Plaider en faveur d’un investissement fort et responsable pour la sécurité routière, tel a été le leitmotiv des responsables des Banques multilatérales de développement (BMD) réunuis à Marrakech à l’occasion de la quatrième Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière.
L’objectif de réduire drastiquement de moitié le nombre de morts et de blessés sur la route d’ici à 2030 est intrinséquement lié aux investissements à grande échelle dans la sécurité routière. C’est ce qui ressort d’une réunion du groupe de travail des Banques multilatérales de développement sur la sécurité routière, qui s’est tenue mardi à Marrakech, à l’occasion de la quatrième Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière.
Les discussions ont mis en évidence le besoin urgent d’investissements afin d’obtenir des effets significatifs et mesurables à long terme, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Afin de combler le déficit de financement et de faire progresser les initiatives en faveur de la sécurité routière dans le monde entier, les Banques multilatérales de développement ont appelé à une collaboration renforcée entre les gouvernements nationaux, les partenaires du secteur privé et la communauté internationale des bailleurs de fonds. Le recours à des prêts basés sur les résultats et à l’appui de réformes, ainsi que le développement des obligations et prêts durables sont des outils essentiels pour débloquer de nouveaux financements et faire en sorte que les politiques et projets de sécurité routière produisent des bienfaits tangibles pour tous les usagers de la route. Ces mécanismes s’inscrivent dans le droit fil des efforts déployés à l’échelle mondiale pour atteindre l’objectif des Nations Unies visant à réduire de moitié le nombre de décès dus aux accidents de la route d’ici à 2030. Pour rappel, entre 2018 et 2024, les Banques multilatérales de développement ont travaillé en étroite collaboration avec les gouvernements pour mobiliser plus de 6 milliards de dollars de financements destinés à la sécurité routière dans les pays à revenu faible et intermédiaire, avec à la clé une réduction significative du nombre de tués et de blessés. Ces investissements ont permis d’améliorer l’infrastructure routière, de réduire les risques d’accidents et de déployer des technologies innovantes, souligne la Banque mondiale.
Toutefois, comme le note un rapport récent intitulé Financing Road Safety: Catalyzing the Sustainable Finance Market to Bridge the Gap, les mécanismes de financement traditionnels s’avèrent insuffisants pour répondre aux défis posés par la crise mondiale de la sécurité routière. Fruit de la collaboration de plusieurs institutions mondiales, ce rapport met en avant les instruments nouveaux et émergents qui pourraient permettre de mobiliser des capitaux privés pour financer des améliorations essentielles en matière de sécurité routière. Compte tenu de la demande croissante d’investissements dans les réseaux routiers et les transports urbains, les Banques multilatérales de développement envisagent une hausse de leurs financements dans le domaine de la sécurité routière à hauteur de 10 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Le renforcement de la sécurité routière passe cependant par un engagement commun, les gouvernements nationaux assurant un rôle central en ce qu’il leur revient de prioriser ces investissements dans le cadre de leurs politiques de transport, d’application de la loi et de santé.
Entre 2018 et 2023, les projets soutenus par le Fonds mondial pour la sécurité routière (GRSF) ont permis à 65 millions de personnes d’accéder à des routes plus sûres, sauvant ainsi des milliers de vies.