L’arrêté des comptes nationaux des secteurs institutionnels laisse apparaître à fin 2023 un net redressement de l’économie nationale.
Comptes nationaux : En 2023, le produit intérieur brut en valeur s’est redressé de 10% . Le secteur des sociétés financières et non financières y contribue à hauteur de 45,1% au moment où la contribution des administrations publiques ressort à 15,2% au lieu de 16,3% en 2023.
Près de la moitié de la richesse nationale créée en 2023 a été portée par les société financières et non financières. C’est ce que l’ont peut relever de la note d’information du Haut-Commissariat au Plan (HCP) relative aux comptes nationaux des secteurs institutionnels. L’arrêté des comptes nationaux des secteurs institutionnels laisse apparaître à fin 2023 un net redressement de l’économie nationale. Le produit intérieur brut en valeur s’est redressé de 10% comparé à l’exercice précédent pour s’établir autour de 1463,3. Le secteur des sociétés financières et non financières y contribue à hauteur de 45,1% au moment où la contribution des administrations publiques ressort à 15,2% au lieu de 16,3% l’année dernière. Pour ce qui est de la participation des ménages et ISBLSM, elle s’est située, selon le HCP, à 29,6% du PIB au lieu de 28,6% une année auparavant. De même, les impôts nets de subventions sur la production et les importations ont enregistré un gain de 0,5 point par rapport à 2022 pour atteindre 10,1% du PIB.
Dans le même sillage, le revenu national brut disponible (RNBD) s’est affermi sur ladite période de 9,7% se situant ainsi à 1.575,6 milliards de dirhams. «Cette évolution est due à la hausse de 10,5% du revenu brut des sociétés financières et non financières, de 9,7% pour les ménages et ISBLSM et de 8,9% pour les administrations publiques» commente le HCP dans ce sens. Selon la même source, les contributions des secteurs institutionnels au RNBD se sont situées à 64,3% pour les ménages et les ISBLSM, à 19,6% pour les administrations publiques et à 16,1% pour les sociétés (dont 2% pour les sociétés financières).
Le pouvoir d’achat des ménages en amélioration
Dans le détail, le revenu disponible brut des ménages a atteint à fin 2023 les 996 milliards de dirhams. Il s’est ainsi amélioré de 9,6% contre une progression de 4,6% en 2022. Le HCP relève dans ce sens une contribution de 45% de la rémunération des salariés en progression de 5%. Par ailleurs, le revenu mixte, incluant l’excédent brut du service de logement, a représenté 40 % du revenu disponible brut des ménages marquant une hausse de 14 %. De même, les revenus de la propriété nets ont enregistré une forte progression de 26 %. « Ces revenus ajoutés aux prestations sociales et autres transferts nets ont contribué de 31,9 % au revenu disponible brut des ménages», explique le HCP. Et de préciser : «Toutefois, les impôts sur le revenu et le patrimoine, constitués principalement des impôts sur les salaires et les cotisations sociales, ont contribué négativement de 16,9% à la formation du revenu disponible des ménages». Se référant aux données fournies par le HCP, la dépense de consommation finale des ménages a absorbé 88,9% du revenu disponible brut des ménages. On relève dans ce sens un taux d’épargne des ménages de 11,4%. De leur côté, les transferts sociaux en nature ont évolué de 4,1% contre 5,7% en 2022. Tenant compte de ces évolutions, la consommation finale effective des ménages a atteint, selon le HCP, les 1.008,3 milliards de dirhams contre 934,3 milliards de dirhams une année auparavant. Il est à noter que le revenu disponible des ménages par habitant ressort à 26.903 dirhams en 2023 contre 24.791 dirhams une année plus tôt, soit une progression de 8,5%. Suite à l’évolution de 6,1% de l’indice général des prix à la consommation atteint en 2023, le pouvoir d’achat des ménages s’est amélioré de 2,4 points après une baisse de 3 points enregistrée en 2022.
