Les dépenses ordinaires devraient s’établir à 353,9 milliards de dirhams en 2025, soit 21,5% du PIB.
Budget : Le projet de loi de Finances 2025 prévoit une réduction du déficit budgétaire. Les anticipations tablent également sur une accélération de la croissance économique. Les détails
Le nouveau cadre budgétaire s’inscrit dans la poursuite des efforts de réduction du déficit budgétaire et ce à des niveaux soutenables. Ainsi, des mesures visant l’optimisation des dépenses et leur programmation sont prévues dans le cadre du projet de loi de Finances 2025 et ce selon les priorités et le renforcement des ressources de l’État. Les prévisions formulées dans le rapport économique et financier accompagnant le projet de loi de Finances anticipent un allégement du déficit budgétaire. Il devrait ainsi se situer autour de 3,5% en 2025 contre 4 % en 2024. S’agissant des recettes de l’État, le projet de loi de Finances 2025 prévoit des recettes ordinaires nettes de l’ordre de 395,1 milliards de dirhams en 2025. Cette prévision ne tient pas compte de la part de la taxe sur la valeur ajoutée versée aux collectivités territoriales. Les recettes fiscales devraient se situer autour de 19,5% du PIB, soit 320,1 milliards de dirhams en 2025. Les impôts directs devront atteindre les 139,3 milliards de dirhams en 2025 représentant 8,5 % du PIB et 43,5 % du total des recettes fiscales.
« Les impôts directs incluent, principalement, les recettes de l’IS, qui sont estimées à 73 milliards de dirhams représentant 4,4 % du PIB en 2025 et celles de l’IR qui sont estimées à 60,9 milliards de dirhams en 2025, soit 3,7 % du PIB », peut-on lire du rapport économique et financier. Pour ce qui est des impôts indirects, les prévisions tablent sur des recettes de 137,8 milliards de dirhams en 2025 dont 100,9 milliards de dirhams proviendraient de la TVA. La TVA intérieure devrait atteindre 36,8 milliards de dirhams en 2025, soit 2,2 % du PIB. De leur côté, les recettes de la TVA à l’importation s’établiraient à 64 milliards de dirhams, soit 3,9 % du PIB. En ce qui concerne les recettes non fiscales, elles devraient atteindre au titre du projet de loi de Finances 2025 les 71,6 milliards de dirhams. Elles représenteraient 18,1% du total des recettes ordinaires.
On relève dans ce sens des recettes de 22,6 milliards de dirhams en provenance des Établissements et entreprises publics, 35 milliards de dirhams de recettes des mécanismes de financements innovants et 6 milliards de dirhams des cessions de participations de l’État qui devraient se situer à 6 milliards de dirhams. Du côté des dépenses de l’État, elles devraient atteindre une enveloppe de 453,3 milliards de dirhams au titre de l’année 2025, soit 27,6 % du PIB. « La hausse prévue de ces dépenses est corollaire à la poursuite de la mise en œuvre des grands chantiers entamés (protection sociale, réformes des secteurs de l’éducation et de la santé, aide directe au logement), des engagements de l’État issus du dialogue social et à la réalisation des engagements du programme gouvernemental et ce, en application des Hautes Orientations Royales et en ligne avec les recommandations du Nouveau modèle de développement », apprend-on dans ce sens. Selon les prévisions, les dépenses ordinaires devraient s’établir à 353,9 milliards de dirhams en 2025, soit 21,5% du PIB. Les dépenses en biens et services devraient se situer à près de 294,2 milliards de dirhams représentant 17,9 % du PIB. En parallèle, la masse salariale s’inscrirait en hausse de 0,5 points du PIB par rapport aux prévisions de la loi de Finances 2025. Elle grimperait de 10,5 à 11% pour s’établir à 180,3 milliards de dirhams en 2025.
Une évolution qui tiendrait compte du coût des postes budgétaires à créer, des changements d’échelle, des promotions de grade et des dernières dispositions du dialogue social. Les dépenses au titre des autres biens et services se situeraient pour leur part autour de 113,9 milliards de dirhams en 2025. Une évolution portée par l’augmentation des subventions et transferts en relation avec le renforcement des capacités financières des secteurs sociaux, à savoir les secteurs de l’éducation et de la santé et la mise en œuvre des réformes en cours, notamment celle de la protection sociale. En 2025, la charge des intérêts de la dette se situerait à près de 42,6 milliards de dirhams, soit 2,6 % du PIB. « La hausse de cette charge résulterait d’une augmentation de la charge des intérêts de la dette intérieure de 17 % et de la hausse des intérêts de la dette extérieure de 7,8 % », lit-on dudit rapport. Quant à la charge de la compensation, elle serait de 17,1 milliards de dirhams, soit 1 % du PIB.
Le projet de loi de Finances 2025 prévoit, également, des émissions de 105,4 milliards de dirhams, en augmentation de 5% par rapport aux prévisions de la loi de Finances 2024 représentant ainsi l’équivalent de 6,4 % du PIB en 2025.
L’évolution des dépenses d’investissement tient compte du maintien de l’effort d’investissement public visant l’accélération de certains projets structurants, notamment dans le cadre du programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation et, par la poursuite, des grands chantiers d’infrastructures et de l’effort d’accompagnement des stratégies sectorielles. A cet égard, le déficit budgétaire serait de 58,2 milliards de dirhams, en baisse de 0,5 point du PIB, par rapport aux prévisions de la loi de Finances 2024, pour se situer à 3,5 % du PIB en 2025.