La tutelle ambitionne de faire de la campagne 2024-2025 une campagne sucrière normale et atteindre 45.000 hectares de superficie.

Agriculture : Le coup d’envoi officiel de la campagne agricole 2024-2025 a été donné samedi par Ahmed El Bouari, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Une occasion pour dévoiler l’arsenal de mesures qui seront prises pour relancer les filières de production agricole au niveau national.

Renforcer et consolider la relance des filières de production agricole, telle est l’orientation phare prise pour réussir la nouvelle campagne 2024-2025. Le coup d’envoi de la saison a été donné, samedi, dans la plaine du Saiss au niveau de la région de Fès-Meknès par Ahmed El Bouari, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, en présence de l’ensemble des représentants des instances clés de l’écosystème agricole. Citons dans ce sens la Fédération des Chambres d’agriculture, les Chambres régionales d’agriculture, la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader), les Fédérations interprofessionnelles des filières de production, le Crédit Agricole du Maroc, la Mutuelle agricole marocaine d’assurances (MAMDA), ainsi que les coopératives et les associations agricoles. Des mesures spécifiques sont prises pour chaque filière, en l’occurrence les céréales et légumineuses, la filière sucrière, la filière maraîchère et les filières animales. Pour créer les conditions d’un déroulement normal de la campagne 2024/2025 et en vue d’aider les agriculteurs à financer leurs activités, le Groupe Crédit Agricole du Maroc a prévu une enveloppe financière de 12 milliards de dirhams au titre de cette campagne.

5 millions d’hectares de céréales et légumineuses à atteindre

S’agissant de la filière des céréales et légumineuses, l’ambition est d’atteindre les 5 millions d’hectares au titre de la campagne 2024-2025. « Pour les semences, un dispositif d’environ 1,26 million de quintaux de semences certifiées des céréales d’automne (dont 1,16 Mqx par la Sonacos) sera mobilisé à des prix de vente incitatifs et inférieurs de 3 à 5 % par rapport à la campagne agricole 2023/2024 », apprend-on de la tutelle. Pour cette campagne, le soutien aux semences a été étendu pour intégrer de nouvelles espèces de céréales, fourrages et légumineuses alimentaires, en l’occurrence le triticale, l’avoine, la vesce, les pois fourragers, la fève/la féverole, les lentilles et le pois-chiche. La finalité étant d’encourager les cultures fourragères et les légumineuses et d’inciter les agriculteurs à pratiquer la rotation des cultures. Se référant au département de l’agriculture, le prix de vente subventionné maxima des semences céréalières (catégorie R2) est de 380 dh/quintal pour le blé tendre, 600 dh/ quintal pour le blé dur, 380 dh/quintal pour l’orge, 610 dh/quintal pour l’avoine, 510 dh/quintal pour le tricticale, 800 dh/quintal pour la fève/la féverole, 1.150 dh/quintal pour les lentilles et pois-chiche et 615 dh/quintal pour les pois fourragers et autres. Il sera également procédé à la poursuite du programme national d’irrigation de complément des céréales. Le but étant de contribuer à la sécurisation et à la stabilisation des céréales avec l’objectif d’atteindre à terme 1 million d’hectares à l’horizon 2030. « Le programme national de semis direct au titre de la campagne agricole 2024/2025 portera sur une superficie de 260.000 hectares, dans l’objectif d’atteindre 1 million d’hectares à l’horizon 2030 », relève-t-on du ministère de tutelle. Et d’ajouter qu’ « il est prévu la distribution de 200 semoirs de semis direct au profit des coopératives agricoles et le renforcement de la sensibilisation et l’accompagnement des agriculteurs pour adopter cette technique ». Par ailleurs, l’assurance agricole multirisque climatique pour les céréales, les légumineuses et les cultures oléagineuses devrait couvrir une superficie d’environ 1million d’hectares. La tutelle poursuivra également le programme d’assurance multirisques pour les arbres fruitiers. Ce dernier devrait permettre d’assurer près de 50.000 hectares. Pour les engrais, le marché sera approvisionné à hauteur de 650.000 tonnes d’engrais phosphatés et 200.000 tonnes d’engrais azotés, aux mêmes niveaux de prix que la campagne précédente. « Les prix de vente des engrais azotés aux agriculteurs seront de 240 dh/quintal pour l’Ammonitrate 33% et de 330 dh/quintal pour l’Urée 46% et 150 dh/quintal pour le Sulfate d’ammonium 21%», précise le département de l’agriculture dans son communiqué.

 

Des ambitions prometteuses pour la filière sucrière et maraîchère

En ce qui concerne la filière sucrière, la tutelle ambitionne de faire de la campagne 2024-2025 une campagne sucrière normale et atteindre 45.000 hectares de superficie. Dans ce sens, la tutelle poursuivra l’accompagnement des producteurs. Ceci passe par l’amélioration de la situation hydrique de certains périmètres betteraviers. Il est également décidé de reconduire l’augmentation des prix au producteur de 80 DH/T pour la betterave à sucre et de 70 DH/T pour la canne à sucre. Quand à la filière maraîchère, la tutelle s’engage à réaliser le programme d’assolement et d’assurer l’approvisionnement du marché. On note dans ce sens le maintien du soutien à l’acquisition des semences et des plants de tomate ronde, d’oignon et des semences de pomme de terre en vue de réduire le coût de production, d’améliorer la production et de garantir l’approvisionnement du marché national en ces produits, en qualité et quantité suffisantes.

La consolidation des filières animales en priorité

Parmi les engagements pris dans le cadre de l’actuelle campagne agricole, on cite la consolidation des filières animales et poursuite du programme de sauvegarde du cheptel. Ainsi, pour la filière lait, il est question de consolider l’opération de distribution de l’aliment composé destiné aux vaches laitières à des prix subventionnés ainsi que de maintenir l’interdiction de l’abattage de certaines femelles reproductrices de races bovines laitières. L’État apportera également son appui financier pour l’acquisition des génisses reproductrices de races pures d’origine importée et des génisses produites localement. A cela s’ajoutent également l’extension du soutien aux velles destinées à la reproduction ainsi que la mise en œuvre des conventions spécifiques pour l’appui au développement de la filière lait dans le cadre du contrat programme 2021-2030, notamment l’opérationnalisation des UREL par la profession laitière. S’agissant de la filière viandes rouges, les droits d’importation appliqués aux bovins destinés à l’engraissement seront suspendus dans la limite de 120.000 têtes au 31 décembre 2024. Cette mesure sera reconduite pour 2025. Il est également prévu d’accompagner les éleveurs dans le cadre du programme d’abreuvement du bétail par la création et l’équipement de points d’eau, l’acquisition de citernes et de camions-citernes et de prendre en charge leurs coûts d’exploitation et d’entretien dans les régions concernées. On relève également la poursuite du programme d’atténuation des effets du déficit hydrique pour la sauvegarde du cheptel. Il est prévu, à cet égard, de poursuivre la mise en œuvre du programme visant à atténuer les effets du déficit hydrique, notamment les composantes de sauvegarde du cheptel et en particulier la distribution de l’orge subventionnée à guichet ouvert (5,2 millions de quintaux en cours de distribution actuellement), la mise à la disposition des éleveurs des d’aliments composés (2 millions quintaux en cours de distribution actuellement), l’abreuvement du cheptel à travers la création et l’équipement des points d’eau, l’acquisition des citernes et camion-citernes ainsi que la prise en charge des frais de fonctionnement et d’entretien de ces camions.