Ce Policy Brief met l’accent sur le niveau de production des pays leaders dans la production des hydrocarbures mais aussi les nouveaux producteurs.
Avenir : Le bassin atlantique concentre une grande partie des plus grands pays producteurs des hydrocarbures. Cette zone continue d’occuper une place importante dans cette industrie à long, moyen et court termes, à en croire une récente analyse publiée par Policy Center for the New South. Ce Policy Brief baptisé «Bassin atlantique : Une zone très importante pour l’industrie des hydrocarbures » établit une lecture succincte sur les exportateurs et les producteurs des hydrocarbures dans la région. Dans ce sens, l’Afrique compte plusieurs pays dont le potentiel est grandissant dans la production de l’or noir, ce qui fait de cet espace une zone stratégique dans le futur proche.
L’espace atlantique continuera à jouer un rôle majeur dans l’industrie internationale des hydrocarbures pendant de longues années. Selon une analyse réalisée par Francis Perrin, Senior Fellow au Policy Center for the New South : «Le bassin atlantique est une zone très importante pour l’industrie internationale des hydrocarbures (pétrole et gaz naturel). Elle l’est en termes de réserves, de production et d’exportation de pétrole et de gaz. De plus, son potentiel est loin d’être complètement exploité, ce qui signifie qu’elle continuera à jouer un rôle majeur dans ce secteur pendant de longues années». Il explique à ce propos que de nombreuses compagnies pétrolières de premier plan y sont actives depuis des décennies et les perspectives de cette zone pour ce secteur stratégique restent très bonnes dans le court, le moyen et même le long terme. Ce Policy Brief se concentre sur la production de pétrole et de gaz naturel des pays du continent américain, de l’Afrique et de l’Europe qui entourent l’océan Atlantique.
«Le bassin Atlantique comprend de nombreux pays producteurs d’hydrocarbures, dont plusieurs sont très importants. Certains d’entre eux sont en mesure d’augmenter leur production. On compte aussi dans cette zone de nouveaux producteurs (par nouveau producteur nous entendons un pays qui produit du pétrole et/ou du gaz depuis au plus cinq ans, soit depuis la fin 2019) et exportateurs. Et on y trouve aussi des pays qui sont sur le point de devenir des producteurs/exportateurs d’hydrocarbures ou vont le devenir dans les prochaines années (dans cette note, le critère sera d’ici 2030)», argumente l’expert. Plus d’une quinzaine de pays producteurs d’hydrocarbures se trouvent autour du bassin atlantique. «La très grande majorité d’entre eux sont des pays africains et américains (Amérique du Nord et du Sud mais pas Amérique centrale)», relève la même source citant aussi des exemples comme le Nigeria, l’Angola, le Gabon, le Ghana et le Sénégal en Afrique, les États-Unis, le Canada et le Mexique en Amérique du Nord et le Venezuela, le Brésil et l’Argentine en Amérique du Sud. «L’Europe, une zone de façon générale pauvre en hydrocarbures, n’est que très peu représentée. Le bassin atlantique est donc une zone importante pour les hydrocarbures au regard du nombre de pays producteurs. C’est le premier élément mais c’est loin d’être le seul.
Parmi ces producteurs, plusieurs sont de très gros producteurs de pétrole et de gaz», précise Francis Perrin. Ce Policy Brief met l’accent sur le niveau de production des pays leaders dans la production des hydrocarbures mais aussi les nouveaux producteurs. «De nombreux producteurs, plusieurs gros producteurs mais aussi certains pays sont en mesure d’accroître leur production. C’est aussi cela le bassin atlantique. À travers le monde, de nombreux pays pétroliers ont une production qui stagne ou qui est sur le déclin», explique l’expert soulignant que ce n’est pas le cas de tous les pays dans la zone atlantique.
«Les États-Unis, le Canada, le Brésil, le Guyana, l’Argentine et la Côte d’Ivoire sont sur une pente haussière pour leur production de pétrole. Une fois de plus, les pays américains du bassin atlantique sont très bien représentés. Ajoutons sur ce point que le Venezuela pourrait produire beaucoup plus s’il n’était pas confronté à l’effondrement de son économie depuis plusieurs années. Alors qu’il contrôle les plus grosses réserves pétrolières prouvées dans le monde, devant même l’Arabie Saoudite, sa production a considérablement chuté depuis la fin du siècle précédent», selon la même source. Et d’ajouter : «Pour le gaz naturel, le Nigeria (via Nigeria LNG) et la République du Congo (via Eni) vont prochainement augmenter leur production et leurs exportations de gaz naturel liquéfié (GNL)» notant que grâce aux découvertes offshore de Baleine (en production) et de Calao (non encore développée) par le groupe italien Eni, la Côte d’Ivoire produira plus de pétrole et de gaz dès la fin 2024 et une hausse, nettement plus importante, est attendue dans quelques années.
«Le Maroc, qui est aujourd’hui un tout petit producteur de gaz, devrait mettre en production le gisement offshore Anchois dans les prochaines années. Le consortium, composé d’Energean, de Chariot et de l’Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym), n’a pas encore pris la décision de développement de ce gisement situé sur le bloc Lixus Offshore», affirme le Senior Fellow au Policy Center for the New South dans son analyse. Pour ce qui est des futurs producteurs des hydrocarbures, l’expert indique : «Certains pays du bassin atlantique sont sur le point de devenir des producteurs ou exportateurs d’hydrocarbures ou le deviendront dans les prochaines années. Par prochaines années, il faut entendre d’ici 2030.
Pour le pétrole, ce sera le cas du Suriname, au nord de l’Amérique du Sud, et de la Namibie, en Afrique australe.
Il n’y a aucun doute à ce sujet car des réserves importantes de pétrole ont été découvertes et sont ou seront développées par les opérateurs pétroliers concernés».