L’Agence nationale des eaux et forêts a organisé mercredi 12 février à Rabat une rencontre sur la protection des zones humides. Mehdia devient la deuxième ville marocaine labellisée Ramsar «Ville des Zones Humides» après Ifrane en 2022.

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale des zones humides, l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), en partenariat avec le Fonds mondial pour la nature (WWF), a organisé une série d’activités d’information et de sensibilisation sous le thème «Protéger les zones humides pour notre avenir commun». Lors de la cérémonie d’ouverture, Abderrahim Houmy, directeur général de l’ANEF, a souligné l’importance vitale des zones humides pour le bien-être de l’humanité. «Les zones humides comptent parmi les écosystèmes les plus riches et productifs de la planète. Elles n’abritent pas moins de 40% des espèces animales et végétales connues et procurent d’innombrables services écologiques à l’humanité», a déclaré le DG de l’ANEF. Cela dit, elles sont parmi les écosystèmes les plus menacés. En effet, des études montrent qu’elles disparaissent à un rythme trois fois plus rapide que les forêts, avec une perte de 35 % de leur superficie mondiale en seulement 50 ans. Cette dégradation s’explique par plusieurs facteurs, à savoir la surexploitation des ressources, le drainage, l’urbanisation, la pollution et le changement climatique. Dans son exposé, M. Houmy a souligné que depuis son adhésion à la Convention de Ramsar en 1980, le Maroc a adopté une démarche proactive conciliant développement économique et préservation de la biodiversité. «La Stratégie Forêts du Maroc 2020-2030 incarne cet engagement en intégrant des solutions adaptées pour préserver les zones humides, renforcer la résilience des populations locales et réconcilier les citoyens avec leur patrimoine naturel» a-t-il déclaré. Actuellement, 38 sites marocains sont inscrits sur la liste des zones humides d’importance internationale. Lors de cette rencontre, le DG de l’ANEF a mis en exergue les actions qui ont été mises en œuvre, à savoir la conservation et la restauration écologique des écosystèmes naturels; l’adaptation des plans de gestion selon les contextes locaux ; la mise en œuvre de plans de sauvegarde pour la faune menacée et leurs habitats; l’aménagement des parcs nationaux et le développement d’un réseau représentatif d’aires protégées. M. Houmy a également annoncé une reconnaissance majeure : la ville de Mehdia a obtenu récemment le label international «Ville des Zones Humides», acté lors de la réunion du comité permanent de la Convention de Ramsar tenue à Gland en janvier 2025. Cette déclaration officielle sera proclamée en juillet 2025 lors de la COP15 à Victoria Falls, au Zimbabwe, faisant de Mehdia la deuxième ville marocaine à rejoindre ce réseau après Ifrane en 2022. Dans le cadre de cette journée, plusieurs conventions de partenariat ont été signées, notamment avec le Fonds mondial pour la nature (WWF), pour renforcer la collaboration en matière de conservation de la nature, y compris les zones humides, et mobiliser les efforts pour la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité au niveau national. Une convention a également été signée avec la Fédération marocaine de la pêche écologique pour soutenir la conservation et la valorisation durable des zones humides à travers la pêche de loisir. Enfin, il est à noter qu’une convention a été signée avec la SPANA (Société de protection des animaux et de la nature) et la Coopérative Chabab Sidi Boughaba pour la restauration écologique du lac de Sidi Boughaba, ainsi que l’implication des acteurs locaux dans la surveillance, le suivi écologique et le développement de l’écotourisme. Le Cadre mondial pour la biodiversité offre à la fois des défis et des opportunités pour mobiliser davantage de ressources et établir des synergies entre tous les acteurs.