Une épargne nationale de plus de 412 milliards de dirhams
L’arrêté des comptes nationaux laisse apparaître également une hausse de 16% de l’épargne nationale en 2023. Cette dernière s’est établie à 412,7 milliards de dirhams. On relève dans ce sens une contribution de 60,6% des sociétés financières et non financières, de 28,9% des ménages et les ISBLSM et de 10,6% des administrations publiques. On constate également une hausse de 4,8% de la formation brut du capital fixe laquelle s’est chiffrée à 371,9 milliards de dirhams. «Ceci est dû à une forte reprise des investissements des administrations publiques à la hausse de 24,4% et d’une évolution de 8,4% de la FBCF du secteur des ménages et ISBLSM. Tandis que la formation brut du capital des sociétés a connu un fléchissement de 1,5% », peut-on lire du HCP qui relève une contribution de 55,1% des sociétés financières et non financières, de 28,5% des ménages ISBLS% et de 16,4% des administrations publiques. Se référant au HCP, le besoin de financement de la nation a été de 9 milliards de dirhams en 2023. Il a représenté 0,6% du PIB au lieu de 3,6% une année auparavant. « Cette nette amélioration résulte principalement du passage du secteur des sociétés non financières d’un besoin de financement de 8,2 milliards de dirhams à une capacité de financement d’environ 13,7 milliards de dirhams», explique le HCP. Et d’ajouter que «les ménages, y compris ISBLSM, ont vu leur capacité de financement s’améliorer de 11,2 milliards de dirhams».
De leur part, les sociétés financières ont connu un net allégement de leur besoin de financement en passant de 8,8 milliards de dirhams en 2022 à 1 milliard de dirhams en 2023. Alors que le besoin de financement du secteur des administrations publiques s’est creusé de 2,6 milliards de dirhams.
Forte augmentation de l’endettement extérieur
Pour ce qui est de l’endettement massif du secteur de l’État, le HCP relève une forte augmentation du flux net de l’endettement extérieur. Il est passé de 6,1 milliards de dirhams en 2022 à 34,9 milliards de dirhams en 2023. « A ce niveau, le flux net des titres de créances négociables émis à l’international est passé de -11,6 milliards de dirhams en 2022 à 24,1 milliards de dirhams en 2023 », peut-on retenir à cet égard. Et de poursuivre : « Les émissions du trésor public dans le marché intérieur ont affiché une hausse remarquable, passant d’un flux net de l’ordre de 20,5 milliards de dirhams en 2022 à 40 milliards de dirhams en 2023 ». Selon le HCP, les sociétés non financières (SNF) ont marqué une forte baisse des crédits bancaires. Ainsi, le flux net des crédits qui leur ont été accordés ressort à 15,9 milliards de dirhams en 2023 contre 46,1 milliards de dirhams en 2022, représentant ainsi 34 et 39% de leurs engagements, successivement pour 2023 et 2022. En parallèle, l’endettement des ménages, y compris les entrepreneurs individuels, auprès des banques a affiché une baisse modérée. On note ainsi un flux net des crédits de 12,3 milliards de dirhams en 2023 contre 16,4 milliards de dirhams en 2022 . Aussi, les dépôts ont enregistré une diminution importante, affichant un flux net de 64,8 milliards de dirhams en 2023 contre 90,4 milliards de dirhams en 2022, ce qui représente 84 et 95% respectivement de leurs avoirs. En outre, les sociétés financières ont marqué une régression importante au niveau des crédits et des dépôts. En effet, le flux net des crédits accordés par ce secteur a enregistré 65,5 milliards de dirhams en 2023 contre 87 milliards de dirhams en 2022. En parallèle, les dépôts auprès de ces établissements ont affiché un flux net de l’ordre de 88 milliards de dirhams en 2023 contre 177,9 milliards de dirhams une année auparavant.