaires.